Carole Cubizolles, itinéraire d’une dentellière

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:57

Accoudée à l’escalier menant au deuxième étage d’une boutique de dentelle, Carole Cubizolles observe ses trois triptyques, ceux qui lui ont permis de décrocher le titre de Meilleur ouvrier de France 2019. Elle se remémore son parcours, ses inspirations... Toutes les choses qui l’ont aidée à parvenir à ce Graal, à ce titre qu’elle a toujours eu dans le coin de la tête, qui a fini par se concrétiser.

Une passion découverte par hasard
La découverte avec la dentelle s’est produite par inadvertance, une passion arrivée comme un éclair et qui fait maintenant partie intégrante de sa vie. Une mère secrétaire et un père technicien : rien ne la prédestinait à se lancer dans la dentelle. Même sa grand-mère, qui faisait du tricot, ne l’a pas plus inspirée. C’est bien sur une coïncidence que la magie a opéré, en école primaire, lorsque son instituteur avait organisé une semaine de classe piscine à Brioude. « Entre deux cours de natation, on a fait une découverte dentelle et, à partir de là, j’y suis tombée dedans », affirme-t-elle. S’ensuit une inscription au « Centre d’Enseignement de la Dentelle au Fuseau du Puy-en-Velay » et ses traditionnels cours de dentelle du mercredi après-midi. Sa jeunesse sera alors dictée au gré des fuseaux de bois et des fils de soie, et ce pendant plus de 10 ans. À 16 ans, elle passera le concours des « Victoires de la Dentelle » qu’elle remportera ex-æquo avec une autre dentellière, ce qui renforcera encore un peu plus ses ambitions. Mais rapidement, les études supérieures viendront ralentir sa course effrénée, sans pour autant l’arrêter.

Vers le concours du Meilleur ouvrier de France
Après avoir terminé ses études supérieures pour devenir infirmière, la dentellière de 29 ans s’envole pour deux ans à Florence, en Italie, où elle arrivera sur la troisième marche du podium pour son deuxième concours des « Victoires de la Dentelle ». En parallèle, elle fera une école de danse. Après ça, elle quittera la Toscane pour revenir en France, où elle travaillera en tant qu’infirmière, tout en continuant la dentelle sur son temps libre. « J’avais aussi l’ambition de faire de la dentelle un métier, je ne me voyais pas faire infirmière toute ma vie », confie-t-elle. En 2016, elle retentera les « Victoires de la dentelle » qu’elle remportera encore. Ce sacre renforcera encore ses ambitions pour le concours du Meilleur ouvrier de France, qui s’avérera être la prochaine étape...

L’heure de la consécration
C’est en 2017 que Carole Cubizolles se lance dans le concours roi, celui de Meilleur ouvrier de France, qu’elle affirme faire par « pur défi personnel ». Elle doit faire une dentelle en technique dite "torchon" (une dentelle géométrique et symétrique), qu’elle réalise avec succès -- après 1 000 heures de travail -- puisque fin 2018, elle apprendra qu’elle est lauréate : c’est la consécration. Ayant obtenu son CAP, l’altiligérienne veut maintenant faire de sa passion un métier. Elle passe alors le concours ouvert par le prestigieux Atelier Conservatoire National de Dentelle du Puy-en-Velay. Ce dernier cherche de nouveaux ouvriers après le départ à la retraite de deux d'entre eux. Carole Cubizolles tente sa chance et se voit réussir le concours : elle peut enfin vivre de sa passion.

F.R.

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