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Campings de Haute-Loire : un bilan saisonnier mitigé
Au niveau national, les villes et sites touristiques habituellement pris d'assaut attendent désespérément le chaland cet été. D'aucuns avancent des hypothèses : la faute aux JO ? Au contexte politique compliqué ? Au pouvoir d'achat en berne ? Chacun y va de son interprétation. Zoomdici est allé à la rencontre de ces professionnels de l'hôtellerie de plein air en Haute-Loire.
Un jour de pluie au camping fait fuir les campeurs, surtout ceux qui viennent en tente sur des « emplacements nus » sans réservation. Donc, après deux jours de grosses intempéries aux alentours et de nombreux départs, les gérants de l'hôtellerie de plein air se réjouissent de revoir une météo plus clémente, espérant un rebond de l'activité, et tentent un bilan comparatif de la saison estivale 2024 pour Zoomdici.
Le camping du Puy, « the place to be » ?
Pour commencer, une dose d'optimisme pour le camping de la ville, Aquadis Loisirs. Jean, le gérant, nous assure que, pour ce camping idéalement situé au pied du rocher d'Aiguilhe et à quelques pas du centre, la fréquentation est la même, extrêmement bonne depuis qu'il a repris la direction, il y a 3 ans. Et d'ajouter : « du 15 juin à la 1ʳᵉ semaine d'octobre, nous sommes complets ». La clientèle, française et européenne, semble impactée par la baisse du pouvoir d'achat et fait attention à ses dépenses, notamment pour les extras, mais elle ne renonce pas pour autant à ses vacances dans la cité mariale.
Les Français boudent-ils l'hôtellerie de plein air ?
Pour la majorité des autres campings dont Zoomdici a interrogé les gérants, une tendance se dessine : le début de saison estivale a été poussif et inhabituellement creux, et « a commencé réellement la 3ᵉ semaine de juillet ». « En temps ordinaire, les campeurs prennent possession de leur emplacement dès le début des vacances scolaires. »
Le Graal des campeurs tient en deux mots : calme et fraîcheur
C'est au creux de la vallée et au pied du château de la Rochelambert que Magali gère avec son mari (président délégué de la fédération de l'Hôtellerie de plein air de Haute-Loire) leur camping éponyme. Tout sourire, elle répond à nos questions en cette mi-août, synonyme pour les campings du début de la fin de saison estivale. Elle a « ressenti un élan » vers la fin de la 2ᵉ semaine de juillet, car la météo aléatoire a entraîné des réservations tardives mais, in fine, le taux de remplissage est supérieur à celui de 2023. À la différence des années précédentes, où les campeurs arrivaient dès que les enfants étaient en vacances scolaires, elle a vu affluer des Néerlandais, une nouvelle clientèle qui va venir fréquenter notre région « aux nuits plus fraîches que le dans le sud ou en Ardèche », forts de leurs (mauvaises) expériences précédentes de canicule.
Que font les touristes ? Tous les gérants de l'hôtellerie de plein air s'accordent à dire qu'ils visitent le Puy en Velay, un incontournable, les châteaux voisins, randonnent, profitent des bords de rivière où ils taquinent parfois l'écrevisse, et apprécient beaucoup la localisation, le calme, et l'attractivité du département. Leur pouvoir d'achat ne semble pas outre mesure affecté, il y a même « un mieux » qui se ressent dans les restaurants ou aux bars dans les enceintes-même des campings.
« Les gens dépensent moins en hébergement, mais consomment beaucoup plus »
Un exemple : Emilie Forté, gérante du camping La Fressange de Saint-Didier-en-Velay, a dû faire face à une demande inattendue pour « leurs snackings faits maison, les pizzas et le large choix de glaces » : « à ma grande surprise, c'était la folie, nous ne nous y étions pas préparés, mais notre équipe et nos fournisseurs nous ont permis de jongler et de satisfaire tout le monde », se félicite-t-elle : « c'est incroyable, les gens dépensent moins en hébergement, mais consomment beaucoup plus ». Là aussi, la saison a commencé très tardivement aux alentours du 14 juillet. « C'était la cata ! [...] C'était complet réellement 2 semaines, contre 8 l'an dernier... ». Cette « très nette baisse » concerne surtout les emplacements nus, car les locations, malgré « quelques petits trous », ont couvert 97% de ce qui est proposé.
Au Domaine du Pra de Mars, à Vorey, la gérante confirme la tendance esquissée par ses collègues, nous expliquant que ce qui se passe dans son camping reflète bien l'orientation générale : chez elle aussi, la saison a commencé plus tardivement que les années précédentes, mais le printemps, assez bon, lui permet d'affirmer : « on s'en est bien sorti ». Malheureusement, le mauvais temps de la mi-août a fait fuir les campeurs en tente, « le mal est fait » pour ceux-là, qui décident de venir à l'improviste et de rester si le cœur (et le temps) leur en dit. Cet été, moins de touristes français que les années précédentes, ce qui a fait la différence, ainsi que, selon elle, « le temps et le moral par rapport à la conjoncture politique et économique. »
Sophie Masson, gérante du « Cosy Camp », attire les amateurs de « glamping » à Chamalières-sur-Loire.
Mais qu'est-ce que le « glamping » ? Voici ce qu'on peut lire sur son site : « C'est la nouvelle tendance du tourisme de plein air, mais c'est bien plus que cela, c'est un mode de vie, écolo-chic, bobo, ou autre. C'est un savant mélange de luxe et de nature, de confort et d'écologie, de respect de la nature. C'est aussi la concentration de glamour et de camping, c'est le glamping » !
« Nous avons une grosse clientèle étrangère, des Pays-Bas, de Belgique, des Allemands, quelques Britanniques ». Ceux-ci sont friands de ces logements. Entre calme et fraîcheur, ils attirent également une clientèle régionale, dont « quelques Lyonnais qui viennent d'habitude hors saison et arrivent à venir l'été », nous confie Sophie. Très peu pour eux les campings saturés de monde et de soleil des départements plus au sud !
« C'est un savant mélange de luxe et de nature, de confort et d'écologie, de respect de la nature »
Ici aussi, la saison avait mal commencé, même si ce n'était pas exceptionnellement tardif, à l'exception, comme toujours, du locatif, qui reste stable. En juin, les Stéphanois ont boudé la destination, lui préférant le sud où le soleil brillait plus, sûrement. Mais le mois de juillet voit le pouvoir d'achat des campeurs enfin arrivés, au restaurant et au bar, peu impacté, alors qu'il semblerait que les activités alentours connaissent moins de fréquentation.
Malgré tout, le camping rural dans notre département a donc encore le vent en poupe, les touristes étrangers, venus d'Angleterre, des Pays-Bas, de Belgique ou d'Allemagne, restent friands des coins calmes de notre belle région, et la clientèle régionale apprécie de s'éloigner de la métropole lyonnaise pour échapper à la touffeur des journées torrides.
Elsa Dou
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