Cadavres de moutons à Cistrières : le vrai du faux

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:42

Après 9 heures de garde à vue, l’agriculteur a été libéré. Il affirme que de nombreuses charges ont été classées sans suite. Interview.
Il veut « rétablir la vérité ». L’éleveur ovin de Cistrières est sorti de garde à vue à la gendarmerie de La Chaise-Dieu ce vendredi 9 septembre 2016, à 18h30. Il y avait été placé à 8 heures du matin après un contrôle des services vétérinaires (D.D.C.S.P.P.*) et des gendarmes. Sa compagne actuelle et son ex-compagne ont également été auditionnées. Pourquoi ? Car il serait soupçonné d’abattage clandestin pour l’Aïd.
Une douzaine de carcasses de moutons auraient été découvertes vendredi sur son exploitation, dont certaines à l'état de squelettes. Lui, affirme qu’il s’agit de deux moutons morts depuis moins d'une semaine, que l'équarrissage n'était pas encore venu enlever après sa demande, et des restes de carcasses laissés sur place par l'équarrissage lors de passages précédents (voir photo). D’où l’état de squelettes. Chaque reste animal (dont des têtes par exemple) aurait été comptabilisé comme une carcasse entière.

Dans les règles
Quant aux soupçons d'abattage clandestin pour l'Aïd, il affirme que toutes les bêtes abattues l'ont été en règles, à l'abattoir de Corbas (Rhône) et que cette année, il n'a même pas vendu d'agneaux après trop d'impayés à l'Aïd l'an dernier.
Concernant le cambriolage commis chez lui il y a une semaine environ, il indique que mille euros en liquide et un chèque de 600 euros ont été dérobés.

Questions

Zoomdici : Remontons chronologiquement les faits, tout d’abord.

Zoomdici : Vous dîtes que vous ayez été contrôlé par les services vétérinaires une trentaine de fois en quatre ans. Comment l’expliquez-vous ?

Zoomdici : Vendredi dernier, il était question d’une douzaine de cadavres de moutons découverts sur votre exploitation en état de décomposition avancée, certains à l’état de squelettes. Vous démentez ?


« Il n'y avait pas lieu de laisser des cadavres au sol »

Ce mercredi matin, la rédaction de Zoomdici.fr a pu joindre le parquet du Puy-en-Velay. Le substitut du procureur, Alexandre Constant, commence par se dire très surpris du « battage médiatique » autour de ce dossier qui, pour lui, est « anodin au plan judiciaire ». Concernant le « charnier » évoqué, il confirme les dires de l’éleveur. A savoir qu’il s’agissait de deux moutons morts non encore récupérés par le service d’équarrissage et des restes laissés précédemment par ledit service. Toujours est-il que le fait de ne pas rassembler les restes de carcasses éparpillés au sol dans un bac d’équarrissage aux normes constitue une infraction. Infraction qui a été relevée par les services vétérinaires et qui fera l’objet de poursuites, aux côtés de nombreuses autres en matière de salubrité publique, selon le substitut du procureur, qui cite du transport commercial d’animaux sans autorisation, des mises en demeure non respectées concernant des animaux domestiques, ou encore des non remises d’équarrissage. Mais « peu importe le nombre d'infractions, l'essentiel c'est qu'il n'y avait pas lieu de laisser des cadavres au sol », insiste le substitut.

Pas d'escroquerie
Concernant les soupçons d'escroquerie et d’abus de confiance, aucune poursuite n’a été retenue, précise Alexandre Constant pour qui « l’élément intentionnel n'est pas démontré ». Il s’agit donc d’un litige commercial et les créanciers pourront s’orienter vers les voies classiques de recouvrement de leur dû.

Pas d’abattage clandestin
Enfin, si des contrôles ont bien été effectués en début de semaine chez des petits détenteurs d’animaux non-professionnels afin de déceler d’éventuels lieux d’abattage clandestin pour l’Aïd, l’éleveur de Cistrières en question n’est pas poursuivi pour cela, précise le substitut.

Annabel Walker

Nous avons contacté les services de la préfecture, dont dépend la D.D.C.S.P.P.* (Direction Départementale de la. Cohésion Sociale et de la Protection des Populations) incluant la répression des fraudes et les services vétérinaires pour solliciter une éventuelle réaction. Le groupement de gendarmerie de Haute-Loire, lui, ne communique pas dans cette enquête en cours.

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