Bonnets Jaunes : « Les agriculteurs ne doivent plus mourir en silence »

Par Clara Serrano , Mise à jour le 16/03/2024 à 12:07

Réunis dans la soirée du 15 mars, les membres de la Coordination rurale avaient également convié les agriculteurs curieux et les consommateurs. Nouvellement surnommés les bonnets jaunes, ils réaffirment leur combat pour « la souveraineté alimentaire en France », et des prix rémunérateurs. Vidéo en fin d'article.

« Les agriculteurs ne doivent plus se cacher pour mourir », somme le président de la Coordination rurale de Haute-Loire devant une assemblée de près de 50 personnes. 

« C'est fini le temps où les agriculteurs se cachaient pour mourir », Guy Charre.

Premier combat des agriculteurs français et européens ces dernières semaines, le prix de vente des produits est aussi la première préoccupation des membres du syndicat. « Nous militons depuis toujours pour une politique permettant une souveraineté alimentaire, mais aussi pour des prix à la fois accessibles et rémunérateurs », précise le président, lui aussi agriculteur au Monastier-sur-Gazeille. 

Alors justement, lorsqu'on lui demande l'objet de la réunion de ce jour, il répond : « L'objet ? C'est réunir des agriculteurs, notamment des jeunes, pour leur faire comprendre que c'est fini le temps où les agriculteurs se cachaient pour mourir, et leur donner envie de reprendre en main leur destin. »

« L'Europe n'est ni prospère, ni stable, ni en paix. »

Il rappelle d'ailleurs que « les paysans de toute l'Union européenne manifestent dans ce sens. Contre cette Europe qui manipule les agriculteurs. Pour une Europe prospère. Actuellement, l'Europe n'est ni prospère, ni stable, ni en paix. » Et de déplorer : « On est le reflet de toute la structure sociale du pays. »

Puis il répète : « Ce que veulent les agriculteurs, c'est vivre de leur travail. Beaucoup sont en déficit, laissent faire les choses, et meurent à petit feu, en silence. »

Une agriculture saine 

Devant l'assemblée, le président du syndicat rappelle la ligne de conduite : « On défend un type d'agriculture familial, les petites et moyennes exploitations, et le retrait des paysans des grosses coopératives qui l'empêchent de posséder son pouvoir de métier en totalité. On défend des modes d'agriculteur où l'on peut produire, transformer et vendre localement pour nourrir les villes et les villages du département, voire de la région. »

Le bonnet comme nouveau gilet jaune ?

Durant les dernières manifestations nationales, ils ne se sont pas montrés en Haute-Loire mais dans le Cantal, et se sont fait remarqué par leur accessoire, le bonnet jaune. De la couleur du syndicat, et non des fameux gilets, il est devenu un réel symbole de leur mobilisation. « C'est le symbole des agriculteurs qui ont pris leur destin en main pour défendre leurs intérêts. »

Réunir et remotiver... avant de nouvelles mobilisations

En somme, avec un score de 22 % aux dernières élections de la Chambre d'Agriculture départementale, le syndicat tente de convaincre d'avantage d'agriculteurs, et notamment de jeunes. 

Les organisateurs de la soirée à Chaspuzac s'étonnent d'ailleurs et se réjouissent du nombre de personnes présentes. Après des années difficiles, le syndicat semble reprendre du poil de la bête, et attirer même d'anciens partisans des Jeunes Agriculteurs... ou même de la FNSEA. 

L'occasion pour eux de réunir et de démotiver les troupes avant de nouvelles mobilisations déjà prévues pour les prochaines semaines. 

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

1 commentaire

sam 16/03/2024 - 09:06

La part de l'alimentaire dans le budget des Français a fondu. Les Français doivent rogner sur les loisirs et comprendre qu'une alimentation saine est essentielle ("que ton alimentation soit ta première médecine", disait Hippocrate) et qu'une alimentation saine est nécessairement chère (si c'est pas cher, c'est louche !). Il n'y a qu'une solution pour sauver une agriculture de qualité qui respecte les agriculteurs et l'environnement : manger bio & local, en se fournissant auprès de paysans qui cultivent sans aucun produit chimique (le nombre de cancers a doublé en 30 ans). Quand à la "prospérité" des agriculteurs, si c'est pour s'acheter des pick-ups de 2 tonnes bardés de technologies, la réponse est non : tout le monde en 4L, comme dans le temps.