Avec deux fois moins d'installations qu'il y a 10 ans, la démographie agricole inquiète

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:39

On l'a déjà dit et répété mais le début de l'année ne se présente pas sous les meilleurs auspices pour le monde agricole.  Après la pluie... la pluie. Nous avions posé la question dans un article en début d'année 2016 de savoir si après la pluie de 2015, le monde agricole allait profiter du beau temps en 2016.
Manifestement, ce n'est pas le chemin que prennent les choses, après déjà plusieurs manifestations : d'abord une cinquantaine d'agriculteurs le 13 janvier dernier (des veaux avaient été déposés devant la préfecture), puis une bonne centaine de manifestants le mercredi 27 janvier (les agriculteurs avaient jeté par dessus les grilles de la préfecture leurs bottes et blouses de travail).
Puis début février, ce sont les opérations escargot qui se sont multipliées. La dernière en date, du 11 février (voir notre vidéo), avait réuni près de 300 agriculteurs pour près de 150 tracteurs, qui après avoir réalisé des barrages filtrants, avaient tous convergé vers la préfecture. Les principales revendications reposent sur la demande de reconnaissance en calamité sécheresse et des prix, toujours plus bas, qui poussent "un exploitant agricole sur deux au bord de la faillite".

----Des espoirs pour la sécheresse
Les exploitations agricoles de Haute-Loire, qui pouvaient prétendre à une indemnisation potentielle de 12,5 Millions d'Euros, ne se voient accorder qu'une maigre enveloppe de 1,7 million d'euros pour l'instant. Selon nos informations, la reconnaissance de la calamité sécheresse pourrait être plus importante que celle envisagée initialement, même si les taux de perte seraient décevants. Mais rien n'est encore officiel.-----L'AG des JA ce vendredi soir
L’Assemblée Générale des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire aura lieu ce vendredi 19 Février 2016 à partir de 20h à la salle du cinema à Blavozy. Samuel Vandaele, Secrétaire Général Adjoint National des Jeunes Agriculteurs, en sera l'invité de marque. Pour les Jeunes Agriculteurs Haute-Loire, l’assemblée générale constitue l’un des évènements incontournables de l’année, elle définit des orientations mais elle est aussi la vitrine du syndicat comme force de proposition et comme réseau dynamique jeune.
Rappelons que pour la deuxième année consécutive, les Jeunes Agriculteurs (JA) de Haute-Loire ont déposé un dossier de candidature pour recevoir le Congrès national JA en 2017, qui réunit plus de 700 personnes en moyenne pendant trois journées. La décision devrait être rendue au cours de la semaine prochaine.

Une démographie agricole qui inquiète
L'une des thématiques centrales des JA, c'est l'installation. Et à l'instar de la démographie agricole, elle est en berne en Haute-Loire. On estime que l'on perd 4 à 5 % d'agriculteurs par an depuis une dizaine d'années. Quant aux installations, elles sont deux fois moins nombreuses aujourd'hui qu'il y a dix ans. En 2015, 250 cessations d'activité sont à déplorer et ce sont 38 installations qui ont été recensées, alors qu'il y en avait eu 57 en 2014. Soit une chute de près de 35 % des installations en un an seulement.
De plus, dans des années de crise comme en ce moment, on craint de perdre encore plus d'agriculteurs car ils seraient "aujourd'hui près d'un sur deux en Haute-Loire au bord de la faillite" selon les syndicats. Surtout, Yannick Fialip, Président de la FDSEA de Haute-Loire, rappelle  : "on sait très bien que quand on perd un agriculteur, on ne remet jamais une autre installation à la place et 2016 sera vraiment une année charnière et on a besoin que le gouvernement donne un petit coup de pouce à ses agriculteurs".

Risque-t-on d'aller vers une crise des vocations ? 
Début janvier, nous avions rencontré les responsables syndicaux afin de dresser un bilan de la saison 2015 et d'envisager les perspectives pour 2016. Nous en avions profité pour les interroger sur cette thématique particulière de la démographie agricole, qui dans un département rural comme la Haute-Loire, est loin d'être épargnée.
Anthony Fayolle est le Président des JA (Jeunes Agriculteurs) de Haute-Loire. L'année 2015 n'a pas été tendre avec le monde agricole, entre crise économique, climatique ou encore sanitaire. N'y a-t-il pas un risque de voir arriver une crise des vocations ? De jeunes agriculteurs voudront-ils encore s'installer en Haute-Loire en 2016 ?

Comment expliquer cette chute du nombre des installations en Haute-Loire ?
Les installations sont deux fois moins nombreuses aujourd'hui qu'il y a dix ans, selon les estimations des syndicats. Et de 2014 à 2015, on a encore enregistré une chute de près de 35 % des installations en Haute-Loire. 
Anthony Fayolle, quelle est la dynamique des installations en Haute-Loire ? Comment l'explique-t-on ?

Il y a aussi un problème d'accès au foncier non ?

Maxime Pitavy

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