Vidéo : les agriculteurs enlèvent le haut

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:38

Après la pluie... la pluie. Nous avions posé la question dans un article en début d'année 2016 de savoir si après la pluie de 2015, le monde agricole allait profiter du beau temps en 2016.
Manifestement, ce n'est pas le chemin que prennent les choses, alors que déjà deux manifestations ont réuni une cinquantaine d'agriculteurs le 13 janvier dernier (des veaux avaient été déposés devant la préfecture), et une bonne centaine de manifestants ce mercredi 27 janvier.
Alors que les deux syndicats FDSEA et JA n'ont cessé d'alerter les autorités depuis l'automne dernier, "rien n'est aujourd'hui réglé", déplorent-ils, "et même la situation s'aggrave de jour en jour", en référence aux prix des produits toujours aussi bas. La rallonge de 290 millions d'euros du ministère de l'agriculture ne les satisfait pas plus que leurs homologues des autres départements que ont manifesté, un peu partout en France ces derniers jours.

---------Les principales revendications
Les agriculteurs ont déposé bottes et bleus de travail devant les grilles de la préfecture. A travers ce geste symbolique, ils ont voulu signaler qu’ils "ne peuvent plus continuer à travailler pour ne pas gagner leur vie, et invitent donc le représentant de l’Etat à venir travailler à leur place". Une centaine de manifestants était présents et une délégation a été reçue par le préfet Eric Maire.
En termes de revendications, les agriculteurs ont mis l'accent sur quelques dossiers : d'abord le prix des produits, thématique centrale depuis des décennies, mais aussi les enveloppes du plan de soutien à l'élevage, jugées "très insuffisantes" pour répondre aux besoins des exploitations du département.

L'indemnisation sécheresse chute de 12 à 1,7 millions d'euros
Autre motif de protestation pour les agriculteurs de Haute-Loire : la reconnaissance en calamité agricole au titre de la sécheresse 2015, car ils estiment avoir été "traités avec mépris". La somme qui avait été demandée (et validée par les services locaux comme la Direction Départementale des Territoires ou la préfecture) était de 12 millions d'euros. Aux dernières nouvelles, 1,7 million d'euros seulement seraient accordés.
Enfin, l'instruction des déclarations PAC 2015 (Politique agricole commune) n'est toujours pas terminée, ce qui gèle les versements. Bruxelles n'est donc pas épargné : "les dirigeants européens continuent de nier l'existence de cette grave crise agricole, et de prôner un ultralibéralisme à tout crin", dénoncent les syndicats, qui mettent en garde : "si rien n'est fait, de nombreuses exploitations resteront sur le carreau en 2016. Il est urgent d'agir". Le mouvement pourrait ainsi rapidement se durcir.

Autrement dit, la prochaine fois, on enlève le bas ?

Retrouvez ci-dessous notre reportage vidéo :  

Maxime Pitavy

Mardi, des rats taupiers ont été lâchés dans les couloirs des services sanitaires à Aurillac pour dénoncer leur prolifération, dévastant les exploitations.
A Saint-Flour, les grilles de la sous-préfecture ont été forcées. Dans l'Allier, des barrages filtrants ont été opéré sur la RCEA. Ce jeudi, une grande manifestation régionale est organisée à Clermont-Ferrand.

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