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Agriculture : Guillaume Redon, ce Youtubeur qui dépoussière la profession

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:57

Originaire de Saugues, le jeune homme a repris une partie de l'exploitation agricole familiale. Selon lui, l'agriculture est aussi novatrice : "j'essaie de montrer tout ça à travers mes vidéos", justifie-t-il.
Équipé d'une GoPro, d'un drone et d'un stabilisateur pour téléphone portable, il a déjà réalisé une cinquantaine de vidéos, dont la plus consultée dépasse les 30 000 vues. "Je me suis formé sur le tas, on apprend de ses erreurs et on s'améliore", s'amuse-t-il.

Recréer un lien de confiance avec le consommateur
C'est là tout l'enjeu de sa démarche initiée il y a un an et demi. "J'ai décidé de créer ma chaîne Youtube pour communiquer sur mes pratiques agricoles au quotidien vis à vis du grand public", explique-t-il, "afin que le consommateur reprenne le lien avec les agriculteurs et qu'il sache qu'est-ce qu'on fait, pourquoi on le fait, car on est victimes de beaucoup de critiques infondées et il ne faut pas que la population perde le lien avec l'agriculture".
Il faut dire qu'aujourd'hui, la profession est parfois associée à une image de pollution, "beaucoup de gens voient la connotation péjorative de l'agriculteur", déplore le jeune éleveur, "alors que nous sommes 365 jours par an à travailler avec le sol, avec le climat. Les gens ne comprennent pas toujours qu'on travaille avec l'environnement et le climat, qu'on améliore nos pratiques d'année en année pour être en phase avec l'écologie".

Pourquoi avoir choisi Youtube ?
Il existe de nombreux supports divers pour communiquer. Pourquoi avoir choisi Youtube ? Comment ça marche ? Comment expliquer ce succès ?

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Écolo au point d'inverser la courbe du réchauffement climatique ?
Guillaume Redon veut y croire : "l'agriculture française et l'agriculture mondiale sont capables d'inverser la courbe du réchauffement climatique", assure-t-il, "et lors de la future PAC (ndlr : politique agricole commune, voir notre reportage à Bruxelles), il faudra que les acteurs de l'Union Européenne en aient conscience : il suffit de réorienter les exploitations à leur juste valeur vers des légumineuses par exemple et en Haute-Loire, grâce à nos prairies, on permet de capter pas mal de carbonne, ce qui nous fait des bilans positifs, en phase avec le climat et non pas à le dégrader".

Voici un exemple de vidéo sur ce thème :

Un secteur d'avenir ?
Beaucoup d'éleveurs ovins sont à l'approche de la retraite et n'ont aucune perspective de reprise de leur exploitation agricole, car "au lycée c'est une discipline très peu enseignée et surtout la perception du métier est mauvaise, il a une image vieillotte", estime l'éleveur sauguain. 
On voit pourtant que c'est une profession qui essaie de se moderniser et on peut penser, quels que soient les changements de nos sociétés contemporaines, qu'il y aura toujours besoin de produire de la nourriture. Peut-on pour autant parler de secteur d'avenir ?

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Expliquer le quotidien d'un agriculteur
Puisque le but est de redorer le blason d'une profession, nous lui avons demandé ce qu'était son quotidien. "Un éleveur se lève tous les jours pour s'occuper des ses bêtes", débute-t-il, "il essaie de récolter les meilleurs fourrages avec la meilleure qualité alimentaire possible dans l'objectif de faire, pour ma part, des brebis qui ont du très bon lait et de faire des agneaux de boucherie de très bonne qualité gustative pour que le consommateur soit satisfait de ce qu'il va trouver dans son assiette ensuite".
Guillaume Redon estime que sa profession est mise à mal par les médias en général, et surtout par les réseaux sociaux, où "beaucoup d'attaques sont faites contre les agriculteurs". Des attaques "non fondées" et il ajoute : "sur ma chaîne Youtube, on peut retrouver la réalité et non pas des montages vidéos qui n'ont pour seul but que de détruire des filières agricoles".

Une activité chronophage et guère rémunératrice
Mais cette vocation est également chronophage et avec 500 ovins à gérer sur un espace de 70 hectares, son emploi du temps est déjà très chargé. "C'est vrai que ça prend pas mal de temps", concède-t-il, "ce ne sont pas tant les prises de vue mais surtout le montage, où l'on peut vite passer quatre heures pour une vidéo de seulement dix minutes".
Quant à la rémunération, "c'est dérisoire" avec quelques pubs via Youtube seulement mais "c'est surtout pour faire vivre ma passion". Car ce qui l'anime, c'est sa volonté de "se sentir utile, montrer ce que je fais car je n'ai rien à cacher et mes pratiques sont cohérentes avec les attentes du consommateur".

Faire découvrir les coulisses de l'agriculture, de la fourche à la fourchette
Avec l'événement Terres de Jim qui se profile du 6 au 8 septembre 2019 à Bains-Séneujols, où 100 000 visiteurs sont attendus et dont l'un des objectifs est de faire découvrir les coulisses de l'agriculture aux petits et aux grands, de la fourche à la fourchette (voir notre article de présentation du programme), la complémentarité est toute trouver. 
"On veut communiquer sur nos métiers et nos pratiques pour les faire découvrir à un maximum de personnes", conclut Guillaume Redon, "si on arrive à leur donner une image positive de l'agriculture et du travail réalisé avec nos filières de qualité en Haute-Loire, alors le pari sera gagné".

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Maxime Pitavy

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