Actes de barbarie sur un veau dans le Brivadois : aucun suspect pour l'instant

Par Nicolas Defay, Annabel Walker , Mise à jour le 07/12/2020 à 12:06

(ATTENTION images choquantes !) Samedi 5 décembre, un éleveur de Saint-Hilaire a retrouvé l’un de ses veaux mutilé et sans vie. D’après les premiers éléments, les tortures infligées ont été perpétrées par la main de l’homme.

 

Dure est la vision des clichés partagés par le propriétaire du veau nouveau-né, retrouvé allongé dans un fossé à Lentre, dans la commune de Chaniat. « Il a eu l’oreille coupée, la mâchoire inférieure arrachée, les boyaux sortis, confie, inquiet, l’éleveur implanté à Saint-Hilaire. Le veau est né jeudi 3 décembre et a été médaillé le lendemain. Samedi, en allant voir mes bêtes sur un terrain à Lentre, j’ai vu qu’une des vaches cherchait son petit derrière un mur. Quand je suis allé voir, j’ai découvert le veau et son corps en charpie ».

« C’est assurément quelqu’un de déséquilibré qui a fait ça »

Aussitôt après, l’éleveur propriétaire de 50 vaches allaitantes et presque autant de veaux, appelle les gendarmes pour faire constater le fait sordide. « En voyant l’état de ma bête, ils ont contacté une brigade de Paulhaguet, accompagnée de la Criminelle, décrit l’éleveur. Il y avait aussi un vétérinaire de Brioude. Il ne fallait pas être sorti de grandes écoles pour admettre que c’était la lame d’un couteau qui avait sectionné toutes les parties de l’animal. Pas un boyau n’était abîmé. Si cela avait été l’œuvre d’un chien ou d’un loup, tout aurait été déchiqueté, étalé de partout. Là, c’est assurément quelqu’un de déséquilibré qui a fait ça ».

« Ils peuvent remonter jusqu’à moi. Je me sens menacé »

« C’est la première fois que ça m’arrive, déplore l’éleveur. Mais ce genre d’actes existent depuis plus d’un an en France. Il y a de plus en plus d’animaux qui sont torturés comme ça, gratuitement. Et les gens commencent à devenir nerveux. Un jour, ça va mal finir cette histoire. Les agriculteurs et les éleveurs doivent à présent faire des rondes pour surveiller leurs troupeaux. Et nous avons le sentiment qu’aucun moyen n’est mis en place pour trouver ces tortionnaires. »

Il partage aussi son sentiment de peur envers sa propre personne. « Je ne sais pas qui sont ces gens-là. Avec le numéro des médailles posées sur les animaux, ils peuvent remonter jusqu’à moi. Je me sens menacé. Et après avoir appelé toutes les institutions compétentes, on ne m’a proposé aucune protection, ni aucun soutien psychologique. Car croyez-moi, cette histoire m’a sacrément secoué ».

Des défis macabres ?

Yannick Fialip, président de la Chambre d’Agriculture de Haute-Loire, est consterné par ces actes de barbarie. « Il y a déjà eu des dégradations d’enclos de chevaux et de vols de bottes de foin dans le département, constate-t-il. Il y a eu aussi des animaux plus imposants qui ont été tués, puis dépecés sur place, la viande emportée. Mais jamais nous n’avions eu ce genre de tragédie. On ne comprend pas les motivations des auteurs ! Jamais il n’y a eu de précédents comme celui-là en Haute-Loire ». Yannick Fialip tente de chercher l’objectif de cette agression qu’il définit comme profondément malveillante. « Étant donné que ce phénomène aussi odieux que criminel est décliné à l’échelle nationale, peut-être que les auteurs se lancent des défis macabres ? On ne sait pas. Mais cela nous attriste et nous dérange énormément ! »

Des mutilations post-mortem a priori

La substitut du procureur du Puy-en-Velay Marie Moschetti nous confirme que le veau présentait l'oreille droite et la langue tranchées ainsi que l'abdomen ouvert côté droit avec une partie des viscères sorties. L'oreille et la langue ont disparu.« Les premières constatations vétérinaires tendent à confirmer que les mutilations ont été effectuées après le décès de l'animal », indique-t-elle avant d'ajouter qu'aucun fait similaire n'a été recensé ces derniers temps dans les environs et qu'aucun suspect n'a encore été identifié à ce jour (lundi 7 décembre en soirée).

 

 

 

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