Accueil des enfants : quatre jeunes sur dix sans mode de garde

Par Lbo , Mise à jour le 29/09/2023 à 14:00

À travers une large étude nationale, l'UFC-Que Choisir pointe du doigt les inégalités territoriales et économiques de l'accès à un mode de garde pour les enfants de moins de trois ans. L'association réclame aux pouvoirs publics de faire de ce sujet un droit opposable. Un terme complexe, promis depuis quinze ans d'après l'UFC-Que Choisir.

L'UFC-Que Choisir France débute son propos par un bilan de 2020. "Il y avait 1,3 million de places en accueil formel (assistants maternels et crèches principalement) pour 2,2 millions d'enfants de moins de 3 ans, soit un taux de couverture de 58,8 %". Le Puy-de-Dôme s'en sort à peine mieux que la moyenne nationale, avec un taux de couverture de 62,4 %.

La capacité d'accueil d'enfants de moins de 3 ans par département. Photo par UFC-Que Choisir

Des difficultés vont se rajouter

Un chiffre déjà inquiétant, qui force beaucoup de parents à garder leurs enfants eux-mêmes par défaut (37%). Des statistiques déjà en baisse et une situation qui devrait s'aggraver d'après l'UFC-Que Choisir : "Les perspectives sont alarmantes : 120 000 assistants maternels seront amenés à prendre leur retraite d’ici à 2030, soit l’équivalent de 480 000 enfants gardés ! " Le déficit local de professionnels partant bientôt à la retraite est de 688. Tout cela sur fond de polémique suite aux propos d'Aurore Bergé, ministre des Solidarités, qui veut raccourcir le congé parental, renforçant de fait la nécessité de gardes. 

En faire une obligation pour les collectivités

Qu'est-ce qu'un droit opposable ?

Selon le site du gouvernement : "L’« opposabilité » d’un droit est une notion juridique qui signifie que le droit qui a été reconnu au citoyen peut être « opposé » à une autorité chargée de le mettre en œuvre".

Par exemple, aujourd'hui le citoyen dispose du droit opposable à la scolarité ainsi qu'à la protection de la santé. Imaginons que pouvoir profiter d'un service de garde de qualité soit un droit opposable. Une famille pourrait attaquer la collectivité en charge de la compétence si leur enfant est refusé à la crèche, par exemple.

Pointant ensuite du doigt les difficultés que cette situation engendre pour les familles et l'inégalité. Une place en crèche c'est 1,68 € de l'heure en prix médian dans le Puy-de-Dôme. Les modes de garde privés étant beaucoup plus chers.

L'association de consommateurs exhorte l'État à tenir ses promesses. "Depuis 2007, la création d’un droit opposable à un mode de garde pour les jeunes enfants et d’un service public de la petite enfance ont continûment été promis par les présidents de la République successifs." Ce qui n'est, pour l'heure, pas le cas.

Rappelons qu'aujourd'hui, la compétence Petite enfance n'est pas explicitement attribuée. Généralement, ce sont le Département et les communes qui suivent les politiques de l'État.

Des revendications précises

Aujourd'hui l'UFC-Que Choisir réclame plus de choses au gouvernement : 

  • Créer un droit opposable à un mode de garde, qui soit abordable pour tous et de qualité. Il est en particulier impératif de mettre en place un pilotage des besoins sur la base de projections démographiques, tant des naissances que des départs en retraite des professionnels du secteur.
  • Instaurer un pilotage par État de l'ouverture des crèches publiques et maisons d'assistants maternels dans les zones les plus déficitaires.
  • Simplifier les aides aux ménages.
  • Systématiser la mise en place de guichets uniques pour trouver un mode de garde.

L'étude complète est à retrouver ici.

Vous aimerez aussi

Vos commentaires

Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
Valider