8 mois de prison ferme pour l'agresseur du surveillant pénitentiaire

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:58

Suite au renvoi de l'affaire lors de l'audience 1er juillet 2019, le jugement concernant l'agression du gardien de prison par un détenu a été effectué ce lundi 5 août au tribunal de grande instance du Puy-en-Velay. A l'issue de cette audience, l'agresseur a été condamné à 8 mois de prison ferme.

Rappel des faits
Le jeudi 27 juin 2019, lors de la promenade matinale, un détenu demande à remonter en cellule pour aller chercher du tabac. Le surveilant refuse et le détenu tente de forcer le passage. Le représentant de l'autorité publique a juste le temps de fermer la porte avant de se faire agresser : le détenu lui aurait jeté une chaise dessus, avant un échange de coups de poings et une tentative de strangulation. Alerté, un autre gardien est rapidement arrivé sur les lieux de l'incident pour stopper l'agression.

Un renvoi pour supplément d'information
Le 1er juillet dernier, lors de la comparution immédiate concernant cet incident, le tribunal avait renvoyé l'affaire, après délibération, au lundi 5 août en accordant le supplément d'information pour l'accès au dossier disciplinaire, à la vidéo-surveillance et à l'audition du co-détenu. Ainsi, la Cour a indiqué lors de l'audience, après vérification, que le casier judiciaire du prévenu était vierge de toute condamnation. Concernant la vidéo surveillance, elle n'a pu être consultée. Car la réglementation générale de la protection des données implique la déstruction des images de vidéo-surveillance, 5 jours après leur enrgistrement, soit 120 heures. Le co-détenu, lors de son audition aurait quant à lui décrit un homme "normal, posé et pas agité".

En situation d'irrégularité
A la suite de l'incident, le détenu a été transféré au quartier disciplinaire de la maison d'arrêt de La Talaudière, dans la Loire. Ce dernier a eu l'occasion, ce lundi 5 août, d'évoquer sa situation personnelle auprès de la cour. Ce dernier dispose d'une adresse, est sans revenu régulier et dispose d'une carte de séjour l'autorisant à demeurer ... en Pologne. Ce qui place le prévenu en situation d'irrégularité, car non autorisé à vivre en France.

La défense remercie la presse
L'avocate de la défense n'a pas manqué de qualifier d'"étrange" le déroulement de l'enquête, ainsi que les divergeances des témoignages. Suite à la publication du communiqué de presse du syndicat local pénitentiaire Force Ouvrière, l'avocate du prévenu a souhaité remercier "la presse" pour la mise en lumière de ce document qui atteste que les autres détenus auraient bel et bien vu l'agression, alors que la partie civile affirmait que les vitres sont teintées et que les autres détenus n'avaient rien vu. D'après le communiqué, c'est justement la vue de cet incident qui entraîna un mouvement de révolte chez les autres étenus ainsi que l'intervention de l'équipe Régionale d'Intervention et de Sécurité (ERIS) à la maison d'arrêt du Puy.

8 mois de prison ferme
Après plaidoirie, la cour a requis 10 mois d'emprisonnement à l'encontre de l'homme de 28 ans natif d'Alger. La défense, elle, réclamait 2 mois d'emprisonnement. Après une vingtaine de minutes de délibération, la cour a finalement condamné le prévenu à 8 mois de prison ferme, avec indémnisations pour les deux gardiens pénitenciaires concernés, à hauteur de 2 650 € et 1250 €. Une peine complémentaire interdit également le prévenu au port et à la détention d'une arme pendant 5 ans.

Valentin Bonnefoy

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