La pétanque : une adaptation pour les malportants ?
La pétanque est historiquement un dérivé du jeu provençal, lui-même issu de la boule lyonnaise.
En 1907, lors d’une partie historique à La Ciotat, un champion de jeu provençal, Jules Hugues dit Lenoir, souffrant de rhumatismes, se met à tracer un rond, à envoyer le but à 5 ou 6 mètres et à jouer ses boules pour se rapprocher du cochonnet : la pétanque était née !
Le « jòc de bola » s’invite depuis la Provence en terre vellave
Les allées du jardin Henri Vinay ont résonné d’un son bien inattendu en ce tout premier week-end du mois de juin. Sous le feuillage des arbres, et tentant d’échapper aux averses éparses, une centaine de passionnés ont ainsi fait rouler leurs boules pendant deux jours à l’occasion du championnat régional en triplette de jeu provençal.
Proche cousin de la traditionnelle pétanque, le jeu provençal, également appelé « trois pas » ou « longue », est un jeu de boules qui se distingue quelque peu de alter ego. Initialement pratiqué au pays de Marcel Pagnol et de Jean Giono, ce dernier à longtemps été considéré comme la « formule 1 » des jeux de boules.
Les quelques particularismes du jeu à la « longue »
Aujourd’hui pratiqué sur l’ensemble du territoire, et chapeauté par la Fédération française de pétanque et de jeu provençal (FFPJP), le jeu dit « à la longue » présente quelques différences notables avec son proche cousin.
La première différence, et elle est « de taille », se situe au niveau de la longueur du terrain. Sport de lancer, le jeu provençal réclame ainsi un terrain long de 24 mètres et large d’au moins 4 mètres. Au niveau des boules, alors que celles consacrées à la pétanque pèsent en moyenne 1 kg pour 95 centimètres de diamètre, celles du jeu provençal sont plus légères (environ 800 grammes) et plus petites (75 centimètres de diamètre).
Tout cela doit favoriser le tir, souvent précédé de trois bonds d’élan avant de lancer la boule, sur le dernier pas, à 15 ou 20 mètres minimum du rond (contre 6 à 10 mètres pour la pétanque).
Pétanque et jeu provençal en quelques chiffres :
- La Fédération française de pétanque et de jeu provençal (FFPJP) regroupe plus de 200 000 licenciés en France.
- Le Comité Régional AURA compte 35 000 licenciés environ.
Le Rhône et le Puy-de-Dôme sont les départements comptant le plus de licenciés.
- Le Comité Départemental enregistre 2850 licenciés.
Les clubs les plus importants se situent à Yssingeaux, Vals, au Puy-en-Velay, à Paulhaguet et à Brives-Charensac.
Une compétition régionale au cœur de la cité anicienne
Ce samedi 3 et ce dimanche 4 juin, la capitale altiligérienne accueillait donc en son sein, pour la première fois, le championnat régional en triplette de jeu provençal pour la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Sur un week-end entier de compétition, 32 équipes issues des 12 départements de la grande région se sont ainsi affrontées pour décrocher le titre de champion régional et l’un des 3 tickets pour accéder aux championnats de France en triplette qui auront lieu à Balma en Haute-Garonne.
Dans cette discipline reine, les meilleurs représentants départementaux ont croisé l’acier au nom de la suprématie régionale.
Arnaud Maisonneuve, délégué de la fédération, souligne notamment la qualité technique des joueurs engagés sur cette compétition : « Nous sommes ici et aujourd’hui au bout de l’entonnoir. Les meilleures triplettes de l’ensemble de la région AURA sont réunies au Puy-en-Velay et représentent ce qui se fait de mieux en la matière ».
Un dimanche matin consacré aux quarts de finale
Après une longue phase de poules samedi, qui a vu l’élimination de la triplette bourbonnaise favorite, les quarts de finale de la compétition se sont déroulés durant toute la matinée de ce dimanche ensoleillé.
Opposant les représentants du Puy-de-Dôme face à la Savoie, de la Haute-Savoie face au Rhône, de l’Ain face à l’Ardèche, et de l’Isère face à la Haute-Loire, ils étaient l’occasion pour les joueurs du club de Vals de porter haut les couleurs altiligériennes :
« La région AURA est une grosse ligue. Nous n’affrontons ici que des grands joueurs et il n’y a pas réellement de favoris » nous confiait l’un des engagés valladier.
A défaut de « ramener la coupe à la maison », ce championnat régional est une occasion certaine de donner un coup de projecteur bienvenu à une pratique encore trop souvent cantonnée à la seule Provence et qui mérite de s'enraciner durablement en terres auvergnates.