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Les attaques de loups se multiplient-elles ?

, Mise à jour le 17/09/2022 à 16:00

De nombreux témoignages sont publiés sur les réseaux sociaux traitant d’attaques de loups notamment dans le sud de la Haute-Loire et ses frontières ardéchoises, lozérienne et cantaliennes. Mais le doute persiste encore pour définir la cause réelle des nombreux carnages constatés.

Des meutes de chiens errants ? De loups ? Certains parlent de lynx. Les suppositions et les hypothèses abondent dans la jungle des réseaux sociaux tout comme les photos de corps mutilés à moitié dévorés. Une carte géographique appelée EPM pour European Predation Map liste toutes les attaques supposées de prédateurs dans les départements de France et au-delà (jusqu’à la frontière avec la Russie et le Golfe Persique).

Ainsi le chien, le lynx, l’ours, le vautour, le chacal et le loup s’inscrivent dans cette carte comme « les animaux en cause ». Les internautes ayant un compte peuvent alors signifier le lieu précis de l’attaque, la date, les victimes animales et humaines, et toutes les infos et sources d’informations concernant chacun des faits.

« Très probable que l’attaque soit celle d’un loup mais n’a pas été prouvée à 100 % »

Pour le secteur de la Haute-Loire, plusieurs flèches pointent des endroits précis du département où des attaques auraient été perpétrées par des loups. Par exemple, à Saint-Christophe-d'Allier, le 10 juin 2022, 6 brebis sont retrouvées mortes dans un cheptel de 200 têtes. D’après le média joint à cette information, « il est très probable que l’attaque soit celle d’un loup mais n’a pas été prouvée à 100 % », dixit La police de l’environnement.

Dans le secteur de Saint-Vénérand, le cadavre d'un veau est retrouvé le 24 août 2022. La photo dévoile une profonde blessure au-dessus de la cuisse, à la base du ventre. La propriétaire assure sur sa page Facebook que le loup est le responsable. Mais elle ajoute également sur la fiche de l'EPM que : "L'OFB refuse la responsabilité du loup, lors de la première expertise sur terrain. Pourtant, os de la hanche cassé suite aux morsures du prédateur".

Photo par Capture écran EPM

Dans les terres de la Bête

En date du 14 août 2022, c’est du côté de Chanaleilles qu’un signalement est porté, photos sanguinolentes à l’appuie. D’après le contributeur, deux attaques ont eu lieu au cœur du Gévaudan, faisant état de la mort de 15 brebis. La mention suivante est alors rajoutée quelques jours plus tard : « L’éleveur propriétaire a informé la "confirmation de la responsabilité du loup" suite à l'expertise de l'OFB (Office français de la biodiversité) ».

Enfin à Grèzes, petite commune de Haute-Loire à quelques pas de la Lozère, la photo difficilement regardable d’un veau mutilé à l’extrême apparaît sur le post d’un internaute en date du 13 septembre 2022. D’après lui, le loup est la bête à abattre.

Le corps criblé de pics en bois

À Saint-Paul-de-Tartas, c’est un autre genre de signalement qui est notifié. Glauque et inquiétant. Le 18 juillet, des randonneurs découvrent un cadavre non pas d’ovin, de bovin ou de caprin mais...d’un loup. L’animal a été mutilé avec plusieurs pieux en bois qui transpercent son corps de part en part, sa tête est décapitée et manquante. Avertissement macabre à destination des défenseurs de l’espèce ? Consternation d’un éleveur victime d’attaques d’un Canis lupus ?

Mais malgré la colère évidemment compréhensible des victimes d’un prédateur animal quel qu’il soit, le loup reste une bête protégée. Son abattage est strictement fixé par les services de l’État, une opération décidée alors pour protéger des troupeaux possiblement menacés. Tuer un loup, en dehors du cadre réglementaire, correspond judiciairement à un an de prison et 15 000 euros d’amende.