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Le coup de gueule qui vient de Sainte-Marie

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 19/08/2022 à 11:00

Par le biais du syndicat CGT, les rémunérations des employés de l’hôpital psychiatrique au Puy ont été mises en exergue pour démontrer l’incohérence du système salarial général. D’après les chiffres partagés, tous les travailleurs dont la fiche de paie indique un coefficient inférieur à 377 passent...sous le Smic.

Selon le site service-public.fr, « le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (Smic) augmente d'environ 26 euros nets par mois à partir du 1er août 2022 en raison de la hausse de l'inflation. L'indice des prix à la consommation des ménages les plus modestes a augmenté de 2,01 % entre mars 2022 et juin 2022 d’après les chiffres publiés le 13 juillet 2022 par l'Insee. »

Il est ainsi ajouté : « Conformément à la loi, le niveau du Smic augmente donc de 2,01 % au 1er août 2022. Il s'établit ainsi à 1 678,95 € bruts mensuel, soit 1 329,05 € nets ».

« Les aides-soignants, coefficient 376, passent dessous cette limite »

Si cet équilibre semble logique, les données transmises par la CGT hospitalière de l’hôpital Sainte-Marie pointent alors du doigt les profonds écueils marqués à l’encre sur les fiches de paie de certains salariés de la structure. « Depuis l’actualisation du Smic au début du mois, tous les indices sous les coefficients 377 passent sous la barre du Smic », partagent les militants.

Ils poursuivent : « Les aides-soignants, malgré la revalorisation de 25 points, coefficient 376, passent dessous cette limite. Comme tous les autres métiers déjà en-dessous, ils toucheront, c’est vrai, un rattrapage sur le salaire de base ».

Ils demandent alors : « Partant de ce fait, comment motiver les aides-soignants, ces personnes qui ont fait une formation (de 1 540 heures, Ndlr) et qui ont un travail auprès du patient en cette période de difficultés de recrutement par manque d’attractivité ? On marche sur la tête ! »

« Cette situation ubuesque qui divise les salariés »

« Nous demandons une revalorisation du point FEHAP (Fédération Des Établissements Hospitaliers Et D'aide À La Personne, Ndlr), insiste le syndicat. Ceci, afin qu’aucun salaire de base ne soit en dessous du Smic, sans aucune compensation de rattrapage nécessaire ». Ils lancent encore : « On mettra ainsi fin à cette situation ubuesque qui divise les salariés déjà en plein désarroi ! »

« Nos employeurs (FEHAP) tiennent leur congrès au mois de Novembre. Ce sera l’occasion de demander une hausse significative du point (équivalent à 20%) pour éviter cette situation récurrente ». Le syndicat CGT Sainte-Marie

Le coefficient a augmenté en 20 ans, mais pas le pouvoir d’achat

À travers un tableau qui compare le montant du Smic avec les salaires des ASH (Agent des services hospitaliers), AMP (Aide médico-psychologique), AS (Aide-soignant) et IDE (Infirmier Diplômé d'État), pratiqués dans l’établissement hospitalier Sainte-Marie en 1999 et le 1er août 2022, le syndicat dévoile un épais rideau de fumée caché dans les chiffres.

Par exemple, en 1999, quand le Smic brut atteignait 941,85 €, un ASH touchait 1 175,64 € brut avec une valeur de point de 4,04. La différence entre le Smic brut et son salaire était donc de 234 euros en positif pour l’employé.
Par contre, au 1er août 2022, le Smic brut est de 1 678,95 €. Le salaire d’un ASH est, toujours selon les données du syndicat, de 1 294,07 € (valeur du point de 4,447), soit une différence négative de... 385 euros au détriment du travailleur.

Le tableau affiche ainsi les différences entre les deux époques pour chaque fonction des soignants employés à l’hôpital psychiatrique du Puy-en-Velay. Détail tout de même à prendre en compte et qui n’apparaît pas dans l’étude du syndicat, les primes comme celle de l’ancienneté qui ne sont pas indiquées.

Le tableau comparatif entre Smic et salaire brut des métiers hospitaliers en 1999 et 2022. Photo par CGT Sainte-Marie