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Famille Klarsfeld à St-Julien : "Il y a des endroits comme celui-ci où nous continuerons de vivre"

Par nathan , Mise à jour le 31/07/2022 à 07:00

Figures emblématiques de la traque des nazis après la seconde Guerre Mondiale, Béate et Serge Klarsfeld étaient présents ce samedi 30 juillet à Saint-Julien-Chapteuil. Accompagnés de la sœur de Serge, Georgette, ils se sont replongés dans leurs souvenirs, Serge et sa sœur s'étaient réfugiés à Saint-Julien pour échapper aux nazis.

En 1944, après l'arrestation du père de Serge et Georgette Klarsfeld, Arno, déporté au camp d'Auschwitz, les deux enfants et leur mère, Raïssa, sont partis de Nice pour se réfugier à Saint-Julien-Chapteuil pendant 9 mois. Avec la femme de Serge Klarsfeld, Béate, ils ont donné ce 30 juillet une conférence dans la salle de l'espace associatif, bondée de monde pour l'occasion. Ils se sont remémorés ensemble les souvenirs d'enfance. Ceux de la guerre, sombre et inhumaine. Mais également ceux de la joie, à l'école ou encore à la ferme.

Serge Klarsfeld : "C'est une journée qui rend heureux. On dresse un bilan et on replonge dans cette enfance chaotique. Ma sœur et moi avons survécu, ce n'est pas pour rien. Nous sommes heureux d'être ici à notre âge."

A la fin de la conférence, les nombreuses personnes présentes dans le public ont pu poser leurs questions au célèbre couple traqueur de nazis. Pour beaucoup, cela a été l'occasion de les remercier pour leur combat, de partager un souvenir personnel, ou celui d'un proche. Des débats se sont ouverts autour de la société actuelle, sur l'antisémitisme présent encore aujourd'hui en France et dans les pays occidentaux, bien qu'il le soit beaucoup moins que dans le temps, selon Serge Klarsfeld.

Cet échange a également été l'occasion d'aborder le sujet de l'Ukraine. Dans la continuité, Serge Klarsfeld dénonce l'invasion de la Russie, mais reproche également aux diplomates européens de ne pas avoir trouvé de compromis en amont de cette guerre. Sa sœur, Georgette, émet un avis plutôt différent en affirmant avec conviction que selon elle, c'est bien l'Ukraine qui a déclaré la guerre à la Russie en "bombardant le Donetsk depuis des années".

Une plaque avec une inscription sur le mur de l'ancien appartement de la famille Klarsfeld

Une plaque a été apposée sur le mur de l'ancien appartement des Klarsfeld, là où se tient désormais le PMU rue Chaussade. Tour à tour, les élus, à commencer par le maire de la commune, André Ferret, suivi du porte-parole du préfet, ont fait un discours devant la foule. Dans la suite de l'émotion, la Marseillaise, ainsi que l'hymne à la joie ont été chanté à capella. 

Le moment venu, Serge, Béate, Georgette, et Emma Klarsfeld, petite-fille de Béate et Serge ont dévoilé la plaque. Sur celle-ci, nous pouvons y lire : "En mars 1944, après l'arrestation à Nice d'Arno Klarsfeld et sa déportation à Auschwitz, son épouse Raïssa, sa fille Georgette et son fils Serge ont trouvé refuge à Saint-Julien-Chapteuil dans la maison de la famille Adhemard jusqu'à la Libération, protégés par la population et par l'administration municipale ."

Serge Klarsfeld poursuit : "Cette plaque représente la continuité. Il y a des endroits comme celui-ci où nous continuerons d'être présents, de vivre. C'est une lutte contre la mort. Ca fait plaisir de l'avoir acquis par des actes parfois difficile."

Photo par Nathan VACHER

Une séance de dédicace et d'échange pour clôturer la journée

Après ce moment émouvant, le public a pu prendre du temps autour d'un verre tout en se faisant dédicacer les ouvrages de la famille Klarsfeld. Ceux-ci sont repartis émus d'avoir pu se replonger dans cette enfance si bouleversante.