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St-Julien-Chapteuil, capitale de la soupe pour un week-end

Par . . dim 24/07/2022 - 17:00 , Mise à jour le 24/07/2022 à 17:00

Après une absence de deux ans pour cause de pandémie, le festival de la soupe de Saint-Julien-Chapteuil était enfin de retour ce week-end pour le plus grand plaisir de tous. 

Les sucs à l’honneur cette année

Le thème choisi cette année par les compagnons de Chapteuil, l’association à l’origine de cet évènement était, géographie locale oblige, les sucs, ces petites montagnes en forme de cône qui entourent la localité.

Ainsi, les convives du week-end ont pu déguster, la soupe du Mont Rouge à la betterave, la soupe de La Tortue aux cèpes et à la queue de bœuf, la soupe de Chapteuil aux brocolis, la soupe de Peyre de Bard au minestrone, la soupe de Montchabrier aux haricots, à la tomate et aux poivrons, la soupe de Monnac aux lentilles, la soupe du Testavoyre aux petits pois, aux nouilles et au poulet, et la soupe du Mounier à base d’épices mexicaines.
De quoi réjouir tous les palets même les plus exigeants. 

Les succulentes soupes des sucs Photo par J.F.Ponchon

Un festival désormais bien ancré qui attire de plus en plus de gourmets chaque année

Malgré l’épisode orageux de la soirée de vendredi, ce ne sont pas loin de 2000 personnes qui se sont attablées, pour les deux jours du festival, sous les majestueux et gracieux tilleuls de la cour de l’école publique du village, qui avait pris pour l’occasion des airs de guinguette parisienne, afin de déguster les soupes de leur choix.  

« Il s’agit de la seizième édition d’un festival qui ne cesse de grandir d’années en années et qui compte désormais beaucoup d’habitués », nous explique, ravi du travail accompli par son équipe, Christian Dessalle, le président des compagnons de Chapteuil. Et de poursuivre : « à l’origine, la fête de la soupe avait lieu sur la place du haut du village et nous cuisinions dans des petites cocottes. Mais c’est de l’histoire ancienne tout ça ! Rapidement, nous avons rencontré un succès auquel nous ne nous attendions pas forcément et avons été obligés de déménager dans la cour de l’école ».

Florent Vidal, le vice – président, revient quant à lui sur l’origine du festival, tout en rendant un hommage appuyé à Marguerite Reynaud, sa fondatrice : « Elle voulait rester fidèle à la tradition auvergnate de la soupe aux choux, tout en la faisant un peu évoluer. Nous avons donc décidé de diversifier l’offre, et apparemment cela a plu aux gens »

Le président, Christian Dessale (à gauche) et Florant Vidal, vice-président) Photo par J.F.Ponchon

Une logistique au carré qui fédère toute une commune

Ainsi, ce ne sont pas moins de cent bénévoles du village qui, tous les ans, le temps d’un week-end et avec le soutien sans faille de la municipalité s’improvisent maitres soupier : « Le principe c’est que tout le monde puisse participer, c’est de créer du lien au sein de la commune, continue le président. Chaque quartier, chaque village propose sa propre recette. Les restaurateurs locaux participent également ».
 1500 litres de soupes ont ainsi été cuisinés avec amour cette année. Il ne restait plus un seul litre en fin de soirée, ce samedi.

Quelques bénévoles en rouge et noir, les couleurs locales Photo par J.F.Ponchon

« Toutes les soupes sont excellentes ici ! »

C’est l’avis partagé par les dizaines de personnes attablées autour de nous, bien qu’il fût difficile d’en savoir un peu plus tant ces dernières semblaient, à raison d’ailleurs, concentrées devant leur bol. Gérard et Bernadette sont des aficionados du festival : « Nous n’avons loupé aucune des éditions. Ça fait seize ans qu’on vient, sur les deux soirées. L’ambiance est super agréable et on adore découvrir de nouvelles recettes chaque année. Les soupes sont toutes différentes mais elles sont toutes aussi bonnes les unes que les autres ». La question de savoir quelle pouvait être la meilleure des soupes semblait donc a priori totalement hors de propos.

Gérard et Bernadette ne louperaient le festival pour rien au monde
Gérard et Bernadette ne louperaient le festival pour rien au monde Photo par J.F.Ponchon

« Et la soupe de la Tortue alors ? »

Il y avait beaucoup de queue pourtant, ce samedi soir, devant le petit chalet en bois, dans lequel était servie la soupe de la Tortue de Gérard Despesse et ses compagnons du Montchabert. « La recette d’une bonne soupe, nous dit-il de son accent chantant, c’est de trouver la bonne camelote à mettre avec la flotte. Nous, on a cuisiné une queue de bœuf en bouillon avec des petits haricots de Bretagne pour le liant et des cèpes pour le goût. On a assaisonné avec de l’ail fumé, du fumet de crustacé et du piment d’Espelette. Apparemment ça plait », rajoute-t-il modestement. Il en aura servi 1200 bols sur la seule journée de Samedi !

Gérard Despesse et ses compagnons, les inventeurs de la soupe de la Tortue. Photo par J.F.Ponchon

Des organisateurs qui n’oublient pas la solidarité 

L’expression « aller à la soupe » est souvent utilisée pour décrier ceux qui renient leurs principes pour tenter de profiter d’avantages matériels. Ce n’est pas le cas des organisateurs du festival, puisqu’une partie du bénéfice occasionné sera reversé à la mairie qui héberge, au-dessus de l’école, une famille de réfugiés ukrainiens.  A noter, que l’association vous invite le 23 octobre prochain à 16 heures à la représentation de « Fanny », la pièce de Marcel Pagnol mise en scène par Jean-Claude Baudracco, célèbre comédien marseillais.