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Tour de France : son passage au Puy est-il rentable pour les commerçants ?

Par maceo.cartal.3… , Mise à jour le 19/07/2022 à 17:00

Avoir le Tour de France qui passe dans sa ville, constitue une fierté pour beaucoup. Une ambiance unique entre la caravane qui lance des goodies au public et la ferveur lors du passage des coureurs. Mais pour les commerçants locaux, cela peut rimer avec baisse de chiffre et changement d'organisation.
 

Si vous circuliez autour du Puy ce samedi 16 juillet, jour de passage du Tour de France, vous avez sans aucun doute fait face à de nombreuses routes bloquées. Peut-être même que certains d'entre vous n'ont pas osé venir en centre-ville par peur de rester bloquer. Même si beaucoup de monde s'est déplacé pour l'occasion, cela n'a pas forcément profité à l'économie locale.

Bilan (très) mitigé dans les rues du Puy...

Traditionnellement, le samedi est jour de marché. Malgré le passage des cyclistes, celui-ci s'est tenu, mais en plus petit comité. Pour commencer, environ 1/3 des exposants habituels ne se sont pas déplacés. Puis les clients se faisaient rares, comme pour ce vendeur de fruits et légumes sur la place Cadelade. « Il y a beaucoup moins de monde. Par exemple à cette heure-ci (il est environ 11h NDLR.), nous devrions avoir fait 800 euros de chiffres, alors que nous sommes à peine à 300 ». Fermeture des parkings et condamnation du stationnement sur le bord de la route ont eu raison des clients de passage.

Les étales étaient encore pleines en milieu de journée Photo par M.Cartal

Même chose pour beaucoup de commerces du centre-ville. Si certains avaient prévus le coup en fermant boutiques, les plus téméraires n'ont pu que prendre leur mal en patience. « C'était une misère, déplore le gérant du magasin Sports Loisirs rue Porte Aiguière, j'ai perdu environ 80 % de mon chiffre d'affaires par rapport à un samedi estival normal, et c'est irrattrapable ». Cette baisse de fréquentation est assez généralisée, même pour les hôtels, comme pour le Régina, qui a enregistré une baisse des réservations. « Même pour le restaurant, très peu de gens sont venus manger », nous dit-on à l'accueil.

Idem pour les grandes surfaces, qui n'ont quasiment pas vu de clients de l'après-midi, à l'instar de Super U à Aiguilhe.

... mais à nuancer

Bien sûr, tout n'est pas noir. La Mie Câline, idéalement placée en face de la place du Breuil, a pu profiter de cette affluence. « Le gros rush a eu lieu une heure avant le passage du tour, où les gens qui attendaient prenaient une glace ou de quoi manger pour le midi. Puis juste après le passage des coureurs il y a de nouveau eu du monde, mais tout de suite après c'est devenu mort, explique le responsable de l'établissement, mais dans l'ensemble, c'est quand même positif ! »

Puis, on parle souvent des retombées économiques du Tour de France. Mais certains sont très sceptiques : « Moi, je ne crois pas aux retombées. Alors peut-être à la limite, lorsque l'on est une ville étape, et encore nous n'avons pas plus de monde, mais à part ça, je trouve que c'est une aberration économique, et écologique, mais c'est un autre sujet », ajoute le gérant de Sports Loisirs. D'autres, cependant, pensent le contraire, comme au restaurant La Distillerie. Malgré une perte de chiffre d'affaires de 25 à 30 %, on voit plutôt d'un bon œil le passage de la caravane : « Oui, sur le moment, on travaille moins, mais des études montrent que les retombées se font sur plusieurs années, et que ça donne aux gens l'envie de venir découvrir. Donc il faut savoir regarder plus loin pour voir le positif ».

D'ailleurs, une petite économie a pu tout de même en découler, comme à Cayres, ou les Jeunes Agriculteurs ont mis en place un village avec buvette et animations pour l'occasion, de quoi rassembler le plus grand nombre (cf Article sur le Tour de France, en lien juste en dessous).