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Championnat d'enduro : « Nous ne savons presque rien concernant la question environnementale »

Par maceo.cartal.3… , Mise à jour le 20/07/2022 à 17:00

Alors que l'ISDE (International Six Days Enduro) se dessine petit à petit pour sa venue en Haute-Loire du 29 août au 3 septembre, les associations de défense de l'environnement continuent de pointer du doigt un certain nombre de dysfonctionnement, dont le passage de certains tracés dans des zones Natura 2000.

La date de la plus grande compétition internationale d'enduro approche à grands pas. Les tracés sont connus et commencent à être dessinés, l'organisation et les services de la préfecture travaillent ensemble pour mettre en place cet événement. Une préparation parfaite ? Il semblerait qu'il y ait une ombre au tableau selon les associations de défense environnementales.

Un manque de précision

L'association France Nature Environnement (FNE 43), qui travaille sur le sujet avec S.O.S. Loire Vivante, tirent la sonnette d'alarme depuis le début des préparatifs de l'événement concernant les zones traversées par les quelques 650 motos de la compétition. Problème, ils estiment ne pas avoir été intégrés suffisamment tôt dans la boucle. « Alors que nous sommes plusieurs associations de protection de la nature et de l'environnement qui siégeons dans différentes instances départementales [...] cela ne fait que très peu de temps que nous sommes associés aux travaux de préparation », dénonce Jean-Jacques Orfeuvre, vice-président de FNE43. 

Photo par M.Cartal

Le soucis qui se pose pour ces associations réside dans une durée de plus en plus limitée pour travailler sur ces zones et proposer des solutions. Mais au-delà de ça, c'est bien le manque d'informations précises que regrette le collectif « Nous avons participé à deux réunions avec les organisateurs, et c'est plutôt positif car nous avons eu un certain nombre d'informations, mais elles sont limitées et pas assez précise pour que l'on puisse étudier correctement le sujet », explique Jean-Jacques Orfeuvre.

« On demande juste au préfet d'exclure les passages des zones Natura 2000, soit 60 km, ce qui n'est pas le bout du monde ! », Henri Rodier

 

Des courriers à M. le Préfet

Vous pouvez consulter les courriers et la lettre ouverte envoyés à la Préfecture par ce collectif d'association sur le site de la FNE 43 (lien cliquable)

En effet, si les tracés sont connus du public car publiés sur le site de la Fédération Française de Motocyclisme (FFM), ils peuvent néanmoins changer. « Tant que l'arrêté préfectoral n'est pas publié, cela peut changer », confie Henri Rodier, adhérent FNE 43. « De plus, les tracés ne sont pas précis, on ne sait pas exactement sur quel chemin ou quelle route cela va se passer, et si ce sont des endroits aménagés », ajoute Jean-Jacques Orfeuvre. La traversée de ces zones Natura 2000, qui sont régies par le réseau européen du même nom, semble poser problème, notamment au niveau de la population d’oiseaux, dont certaines espèces risque de voir leur période d’émancipation troublée par l’événement.

Bien entendu, nos protagonistes ont aussi fait une piqûre de rappel concernant l’impact de ce genre d’événement en général.  « Alors que la nature trinque actuellement, et la sécheresse ne fait qu’aggraver les choses, l’organisation d’une telle manifestation pose question », ajoute Colette Chambonnet,  vice-présidente de SOS Loire Vivante. Pour l'heure, aucun recours en justice n'est prévu, mais ils affirment qu'ils feront « tout ce qui est en [leur] pouvoir ».

Le texte qui suit provient du site du Département 

Natura 2000 est un réseau de sites naturels européen qui a pour double objectif la préservation de la biodiversité et la valorisation des territoires en tenant compte des activités humaines.
Deux directives sont à l’origine de la création de ce réseau :

  • la directive « Habitats, faune, flore » (1992) ; les sites désignés au titre de cette directive sont appelés Zone Spéciale de Conservation (ZSC)

  • la directive « Oiseaux » (1979) ; les sites désignés au titre de cette directive sont appelés Zone de Protection Spéciale (ZPS).

Comment sont désignés les sites ?

Un site est désigné en Natura 2000 d’après des critères scientifiques répondant aux Directives européennes, c’est-à-dire en fonction de la présence d’espèces ou d’habitats naturels rares ou menacés au niveau européen

Qui décide ?

Le comité de pilotage (COPIL) est l’organe décisionnaire, d’échange et de concertation sur le site. Cet organe est constitué de l’ensemble des parties prenantes sur le site (usagers locaux, collectivités, Etat…). Il s’appuie sur le gestionnaire du site pour mettre en œuvre ses décisions.

Qui gère les sites Natura 2000 ?

Depuis 2005, l’État peut transférer la mise en œuvre de Natura 2000 aux collectivités. La collectivité élue par le comité de pilotage est appelée structure porteuse. Elle peut déléguer l’animation du site à une structure animatrice.

Rôle de la structure porteuse : elle assure le secrétariat du comité de pilotage, gère le financement des actions et recrute les prestataires qui réalise le document d’objectifs ou mettent en œuvre les actions du document d’objectifs.

Rôle de la structure animatrice : elle met en œuvre les actions du document d’objectifs

Sur quelle base les actions sont elles menées ?

Un document de référence et de programmation est élaboré : le document d’objectifs (DOCOB). Il est composé d’un état des lieux, des enjeux et objectifs de préservation et d’opérations de gestion, de suivi et de communication.
Il est établi en concertation avec les acteurs locaux par le biais de groupes de travail et validé par le comité de pilotage. Ce document est consultable en mairie des communes concernées.

« Nous faisons tout dans les règles »

Contacté par nos soins, Dominique Gauthier, coorganisateur de l’événement, insiste sur le fait qu’ils ont bien ouvert le dialogue. « On leur a présenté une ébauche du tracé définitif, ils savent exactement où passent les compétiteurs, donc ils sont au courant. La tracé définitif détaillé est encore confidentiel et le sera jusqu’au dernier moment, mais cela relève de règles sportives auxquelles nous sommes obligés de suivre », indique Dominique Gauthier

En effet, le comité d’organisation a rencontré à deux reprises les associations environnementales. « On s’est déplacé dans leurs locaux, on a débattu, répondu au maximum de questions », affirme le coorganisateur de l’événement. Ce dernier rajoute que pour ce qui est de l’arrêté définitif, c’est la préfecture qui a le dernier mot, le comité d’organisation fournissant juste des éléments utiles à la décision des services de l’État. « Il faut trouver des compromis, on essaye d’atténuer au mieux les nuisances apportées au lieu par diverses actions […] je comprend très bien la position de ces associations, mais nous avons respecté tout ce que l’on nous a imposé », conclut Dominique Bouchet