Un an après leur première visite au Puy-en-Velay, le CREPI a installé ses bureaux en plein centre-ville du Puy. Une aide complémentaire à la recherche d'emploi pour offrir l'opportunité aux candidats de mettre en avant leurs compétences en pratique.
Le local, ouvert deux journées par semaine, permet désormais d’accueillir candidats et entreprises, individuellement ou en groupe.
Une association au service de l’emploi
Créé en 1993 par le groupe Eiffage, le CREPI (Clubs Régionaux d’Entreprises Partenaires de l’Insertion) est une association loi 1901 dont la vocation est de faciliter le retour à l’emploi durable de personnes qui en sont éloignées.
À l’époque, il s’agissait déjà de répondre à des difficultés croissantes de recrutement dans le secteur BTP. Le groupe Eiffage a alors eu l'idée « de s'intéresser aux personnes qui étaient très éloignées de l'emploi parce que si on fait un petit retour arrière, il y a 30 ans, la situation du marché du travail n'était pas du tout celle qu'on connaît aujourd'hui. Il y avait énormément de gens qui cherchaient des solutions de travail et peu d'entreprises qui proposaient des offres, » explique Laurent Dupont, président du CREPI.
Aujourd’hui, le CREPI accompagne chaque année entre 700 et 900 personnes vers un emploi ou une formation partout en France.
Une implantation réfléchie au cœur du Puy-en-Velay
Le CREPI regroupe désormais 16 clubs répartis en France et plus de 3 000 entreprises partenaires.
Si les conditions de travail et d’embauche ont évolué, le CREPI s'adapte aux besoins des entreprises comme des candidats, tout en tenant compte des problématiques actuelles.
Déjà présent depuis une quinzaine d’années dans la Loire, au Chambon-Feugerolles, le CREPI souhaitait depuis longtemps créer une antenne en Haute-Loire, dont le nord du département est très lié économiquement à la Loire.
Après une étude de territoire, une année de recherche de locaux et grâce au soutien de la mairie du Puy-en-Velay, l'installation s'est concrétisée en septembre dernier.
"Mettre la bonne personne en relation avec la bonne entreprise." Laurent Dupont.
Une passerelle entre candidats et employeurs
Ce qui distingue le CREPI, c’est son approche différente, centrée sur la motivation, le savoir-être, les capacités d’apprentissage plutôt que les curiculum vitae.
Après un entretien approfondi de 1 à 2 heures, l’association identifie les compatibilités possibles entre le candidat et l’entreprise pour
Une démarche indispensable selon le CREPI, dans un contexte où les rencontres entre individus se font moins facilement et où les entreprises peinent à recruter. Comme le rappelle Laurent Dupont qui évoque les conséquences de l'épidémie de Covid « quelque chose s'est inversé, l'économie a évolué, aujourd'hui, les entreprises ont beaucoup plus de mal à recruter des collaborateurs que des collaborateurs à trouver des entreprises. »
Amaelles UNA, premier engagé
Parmi les structures déjà impliquées, Amaelles UNA43, association d’aide à domicile, confirme l’intérêt du dispositif, dont l'entreprise a été la première à bénéficier de leurs services sur le département.
Stéphanie Vidal, responsable des ressources humaines à Amaelles explique « On a des besoins récurrents, aujourd'hui, une dizaine de personnes à recruter. »
Avec le vieillissement de la population, une espérance de vie grandissante et la prise en charge dans des EHPAD couteuses, beaucoup de personnes restent à domicile. Dans un secteur déjà en tension, la recherche de candidats s'avère souvent périlleuse. Une réunion d'information a permis à l'association de rencontrer de nouveaux profils « huit personnes étaient intéressées à la sortie de la réunion mais, pour des problématiques de mobilité notamment, on n'a pas retenu grand monde. Aujourd'hui, une personne débute une période de mise en situation professionnelle en janvier. »
En effet, « l’un des sujets importants du frein d'emploi, c'est la mobilité » souligne Laurent Dupont. Selon les chiffres de l'association nationale des DRH, la distance moyenne entre un candidat et son emploi est de 36 kilomètres, une valeur jugée "lointaine" par Laurent Dupont.
Des actions concrètes pour valoriser les compétences
Le CREPI multiplie les opérations innovantes pour montrer les capacités réelles des candidats. « on est capable aujourd'hui de mener des actions qui permettent à des gens qui cherchent une solution d'emploi, de montrer ce qu'ils sont capables de faire. »
Parmi elles, « les rencontres à la carte », un restaurant éphémère où les candidats cuisinent et servent des professionnels venus les rencontrer. Un exercice révélateur où les aptitudes et la pratique font office de CV ou de lettre de motivation, « dans la plupart des cas, il y a cinq voir sept emplois qui sont signés ce jour-là » souligne Laurent Dupont.
En s’implantant au cœur du Puy-en-Velay, le CREPI confirme sa volonté d’être au plus près des réalités du territoire. En misant sur la motivation, le savoir-être et le potentiel plutôt que sur les seuls CV, l’association crée une véritable passerelle entre les personnes en recherche d’emploi et les entreprises en quête de nouveaux talents.
Alors que les enjeux de mobilité et les difficultés de recrutement restent forts, le CREPI propose des solutions concrètes, fondées sur la rencontre et la mise en pratique.
À travers ses actions innovantes et l’engagement de partenaires locaux, l’association apporte un regard nouveau sur le recrutement pour révéler les compétences et les talents de chacun et ainsi "mettre la bonne personne en relation avec la bonne entreprise", conclut Laurent Dupont.