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La CFE, taxe de toutes les attentions (et des tensions)

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 10/12/2025 à 06:00

Tous les commerçants/artisans du bassin ponot, et au-delà, l'attendent au tournant. La CFE, Cotisation Foncière des Entreprises, a généré une colère noire il y a un an. Et pour cause… certains professionnels ont vu cette taxe tripler d'un coup pour 2024 et 2025. Qu'en sera-t-il de 2026 ?

En voilà un sujet qui a fait couler des flots d'encre puisés dans la gouache de l'amertume. La CFE est une taxe locale (fixée par l'agglomération) due par les entreprises, artisans, commerçants, professions libérales et autres. Seules les très petites entreprises en sont exonérées (moins de 5 000 € de chiffre d'affaires).

Fin 2024, une très légère augmentation de… 100, 200 ou 300% a tout de suite échauffé les esprits. Les réactions ne se sont donc pas fait attendre. Les médias locaux ont été aussitôt sollicités pour faire savoir au grand public cette ponction XXL, puisée dans les lombaires des professionnels en question.

"Un choc immédiat pour une entreprise de proximité"

"Pour mon magasin Cosmopolite, la CFE est passée de 600 euros à 1 800 euros, soit une hausse multipliée par trois", témoigne Hacène Djerdi, commerçant incontournable de la cité ponote.

Il ajoute : "C’est un choc immédiat pour une entreprise de proximité. Et, quand on additionne toutes les charges incompressibles, on comprend vite que certaines situations deviennent très préoccupantes".

"Avant même de parler fiscalité, il faut rappeler une réalité majeure : l’évasion commerciale liée à la vente en ligne. Sur le secteur de l’équipement de la personne, elle est passée de 27 % à 38 % en post-Covid. Une hécatombe pour nos commerces". Hacène Djerdi

Hacène Djerdi, président de l'Office de commerce du Puy-en-Velay, souligne à juste titre : "Cette situation a un impact fort sur le moral des commerçants. Entre la baisse de fréquentation, la concurrence d’Internet et l’augmentation générale des coûts, le commerce souffre déjà énormément".

"Ajouter une pression fiscale supplémentaire dans ce contexte est forcément vécu comme une injustice". Hacène Djerdi

"Ils ont reconnu qu’il y avait eu une erreur d’appréciation"

Face à la pression des contribuables, la collectivité a, semble-t-il, mis un peu d'eau dans son vin. Hacène Djerdi précise en ce sens que "les élus ont été à l’écoute et que le dialogue a bien existé. Ils ont reconnu qu’il y avait eu une erreur d’appréciation et ont cherché à corriger. Aujourd’hui, nous attendons de voir si cette correction se traduira réellement dans la vie économique des commerces".

"En revanche, sans véritable étude d’impact, nous ne pourrons mesurer concrètement les effets de cette correction qu’en 2026, à réception des prochains avis de CFE". Hacène Djerdi

Des promesses pour 2026

La rédaction de Zoomdici a sollicité les élus de la Communauté d'agglomération du Puy-en-Velay pour connaître les modalités d'une baisse de la CFE. À ce jour, nous n'avons toujours pas eu de retour.

Néanmoins, en se replongeant dans les délibérations du Conseil communautaire d'avril 2025, il est bien mentionné une modification du montant de l'impôt. Roland Lonjon, l'élu en charge de ce lourd dossier, avait reconnu que "beaucoup de commerçants et de petites entreprises ont vu leur CFE fortement augmenter".

Il avait ajouté : "Si on ne peut rien faire pour 2025, on propose pour 2026 de revoir certaines bases minimales".

Avant de préciser alors : "Pour les professionnels qui font de 100 000 à 250 000 euros, la base de 3 000 euros sera ramenée à 1 995 euros. Pour ceux qui font de 250 000 à 500 000 euros, la base passerait de 4 000 euros à 2 660 euros".

"90 % des commerçants auront une baisse entre 200 et 500 euros"

De son côté, le maire du Puy-en-Velay et président de l'Agglo, Michel Chapuis, avait reconnu "être allé un peu trop fort. L'effort n'était ni sur les plus gros chiffres d'affaires, ni sur les plus bas. Ce sont surtout la première tranche (de 100 000 à 250 000 euros) et la seconde (250 000 à 500 000) qui ont été impactées."

Il avait annoncé alors : "À partir de 2026, 90 % des commerçants auront une baisse entre 200 et 500 euros." Wait and see…

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