« J’ai appris, par voie de presse, les réflexions de SNCF Voyageurs qui planche sur la réouverture d’une liaison à grande vitesse directe entre Bordeaux et Lyon via la région parisienne à l’horizon 2027.
Comme beaucoup d’Auvergnats, je vis cette annonce comme un mépris de notre région et de ses habitants. Une fois encore, une occasion de mieux desservir le Massif central est évitée. Ce déclassement n’est plus tolérable.
Il ne s’agit en aucun cas d’opposer une liaison à grande vitesse, possible via l’infrastructure existante, et une liaison d’aménagement du territoire, qui n’existe plus pour les habitants du Massif central. Comme tous les Français, les Auvergnats paient des impôts. À ce titre, ils doivent bénéficier de services semblables, y compris en termes d’aménagement du territoire. Cette réouverture nécessitera la rénovation de certains tronçons, mais ces investissements sont des investissements structurants et d’avenir ! Nous ne pouvons plus accepter une étoile ferroviaire uniquement tournée vers Paris. Il faut construire le maillage que les Français attendent, en témoigne le succès de la seule liaison ferroviaire de l’est à l’ouest Nantes-Lyon dont la fréquentation ne cesse d’augmenter.
Depuis 2014, la liaison Intercités Bordeaux-Lyon par un train d’équilibre du territoire a été supprimée. C’est-à-dire qu’il n’existe plus aucun moyen, notamment pour les Clermontois et plus largement les Auvergnats, de relier de façon directe Bordeaux, Limoges ou encore Saint-Étienne. Imaginez le potentiel d’une ligne desservant toutes ces aires urbaines ! Celles de Bordeaux (1,2 M d’habitants), de Limoges (284 000), de Clermont-Ferrand (485 000), de Saint-Étienne (521 000) et de Lyon (2,3 M), soit au total près de 5 millions de Français !
Ce que nous demandons, c’est que l’État joue à nouveau son rôle planificateur.
Le train, c’est bon pour le climat, c’est bon pour nos industries, c’est bon pour l’attractivité de nos territoires. Je suis convaincu qu’en travaillant de concert, nous pouvons parvenir à rouvrir cette ligne très attendue par les habitants de notre région.»