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"Gros lard !" "Sale poucave !" "On va te tuer !"

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 25/11/2025 à 12:00

Depuis tout temps, des élèves ont été les victimes d'insultes, de menaces et de moqueries, perpétrées au quotidien dans l'ombre des établissements scolaires. Avec les réseaux sociaux, ce mal prend une envergure incontrôlée. Des 6ᵉ du collège Lafayette, au Puy, se sont immergés dans cette maladie qui, parfois, s'avère létale.

"T'as vu comme il est sapé ! On dirait un clochard !" "Tête d’œuf !" "Grosse baleine" "Sale trans !" "T'as raison, on va défoncer ta tête de pédé !"... Les insultes, les quolibets, les exclusions, les intimidations, les rires dans le dos à chaque instant dans la cour de récré et à chaque passage dans les couloirs. Les surnoms qui remplacent même le nom et le prénom, réduisant l’identité à un adjectif insensé.

"Elle gardait tout cela au fond d'elle pour ne pas nous inquiéter"

Des milliers d'élèves sont, tous les jours en France, percutés par ce genre d'agressions, de l'instant où ils passent le pied dans l'enceinte de leur école et jusqu'au moment où ils en partent. Et dans le beau siècle des réseaux sociaux, où rendre mondial quoi que ce soit s'avère une formalité, le harcèlement continue sur la toile, nuit et jour, à la vue de toutes et tous. Et surtout du harcelé.

Et parfois, c'est la mort qui arrête cette vague de haine. Sarah, elle avait 9 ans quand elle a décidé, le 10 octobre 2025, de partir pour toujours, fatiguée des violences grossophobes qu'elle subissait dans son école à Sarreguemines.

Nicolas, 15 ans, se pend le 5 septembre, après des pressions constantes dans son collège du Bois d'Aulne.

Violette, 14 ans, scolarisée en 4ᵉ à Bordeaux, se pend le 25 mai. "On savait qu'il y avait des disputes avec ses copines. C'était vraiment des piques sur son physique, sur ses cheveux, des piques où elles se moquaient d'elle. Elle gardait tout cela au fond d'elle pour ne pas nous inquiéter", partage sa sœur sur le média Francebleu.

La liste continue ainsi sans fin dans le temps, comme une marche terrible et sordide.

Les élèves du collège Lafayette se mettent dans la peau d'un camarade harcelé.
Les élèves du collège Lafayette se mettent dans la peau d'un camarade harcelé. Photo par DR

Qu'est-il arrivé à Geoffrey ?

Pour tenter d'éradiquer cette calamité, des actions sont mises en place dans les écoles, les collèges et les lycées de l'Hexagone. Cette fois, nous zoomons du côté de l'établissement scolaire de Lafayette, au Puy-en-Velay, où des élèves en classe de 6ᵉ ont participé à un Sérious game, chapeauté par l'association Justice et Partage.

Depuis quelques années, Justice et Partage plonge les participants dans une situation de harcèlement très réaliste dans laquelle ils doivent trouver les raisons de la disparition d’un élève fictif prénommé Geoffrey.

À l’aide d’un sac à dos contenant des documents, trousses et autres objets fermés par des cadenas. Les élèves ont une heure pour élucider l’enquête et comprendre ce que Geoffrey vit dans son quotidien de collégien.

"Cette mise en situation leur permet de réaliser les souffrances endurées par une personne victime de harcèlement et de constater les conséquences qui en découlent". Justice et Partage

L'empathie... la clé ?

L’une des questions qui revient souvent à l’issue du jeu est : « Geoffrey existe-t-il vraiment ? » Selon l'association et les enseignants de Lafayette, elle manifeste une forme d’empathie à travers laquelle on sent les élèves préoccupés par le sort du garçon.

Développer l’empathie est, toujours d'après Justice et Partage, un axe central de la lutte contre le harcèlement. "C'est là que ces actions de sensibilisation prennent tout leur sens, afin que les élèves puissent se mettre à la place de celui ou celle qui en est victime", souligne-t-elle.

L'éducation à l'école et surtout dans le foyer familial

Pour faire face au phénomène toxique des réseaux sociaux, la pause numérique a été instaurée, à la rentrée, au collège ponot. "Elle limite l’usage du téléphone dans l’enceinte de l'établissement et permet aux élèves d’avoir un temps de déconnexion, propice à un meilleur climat scolaire", assure le collège Lafayette.

Une goutte d'eau sur un incendie ? Peut-être. Mais si tout le monde revêt ses ailes de Colibri, il est alors possible d'amenuiser ce brasier qui tue régulièrement des enfants de tout âge et de toutes sensibilités.

 

 

 

 

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