Une affaire sur fond de trafic de stupéfiants et de proxénétisme
Les faits remontent au 25 mars 2019, vers 17 heures. À Cournon-d’Auvergne, un habitant du lotissement circule en voiture lorsqu’un autre véhicule s’arrête à son niveau. Deux coups de feu sont tirés. Deux douilles sont retrouvées sur place. La victime, atteinte au niveau de zones vitales, décède une heure plus tard malgré l’intervention rapide des secours.
La fuite du couple
Après la fusillade, le couple impliqué prend la fuite en direction de l’Espagne, puis du Maghreb. La police espagnole confirme leur passage au Perthus ainsi qu’une réservation d’hôtel à Figueras. L’homme parvient à entrer au Maroc, tandis que la jeune femme est refoulée à la frontière.
Quelques semaines plus tard, l’homme est interpellé au Maroc, puis libéré. Il rentre ensuite en France sur les conseils de son avocat. Le 25 février 2020, il est arrêté dans un hôtel de Clermont-Ferrand en possession d’armes. Le 18 février 2025, il comparaît devant la cour d’appel de Riom et est condamné à 25 ans de prison.
La jeune femme, mise en cause dans l’affaire, a reconnu certains faits via son avocat, mais n’a pas donné davantage d’indications sur son passager. Condamnée à 25 ans de réclusion criminelle, elle demeure introuvable malgré un mandat d’arrêt européen.
Un accusé déjà connu des services de police
Âgé de 27 ans, l’accusé présente plusieurs mentions à son casier judiciaire. Il a grandi à Clermont-Ferrand et quitté rapidement le cursus scolaire. Selon les éléments du dossier, il aurait participé à diverses activités illégales en lien avec des trafics locaux.
Lors de l’audience, il n’a exprimé que peu de réactions. Pour sa défense, il affirme avoir agi sous la contrainte et sur instruction d’un individu présenté comme un chef de réseau, aujourd’hui décédé. L’accusé explique avoir fui en Espagne par crainte de représailles.
Le rôle présumé de la conductrice
D’après l’enquête, la conductrice du véhicule aurait eu un différend personnel avec la victime et aurait sollicité l’aide de son compagnon pour l’approcher. Les investigations la décrivent comme impliquée dans des activités de proxénétisme. Elle est suspectée d’avoir participé à la mise en place du guet-apens, mais demeure introuvable.
Une victime en voie de réinsertion
Selon ses proches, la victime, qui avait fréquenté auparavant certains milieux délinquants, s’était éloignée de ces environnements. Elle travaillait alors en tant qu’autoentrepreneur dans la réparation et la revente de véhicules. Elle vivait chez ses parents et entretenait de bonnes relations avec eux.
La famille, présente à l’audience, a décrit les difficultés rencontrées depuis le décès du jeune homme. Sa sœur a notamment évoqué son engagement dans les démarches liées à l’instruction du dossier.
Une préméditation retenue
Dans son réquisitoire, la procureure a qualifié les faits de crime prémédité : présence du véhicule, tirs, fuite à l’étranger. Elle a rappelé que la victime avait signalé à un ami des inquiétudes concernant sa sœur, ce qui aurait pu motiver l’agression. Elle a requis une peine de 25 à 28 ans de réclusion assortie d’un suivi socio-judiciaire.
Une stratégie de défense modifiée
L’accusé, resté silencieux lors des premières auditions sur conseil de son ancien avocat, a modifié sa version des faits. Il affirme avoir été mis en cause à tort et pointe la responsabilité du chef de réseau décédé en 2019 dans un règlement de comptes.
Sa défense a présenté de nouveaux éléments, notamment sur la localisation téléphonique, estimant que la piste de l’implication du chef de réseau n’avait pas été suffisamment examinée. Ces éléments n’ont toutefois pas modifié l’issue du procès, la cour le condamnant à 25 ans de réclusion criminelle assortis de cinq ans de suivi socio-judiciaire.