Derrière les hauts panneaux qui séparent la cour de l’espace en travaux, les enfants continuent de courir et de jouer sans sembler se soucier de ce qui se trame de l'autre côté. Ce chantier d’envergure, prévu sur deux ans, contraint à une cohabitation atypique entre école et chantier. Le quotidien des élèves en est quelque peu bouleversé, mais promet de profondes améliorations.
« Le site est absolument énorme »
Un projet tant attendu
La bâtisse, qui accueille les écoliers depuis 1936, n’avait encore jamais été rénovée. Ses hauts plafonds, ses nombreuses baies vitrées et ses vastes couloirs témoignaient d’un indéniable cachet mais aussi d’une structure vieillissante qui ne demande qu'à être modernisée.
« Je me souviens de la première visite qu'on avait faite sur place, il y a 12 ans » se remémore Caroline Barre, conseillère régionale à l’initiative du projet. Elle évoque également « le site est absolument énorme » que représente le bâtiment et précise : « l’espace réservé aux petites maternelles était surdimensionné pour eux, il y avait les jeux pour les enfants qui étaient à l'intérieur de cette galerie et on avait trouvé que c'était complètement démesuré. »
C'est ce qui l'a poussée à défendre le projet aux côtés de Catherine Chaleil, à l'époque chargée des affaires scolaires. Dans une volonté de préserver, tout en modernisant les espaces ont été entièrement réaménagés pour mieux exploiter les volumes et répondre aux besoins actuels. Après des années d’attente, la première phase des travaux, s'est achevée il y a peu, représente déjà une étape importante.
La cour est scindée en deux espaces, un pour le jeu et l'autre pour les travaux
Photo par Fanny Gimenez
Un chantier sur site occupé
Aujourd’hui, les 72 élèves partagent leur école avec les ouvriers. La première phase a notamment concerné le désamiantage des bâtiments et de la toiture, la mise en service d’un nouveau système de chauffage à granulés, indispensable alors que l’hiver approche, ainsi que la création d’une cage d’ascenseur unique qui desservira l'école et les locaux du deuxième étage avec un système ingénieux qui offre deux entrées distinctes sécurisant ainsi les passages.
Deux locaux techniques ont également été installés afin de gérer le côté école, indépendamment des locaux situés au dernier étage, réservés à de futures prestations dont la mise en place est encore à l'étude. De nombreux murs ont été abattus, donnant naissance à des volumes lumineux et aérés.
Système de chaufferie des locaux
Photo par Fanny Gimenez
Un espace repensé et modernisé
La restructuration du bâtiment implique une redistribution complète des accès. Le deuxième étage du bâtiment sera désormais indépendant avec une entrée située en haut de l'avenue de la Cathédrale, qui desservira le hall et les étages supérieurs. L’entrée principale des écoliers sera toujours rue Grangevieille et son entrée sera réaménagée.
« On va avoir quelque chose d'extrêmement moderne, efficace, et contemporain avec une cour végétalisée. C'est un super projet et ça va être une vraie réussite. » Caroline Barre
Vincent Danière, architecte à L'Atelier des Vergers, rappelle que l’ensemble des espaces a été repensé pour gagner en fonctionnalité et en modernité. Les prochaines étapes concerneront notamment la rénovation énergétique et la transformation du préau fermé « mal insonorisé et pas chauffé jusqu'à présent » explique Céline Serpoix, directrice de l'établissement, deviendra une salle de motricité, quant au préau, il sera un lieu d'accueil fermé, mais lumineux avec une verrière. La réhabilitation du bâtiment se poursuit avec la pose des menuiseries extérieures déjà entamée au premier étage et des travaux sur l’aménagement des accès extérieurs. Pour apporter fraicheur et ombre, la cour sera végétalisée sur la zone qui le permet, l’autre portion se trouvant au-dessus de la salle Jeanne d’Arc.
Le préau couvert ne tardera pas à devenir une salle de motricité
Photo par Fanny Gimenez
Pour valoriser le quartier
Le chantier s’inscrit dans une démarche de valorisation du quartier. Les élus présents, dont le maire du Puy Michel Chapuis, la conseillère régionale Caroline Barre, le préfet Yvan Cordier, le directeur d'académie Hervé Bariller, la chargé des affaires scolaires Marlène Lasherme, ainsi que les ingénieurs de la ville du Puy et l’architecte Vincent Danière chargé du projet soulignent le rôle de l'école pour le dynamisme du quartier.
La deuxième phase du chantier doit s’achever en septembre 2026, pour une livraison finale annoncée en février 2027. Pour l'heure, les travaux continuent avec un calendrier qui tend à s'adapter au mieux à celui des écoliers. « C'est plein d'espoir, parce qu'aujourd'hui refaire une école, c'est parier sur l'avenir, se dire que ça va être une réussite et que des jeunes générations vont pouvoir en profiter » conclut Caroline Barre.