Comme annoncé le 5 novembre dans La Nouvelle République du Centre-Ouest, la SNCF envisagerait une liaison TGV Ouigo entre Lyon et Bordeaux pour 2027, avec un parcours d'une durée qui devrair avoisiner les 5 heures, passant par Massy TVG (Île de France), avec étapes à Tours et Poitiers.
Une nouvelle ligne à grande vitesse pour la compagnie dont l'ambition est que Ouigo représente 30% de son offre à grande vitesse à l’horizon 2030.
Ce trajet de 930 km, soit plus du double de la distance à vol d’oiseau entre les deux métropoles (435 km) qui contourne les territoires centraux, a tiqué notamment le Collectif AuRAil, qui s'exprime dans un communiqué de presse.
Le Collectif AuRAil est une fédération d’associations d’usagers ferroviaires de la région Auvergne‑Rhône‑Alpes. Il a été créé en juin 2023 et compte une vingtaine d'associations membres actives dans toute la région.
L’objectif : représenter collectivement les usagers du train pour faire entendre leurs attentes, leurs besoins et proposer des évolutions concrètes du service ferroviaire régional.
Un tracé jugé défavorable au Massif central
Pour AuRAil, cet projet ne ferait que renforcer la centralisation du réseau autour de Paris, au détriment des régions traversées.
Tracé reproduit par le collectif AuRAil
L’association plaide au contraire pour une liaison directe par le centre du pays, via Clermont-Ferrand, Ussel ou Aurillac, qui permettrait de reconnecter des lignes aujourd’hui fermées comme Boën–Thiers ou Laqueuille–Ussel.
« Avec un peu de courage politique, une ligne Lyon–Saint-Étienne–Clermont–Brive–Bordeaux, soit environ 500 km, serait techniquement réalisable », estime le collectif.
Le débat relancé sur la desserte du Massif central
Le collectif AuRAil appelle à un meilleur équilibre des investissements ferroviaires. Selon ses membres, les lignes transversales - celles reliant les grandes villes de province sans passer par Paris - doivent être modernisées et intégrées dans la stratégie nationale de mobilité.
Ils demandent alors la mise en place d’une liaison quotidienne Intercités ou Ouigo classique, sans travaux lourds d’infrastructure, mais avec une rénovation des voies existantes.
Enfin, le collectif rappelle le rôle de service public confié à l’entreprise : relier les territoires et favoriser les trajets du quotidien, concluant : « Nous ne sommes pas anti-TGV, mais nous voulons un réseau structurant et équilibré. »