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Une institutrice jugée pour violence sur des enfants

, Mise à jour le 12/09/2025 à 17:00

Après 36 ans dans l’Éducation Nationale, une institutrice est passée devant la justice pour violence et harcèlement auprès de plusieurs enfants à l’école Arc-en-Ciel de Retournac.

 

Cette rentrée des maternelles à Retournac restera gravée dans la tête de chacun des parents et des enfants. Les évènements remontent à la rentrée de 2023.

Après quelques jours à l’école maternelle Arc-en-Ciel, certains enfants vont subir l’attitude inadaptée d’une nouvelle institutrice. Jet de sable sur le corps, propos dégradants, défaut de surveillance, interdiction de se rendre aux toilettes...

Les très jeunes enfants concernés montrerons très rapidement des symptômes comme l’énurésie (pipi au lit), les réveils nocturnes, la peur de l'école, le renfermement et les pleurs. 

Une rentrée très sympathique, selon la mise en cause

L’institutrice est surprise des faits qui lui sont reprochés. Elle conteste les faits de violence et d’harcèlement : « Dans tout ce qui est raconté, il y a des témoignages qui se contredisent », s’exprimera-t-elle à la barre du tribunal judiciaire du Puy-en-Velay.

Elle parle de sa carrière très positivement et se décrit comme professionnelle, consciencieuse et bienveillante. À la lecture de son parcours professionnel, il sera relevé beaucoup de comportements inadaptés envers ses collègues et les parents.

« Une rentrée très sympathique, il y avait du café et des croissants », décrira l’enseignante pour se contredire juste après sur les conditions matérielles et humaines de l’école : une classe vétuste, bruyante, mal isolée, des ATSEM avec peu d’expérience, une directrice qui gère mal, un manque de bienveillance.

L'Académie informée

Le corps enseignant a vite réagi à la violence perpétrée sur les enfants. Elle a reçu des parents et informé l’Académie. Cette alerte sera en corrélation avec les courriers et les plaintes des parents.

Une réunion en présence d’une représentante syndicale a été réalisée par la directrice de l’établissement. Suite à ces différentes démarches, l’inspection académique a décidé un changement de poste.

« Un complot ? »

À la question de la juge : "comment expliquer vous ces différents dépôts de plainte ?" Elle rejettera la faute sur le manque d’expérience de l’ATSEM sur qui elle ne pouvait pas s’appuyer, de mauvaises conditions matérielles et un manque de bienveillance.

L'institutrice incriminée ne se remettra jamais en question sur son attitude pointée du doigt. La juge relèvera dans l’audition de l’institutrice un comportement déplacé voir désagréable, tapant du poing sur la table avec une attitude hautaine.

La partie civile poursuivait sur l’inquiétude des parents de découvrir des bleues sur leur enfant, ces derniers en proie à des peurs et des pleurs soudain. Pour sa défense, la mise en cause évoque alors un effet boule de neige chez les parents. « Un complot ? », s’insurge l’avocate.

La confiance rompue 

Les cinq parents présents lors de l’audience ont reconnu ne pas avoir cru leurs enfants au début. Et ils avouent aujourd’hui ne plus avoir confiance dans le corps enseignant. « Non, les maîtresses ne jette pas du sable, non, les maîtresses ne frappent pas », avoue une mère qui a tenu ce discours à sa petite fille.

« Un enseignement qu’on ne souhaite pas voir », témoigne une mère dont l’enfant n’a que deux ans au moment des faits. « L’institutrice est responsable de tout ce qui se passe dans la classe », s’exprimera une autre. Des parents iront même jusqu'à déscolariser leur fils de quatre ans, sur conseil du médecin.

« En cinq semaines, tous ces comportements ont mis les enfants en grande souffrance »

« Juger un enseignant en correctionnel n’est pas naturel », souffle le ministère public. « Seulement une dizaine de jours après la rentrée, des faits inacceptables ont été commis, des violences physiques, morales, des propos dénigrants, humiliants, poursuit-il. En cinq semaines, tous ces comportements ont mis les enfants en grande souffrance ». 

Devant les faits, l’institutrice ne formulera aucune excuse. Le ministère public requiert quatre mois de prison avec sursis et une interdiction d’avoir une activité avec des mineurs.

Délibéré le 7 octobre

La défense dans sa plaidoirie évoquera que la matérialité des faits n’est pas , que des témoignages directs ne sont pas pris en compte, que « ce sont des paroles de petits* », que c’est un prisme à charge contre sa cliente, que cette dernière a été « fliquée » par l’ATSEM qui prenait des notes sur ce qui se passait dans la classe.

Pour sa défense, des problèmes d’ordre médical sont invoqués : elle peut hausser le ton, mais ne peut pas crier ayant un problème au niveau de la voix. Elle ne peut avoir soulevé un enfant par le bras n’ayant aucune force dans le bras. L’avocat reconnaîtra que sa cliente a des problèmes relationnels avec ses collègues, mais pas avec les enfants.

La défense demande la relaxe et le rejet de l’interdiction d’exercer auprès des mineurs. Le tribunal rendra son délibéré le 7 octobre

*Les enfants ont été auditionnés suivant la méthode Mélanie, dans des lieux adaptés à ce type d’entretien.

 

 

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