Le Trail, quésaco ?
Si l'on recherche le dépassement de soi tout en s'imprégnant de ce que la nature nous offre comme paysages, alors nous sommes sur la bonne ligne de départ.
Même s'il peut être également urbain, le trail se définit plutôt comme une course hors route, consistant en un aller simple d'un point à un autre ou en une boucle, le but étant "d'arriver le plus tôt possible " comme l'explique M. Trivel.
La traduction littérale de l'anglais signifie "sentier, piste ou chemin". Pour l'épreuve du SwissPeaks, les sportifs évoluaient dans les Alpes valaisannes en Suisse.
Damien Trivel, passionné de montagne pour les diverses pratiques sportives qu'elle permet (canyoning, escalade, randonnée...) tranche plutôt en faveur du trail ces dernières années. Celui-ci se dit "attiré par le trail en montagne pour les paysages, les dénivelés" permettant d'alterner les montées, descentes... "Ce qui est également génial, c'est que tu démarres en fond de vallée, puis tu évolues avec des changements de végétation, tu passes du végétal au minéral, selon l'altitude".
Et autant dire que les 380 km qu'il a eu à parcourir lors du SwissPeaks lui ont offert de quoi combler cet appétit.
Nous dormions dans des bunkers anti-atomiques.
L'épreuve est sélective puisque sur les "plus de 270 concurrents au départ, environ 140 franchirent l'arrivée". Après avoir endossé son dossard, le professeur d'EPS franchit la ligne de départ "sans objectif de classement, ce qui est la première fois et c'est très agréable". Il n'est en réalité pas seul, car il a "la chance d'être suivi par Lionel", son frère lui aussi sportif émérite, ayant "fait des podiums au Japon, et ayant même été le premier français au Tor des Géants en Italie, une autre épreuve trail".
Toutefois l'envie d'aller de l'avant est bien là, facilitée par "la connaissance de la course de mon frère, ses anticipations, ses conseils...". Du point de départ à "la source du Rhône pour finir au Lac Léman", il n'y a qu'un pas.
Si l'on veut arriver parmi les performers de tête, il convient de gérer non seulement les dénivelés, "en marchant dans les montées ou en courant sur les plats et descentes" mais également son temps de sommeil.
Damien Trivel explique "que l'on dort quand on veut, je suis un de ceux qui ont dormi le plus, environ une heure et demie par nuit, soit huit heures de sommeil sur les cinq à six jours" qu'aura duré l'épreuve.
Si les Suisses sont réputés pour leur fiabilité et leur rigueur, ils ont pu en faire une nouvelle fois la démonstration en ce que les "bases de vie dans lesquelles nous dormions étaient des bunkers anti atomiques, présents dans chaque village, c'était incroyable". En effet, chaque municipalité doit pouvoir accueillir l'entièreté de ses habitants en cas de danger.
De "nombreux ravitaillements" étaient mis à disposition des coureurs tout au long du tracé, faisant de cette course "une très belle épreuve, bien organisée, avec des bénévoles dévoués".
"J'étais très content de l'accueil dans la cour".
Avec un temps de 101 heures, 43 minutes et 20 secondes, et une neuvième position pour Damien Trivel, il est patent que le mérite revient quand même aux deux frères yssingelais qui ont brillé de concert dans l'aboutissement de cette épreuve.
Même si un groupe WhatsApp permettait de suivre l'évolution de M. Trivel à distance et notamment dans l'enceinte du lycée parmi ses collègues, ce n'est que lors de son retour que ce dernier a pu se rendre compte de l'intérêt qu'il a suscité.
Une seconde ligne d’arrivée l’attendait, où élèves et personnels du lycée Emmanuel Chabrier l’ont accueilli dans une véritable standing ovation. Comme quoi, le sport n'est pas qu'une discipline scolaire, poussant "les élèves à s'interroger" à propos de ce que vient de réaliser leur professeur. Certains partagent d'ailleurs cette passion commune avec lui via le club de triathlon Tryssingeaux.
L'émotion était largement palpable sur le visage de Damien Trivel qui s'est dit "très content de l'accueil dans la cour tout comme de la bienveillance de ses pairs enseignants.
Les élèves ont salué la performance de M. Trivel
Photo par Lycée Emmanuel Chabrier