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Un week-end dans le multiverse du jeu grandeur nature

Par Fanny_Gimenez , Mise à jour le 02/09/2025 à 06:00

Quand la Haute-Loire devient le théâtre d’aventures immersives, le jeu grandeur nature tiré des faits historiques ou tout droit sorti d’un imaginaire, se déploie par mille facettes. La Haute-Loire ne fait pas exception à la règle et ses adeptes s'en donnent à cœur joie.

Du jeudi 7 au dimanche 10 août, la Haute-Loire a accueilli deux jeux Grandeur Nature (GN). Deux univers différents où l’un est peuplé de pirates en quête de trésors, l’autre d’anciennes tribus fictives en lutte pour leur survie. Si ces événements peuvent paraître anecdotiques, ils illustrent en réalité toute la richesse d’un loisir en plein essor : le GN, ou l’art de vivre une fiction de l’intérieur.

Le GN, à travers les montagnes

Le jeu grandeur nature (GN) est une activité immersive où les participants incarnent physiquement un personnage dans un univers fictif. Dérivé du jeu de rôle sur table (JDR), il s’en distingue par l’absence de dés ou de feuilles de personnage : ici, tout se vit « en vrai ». Les actions réelles dictent le récit : on négocie, on conspire, on combat… le tout, costumés, dans des décors souvent impressionnants.

Les univers varient : fantasy médiévale, postapocalyptique, science-fiction, époque historique… Le GN peut être scénarisé comme une pièce de théâtre, il est aussi le plus souvent ouverts et évolutifs laissant libre cours à l'imagination des participants.

Scène de combat à Fay-sur-Lignon
Scène de combat à Fay-sur-Lignon Photo par Alice Defours (@nayena_sww)

La Haute-Loire, terrain de jeu du GN

Si le GN est encore mal connu du grand public, il n’en est pas à sa première édition en Haute-Loire. Les Tisserins du Sanctuaire signent leur 12ᵉ édition quand l’écho des marées entame une deuxième aventure qui se joue en plusieurs actes.

Florian Bourgeat, passionné et membre des Tisserins du Sanctuaire, a été très vite attiré par le GN, mais trop jeune pour y participer, il décide avec des amis de créer leur GN qui chaque année se peaufine.

Avec ses forêts, ses plateaux isolés, ses villages de caractère, le département est un terrain de jeu idéal pour les organisateurs et les participants poursuivent une quête, immergés dans des univers fantastiques.

Des tribus oubliées à Fay-sur-Lignon

Les Tisserins du Sanctuaire proposent un univers inédit, inspiré de la protohistoire, elle est entièrement inventé. « Il n’y a pas d’objectif à atteindre. Personne ne “gagne” le GN. On improvise une histoire collective, comme un film tourné en direct, avec des décors, des costumes, et un cadre », indique Florian Bourgeat. L’aventure s’écrit à travers les interactions des joueurs et les imaginaires de chacun.

Répartis en différents peuples, ils ont vécu durant 72 heures, jour et nuit, une aventure dans une zone naturelle protégée. Les enjeux dépassaient la simple survie : entre alliances, conflits, et questions philosophiques, "Le Triomphe de la Fange" soulève des interrogations et des constats qui nourrissent l’intrigue.

Des énigmes à résoudre en équipe
Des énigmes à résoudre en équipe Photo par Alice Desfours (@nayena_sww)

Des pirates à Salzuit

De l'autre côté du département, un tout autre GN s’est tenu, "L’Écho des marées", organisé par l'association La Table du Roliste. Les joueurs plongent dans un monde de flibustiers, d’îles perdues et de trahisons. Cette année, une quarantaine de personnes participaient à la suite d’une intrigue entamée l’édition précédente. Après la découverte d’un trésor espagnol sur l’île fictive de Saint-Victor, les pirates ont été confrontés à la Marine royale française et un peuple indigène qui se terre en attendant de pouvoir récupérer leurs terres. 

« On fait un scénario avec un fil rouge, avec un début, un milieu, une fin. On laisse une grosse part d'improvisation, on essaie d'anticiper le choix des joueurs mais parfois ce n’est pas vraiment possible et ils prennent des décisions qu'on n'avait pas imaginées. » explique Julien Rigon.

Les pirates prennent la pose
Les pirates prennent la pose Photo par Tim Veignant

Un loisir encadré et écoresponsable

Les GN ne sont pas des improvisations sauvages. Ils sont organisés dans des cadres bien définis, avec des règles de sécurité strictes (armes homologuées, zones de combat sécurisées), et des autorisations des autorités locales.

« On a des armes homologuées pour l'escrime ludique, c'est de la mousse et du latex dur. Ça fait un mal de chiens quand on se le prend à pleine balle, c'est pour ça qu'il ne faut pas taper comme de dingue. Vu que ce sont des pirates, ça se termine assez vite, généralement, parce qu'ils ont aussi des pistolets », fictifs bien sûr, explique Julien de l’Écho des marées.

De plus, les organisateurs adoptent souvent une démarche écoresponsable : pas d’électricité, du matériel en corrélation avec l'époque, une gestion des déchets raisonnée et surtout le respect des sites naturels.

« On s’impose un GN très vert. Pas de feu, pas de pétrole, et un minimum d’impact sur l’environnement. On est sur une zone Natura 2000, le but, c’est de proposer un environnement hyper sain », Florian, des Tisserins du Sanctuaire.

Immersion dans le jeu
Immersion dans le jeu Photo par Alice Desfours (@nayena_sww)

Une aventure humaine et collective

Au-delà du jeu, le GN est une aventure humaine, faite de rencontres, de créativité, d’improvisation, et parfois de réflexion. Un moment hors du temps pour les participants.

Face à leur succès, les deux événements altiligériens prévoient déjà une nouvelle édition en 2026, tout en étant contraints de limiter le nombre de participants. Un équilibre à trouver pour les organisateurs, entre ouverture au plus grand nombre et préservation de l’immersion et de la qualité du jeu.

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