Un site naturel rare et sensible
Perché sur un plateau volcanique, le lac de chaux de Bansat est un marais singulier. Contrairement à la plupart des plans d’eau, il n’est pas alimenté par une source, mais uniquement par les pluies et le ruissellement. Une caractéristique qui le rend particulièrement vulnérable aux variations climatiques… Et aux activités humaines...
Dans le département, seul un autre lac de chaux existe, à Rentières. Une rareté qui renforce l’importance de ce site, à la fois fragile et emblématique du patrimoine naturel local.
Un refuge pour de nombreuses espèces
Classé d’intérêt régional par la Ligue protectrice des animaux, le site constitue une halte migratoire majeure sur l’axe Afrique-Europe du Nord. En fonction des saisons, les observateurs peuvent y croiser le bruant des roseaux, la bergeronnette printanière, l’hirondelle, l’étourneau ou encore la rousserolle effarvatte.
Mais la faune ne se limite pas aux oiseaux. Les empreintes visibles dans le sol argileux témoignent de la présence de divers mammifères. Un potentiel pédagogique indéniable pour sensibiliser les plus jeunes à la richesse de cet écosystème.
Des aménagements portés par les chasseurs
Autrefois envahi par les roseaux, le lac était devenu difficile d’accès, voire dangereux. Il y a deux ans, une série d'aménagements ont été réalisés : création d’un observatoire, entretien des berges, installation d’une aire de pique-nique et ouverture de sentiers.
« Sur le lac, on ne chasse pas. Cette action est bénéfique pour tout le monde, car c’est une sorte de réserve » précise la commune.
La Fédération de chasse du Puy-de-Dôme, en partenariat avec la société de chasse de Bansat, le Parc naturel régional Livradois-Forez et la commune, a joué un rôle moteur dans la remise en valeur du site.
Restaurer la biodiversité agricole
Les abords du lac abritent également une biodiversité discrète mais essentielle. Parmi les plantes observées en bordure de champs : le buplèvre à feuilles rondes, le gaillet à trois cornes, l’adonis goutte-de-sang, mais aussi les coquelicots et bleuets, symboles d’une flore menacée.
Du côté de la faune, la caille des blés, l’alouette des champs ou encore le busard cendré profitent de ces milieux agricoles ouverts.
Pour favoriser leur retour, une opération de replantation de haies a été lancée. Ces haies, composées de plantes compagnes des cultures, offrent un refuge à de nombreux auxiliaires, essentiels à l’équilibre écologique.
Une dynamique collective et éducative
Ce projet de revalorisation réunit chasseurs, agriculteurs, élus, acteurs du parc naturel… Mais aussi des élèves. Ceux du lycée du Breuil-sur-Couze ont activement participé à la plantation des haies.
Prochaine étape : un travail de sensibilisation avec l'installation de panneaux explicatifs aux abords du lac.
Entre préservation, pédagogie et concertation locale, le site de Bansat montre qu’un équilibre entre activités humaines et nature est non seulement possible, mais porteur d’avenir.