Bien que ce lieu ne soit pas parfaitement adapté aux cérémonies officielles, il attire toujours autant de monde. Les passants s’arrêtent un instant, souvent sans un mot, et se joignent à l’hommage rendu aux soldats du 86e régiment d’infanterie, tombés à Baccarat, en Meurthe-et-Moselle, en août 1914.
Une cérémonie porteuse de mémoire
La commémoration a débuté par la levée des couleurs, orchestrée par Bernard Tallobre, président des anciens combattants de Haute-Loire.
Un moment solennel et épuré, avant que la parole ne soit confiée à la jeunesse : un élève du collège Saint-Louis a lu un texte d'introduction émouvant.
« Ce fut la bataille la plus terrible, le jour le plus terrible pour la Haute-Loire » Georges Michel.
Ces mots simples et profonds traversent les générations. Un lien historique rattache la ville du Puy-en-Velay à Baccarat, bien au-delà des kilomètres qui les séparent.
Les élus face au monument
Photo par Fanny Gimenez
Une page sombre de l’histoire altiligérienne
Lors de son intervention,Pierre Bouchet, président des anciens combattants, a rappelé le contexte tragique en date du 25 août 1914, de la bataille de Baccarat.
« Le 5 août, les hommes du 86ème régiment d’infanterie, forts de plus de 3000 hommes, une cinquantaine d'officiers, cinq médecins se positionnaient sur la place du Breuil, sous une pluie torrentielle pour une prise d'armes. Puis, ils franchirent le Dolaizon en traversant le pont Saint-Barthélemy. Ils ne savaient pas que ce pont porterait, 50 ans après, le nom de cette bataille sanglante, pendant laquelle nombre d'entre eux tombèrent. »
Ce jour noir reste ancré dans les mémoires. Le pont de Baccarat, alors simple passage, est devenu un symbole du sacrifice de centaines d’hommes. « Ce fut la bataille la plus terrible, le jour le plus terrible pour la Haute-Loire » évoque Georges Michel, ancien combattant, qui participe à cette commémoration depuis de nombreuses années.
Les anciens combattants réunis pour honorer les soldats
Photo par Fanny Gimenez
Des moments précieux
Derrière cet instant solennel, c’est aussi un moment festif où, après celui du recueillement, ce sont les retrouvailles entre anciens combattants, venus de toute la Région.
Didier Tempère, représentant de l’Union régionale des parachutistes d’Auvergne venu du Cantal, était présent : « On se porte garant de la mémoire des événements qui se sont passés pour le drapeau, pour les soldats altiligériens, mais aussi tous les autres, les Auvergnats qui sont morts sur cette bataille, et ceux qui n’étaient pas forcément des soldats, mais des combattants, comme au Mont Mouchet. »
Le devoir de mémoire dépasse les frontières et les grades. Il est une responsabilité partagée, portée aujourd’hui par ceux qui relatent l'histoire du pont que par ceux qui en reçoivent le récit. Il y a quelques années, les anciens combattants de Haute-Loire s’étaient rendus à Baccarat, en Meurthe-et-Moselle. En retour, les représentants de cette commune étaient venus à leur tour visiter la cité ponote, scellant ainsi le lien de mémoire entre les deux villes.
Le pont de Baccarat, est à la fois lieu de passage, mais également une place de mémoire et de recueillement. Grâce à cette commémoration renouvelée chaque année, le souvenir du pont se transforme en message pour les générations futures, celui de ne jamais oublier.