Peut-être, faites-vous partie des millions de "pimpins qui n'y connaissent rien", formule employée par le sénateur LR de Haute-Loire pour qualifier tous ceux dressés contre sa loi agricole dite "Duplomb".
Le lundi 21 juillet 2025, à précisément 11 h 20 et 30 secondes, 1 285 314 signatures ont déjà nourri la pétition intitulée "Non à la Loi Duplomb - Pour la santé, la sécurité, l'intelligence collective".
Si les secondes sont précisées, c'est qu'à chacune d'entre elles, le chiffre grossit sans cesse et sans pause. À titre d'exemple, en 3 minutes et 10 secondes, 1 691 signatures s'y sont ajoutées. Jamais dans l'histoire de la Vᵉ République, une pétition n'avait construit un mur aussi haut de la part de citoyens français.
D'ailleurs, comme le rappellent la plupart des médias nationaux, cette pétition, relayée sur le site de l’Assemblée nationale, est ainsi devenue la plus soutenue à ce jour.
"Les pétitions ayant recueilli au moins 100 000 signatures sont mises en ligne sur le site de l'Assemblée nationale pour plus de visibilité", est-il indiqué sur la page du gouvernement.
Il est ajouté : "La Conférence des présidents de l'Assemblée nationale peut également décider d'organiser un débat en séance publique sur une pétition ayant recueilli au moins 500 000 signatures, issues d'au moins 30 départements ou collectivités d'outre-mer".
Bien plus que la deuxième pétition en ligne
Pour se rendre compte de l'immense vague de contestation à l’œuvre, la pétition qui s'était invitée dans les papiers de l'Assemblée nationale n'avait engrangé "que" 263 887 signatures.
C'était celle de mars 2023 qui demandait la dissolution de la Brav-M, brigade de répression de l'action violente motorisée active dans les manifestations.
Mais au fait, ça va changer quoi ?
Malheureusement pour les opposants, malgré l'incommensurable élan populaire, il y a de fortes probabilités que rien ne change. "Nous pourrons organiser un débat dès la rentrée parlementaire sur ce sujet" a indiqué Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale. "C’est un sujet qu’on abordera en conférence des présidents".
Mais même si le débat a lieu au Palais Bourbon, il n’aura aucune conséquence sur le texte, car aucun vote n’est prévu à l’issue.
Dernier espoir... dans les mains du président de la République
Toutefois, selon les analyses mentionnées dans un article du Huffingtonpost, Emmanuel Macron peut y mettre son grain de sel. "Premièrement, il peut promulguer la loi tout en demandant au gouvernement de ne pas publier les décrets d’application, ce qui empêcherait son application réelle".
La conséquence ? Se mettre à dos les agriculteurs, en particulier ceux de la FNSEA.
Le média Huffingtonpost ajoute : "Deuxième option : le chef de l’État peut, en vertu de l’article 10 de la Constitution, réclamer une nouvelle délibération au Parlement dans les 15 jours qui suivent la transmission au gouvernement de la loi adoptée".
316 parlementaires contre des millions de pimpins
Est-ce que les grands dirigeants de l'Hexagone vont prendre en compte les 1 306 064 pimpins (à 12 h 07 et 30 secondes) qui s'opposent à l'idée d'un seul homme, ce dernier soutenu par 316 députés dont les deux parlementaires de Haute-Loire, Laurent Wauquiez et Jean-Pierre Vigier.
Au total, 564 députés ont pris part au vote : 56 % ont voté en faveur, 40 % ont voté contre, et 4 % se sont abstenus.