C’est à l’occasion de travaux d’enfouissement de réseaux sur la place des Carmes-Déchaux à Clermont-Ferrand, pour la création d’un jardin arboré, d’une aire de jeux et la requalification du parvis de l’église, qu'une opération d’archéologie préventive a été conduite de janvier à mars 2025.
Et les archéologues ne sont pas rentrés bredouilles, car sous le parvis de l’église des Carmes et le long de la rue du Souvenir Français, ils ont recensé plus de 115 sépultures, dont 80 rassemblées sur seulement 57 m². Sur l’ensemble du cimetière, on peut envisager la présence de plusieurs centaines de squelettes.
Fouilles archéologiques aux Carmes
Photo par archeodunum
Cette découverte témoigne d’une densité funéraire rare, avec parfois plus d’un corps par mètre carré. Certaines tombes collectives, encore plus atypiques, laissent penser à des pratiques spécifiques liées à la vie religieuse du lieu.
L'ancien cimetière de l’abbaye de Chantoin ?
Les premières analyses orientent vers une datation au XIIe siècle, période probable d’utilisation la plus récente du site funéraire. Ces sépultures pourraient appartenir à l’ancien cimetière de l’abbaye de Chantoin, mentionnée dès le haut Moyen Âge.
Selon les chercheurs, ce lieu pourrait avoir été destiné à des fidèles souhaitant être enterrés « ad sanctos », c’est-à-dire au plus près des lieux saints, pour garantir leur salut spirituel.
Un fragment d'histoire, et la vie continue
Seules les tombes directement concernées par les travaux ont été fouillées intégralement. Les autres restent protégées sous les remblais, dans le respect de leur intégrité. Les équipes d’archéologues ont mis en place toutes les mesures nécessaires pour assurer la préservation scientifique du site.
La Ville de Clermont confirme la poursuite des travaux et aménagement de la place des Carmes dont la livraison est prévue en septembre 2025 (hors plantations).