Il ne mesure que quelques dizaines de mètres. Mais c'est pourtant l'un des points les plus redoutés des cyclistes. Le passage qui fait la section entre Brives-Charensac, le Puy-en-Velay et Chadrac est un axe majeur où 14 000 véhicules en tout genre l'empruntent quotidiennement.
Depuis le 18 juin dernier et jusqu'au 29 août, la circulation est interdite pour cause d'importants travaux. Au menu, la refonte du tablier, des trottoirs, des bordures, ainsi que la création de deux giratoires permettant de mettre un terme aux deux carrefours aussi hasardeux qu'accidentogènes.
Et... et c'est tout.
Sur les 365 000 euros dédiés à ce grand chantier, les usagés de mobilités douces ne sont pas conviés. Aucune piste cyclable n’apparaît sur les plans tout neufs.
"Aucune infrastructure cyclable digne de ce nom ne serait prévue"
Cette omission a tout de suite fait réagir l'association de la Puycyclette, principale entité représentant les usagers cyclistes de l'Agglomération du Puy-en-Velay.
"Depuis fin juin 2025, ce chantier de grande ampleur modifie les carrefours reliant la route de Montredon au Boulevard Montgiraud, sur un axe départemental majeur (D98 et D103), indique-t-elle. Malgré l’importance stratégique de cet ouvrage pour la circulation locale, aucune infrastructure cyclable digne de ce nom ne serait prévue, ni sur le pont lui-même, ni sur les giratoires qui l’encadrent".
La Puycyclette avait soumis plusieurs pistes : création de pistes cyclables séparées, mise en place d’une passerelle parallèle au pont, limitation de la vitesse à 30 km/h pour réduire les risques. Aucune de ces solutions n’a été retenue
"Les propositions concrètes de l’association sont restées lettre morte"
La Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) impose depuis 2019 que toute rénovation de voirie intègre systématiquement les aménagements pour les mobilités actives (vélos, piétons), sauf impossibilité technique dûment justifiée.
"Dans ce projet, aucune justification valable n’a été présentée et les propositions concrètes de l’association sont restées lettre morte", assure l'association.
Les porte-voix de l'association ajoutent également que "Au-delà du non-respect de la loi, ce refus d’intégrer le vélo dans la conception de la voirie met en péril la sécurité de milliers d’usagers et freine la nécessaire transition vers des modes de déplacement moins polluants, pourtant défendue par l’État et les collectivités".
Pourtant, l'Agglo avait publié son schéma directeur cyclable avec pour objectif d'élaborer un plan d’actions pour favoriser l’usage quotidien du vélo afin d’atteindre 8 % de part modale du vélo sur le territoire d'ici à 2025
Les plus hautes institutions sollicitées En guise de conclusion, la Puycyclette informe qu'elle a adressé un courrier au Préfet de Haute-Loire pour lui demander de veiller à l’application de la loi LOM. L’association demande en urgence la mise en place d’une limitation de vitesse à 30 km/h dès la réouverture de l’axe et la création d’un aménagement cyclable, même provisoire, sur le pont Lafayette.
L'État sollicité
En guise de conclusion, la Puycyclette informe qu'elle a adressé un courrier au Préfet de Haute-Loire pour lui demander de veiller à l’application de la loi LOM.
L’association demande en urgence la mise en place d’une limitation de vitesse à 30 km/h dès la réouverture de l’axe et la création d’un aménagement cyclable, même provisoire, sur le pont Lafayette.