Dans les rues du Puy, nous avons posé une question simple aux passants : « Qu’avez-vous pensé de l’intervention du Président ? » En tout, une trentaine de personnes, croisées au détour des ruelles, ont accepté de partager leur opinion.
La soirée, qui a duré près de trois heures, a été rythmée par de nombreuses questions de citoyens adressées au président.
Parmi les thèmes abordés : la place de la France sur la scène internationale, notamment face à la guerre en Ukraine et au conflit israélo-palestinien. Les enjeux de sécurité intérieure, la situation critique des prisons, ainsi que les difficultés économiques, dette publique et pouvoir d’achat en tête, ont également été évoqués.
Enfin, la jeunesse a occupé une part importante des échanges, avec des inquiétudes autour du harcèlement, des réseaux sociaux et de l’éducation. Il a également annoncé qu’il envisageait plusieurs référendums à venir sur des réformes économiques, sociales et éducatives.
« Je l’ai trouvé un peu esseulé, presque perdu à certains moments »
Une intervention peu suivie
Pour beaucoup, l’intervention du chef de l’État est passée inaperçue. Certains n’étaient pas au courant, d’autres ont préféré regarder d’autres programmes, le Festival de Cannes ou poursuivre leur série du moment.
Pour ceux qui ont survolé ou regardé en totalité l’émission, "elle a été très longue, il parle beaucoup sans trop en faire", lâche un habitant du centre-ville. « Il n’a jamais tort, il a toujours bien fait. Ça n'arrange pas grand-chose à la situation du pays », poursuit un yssingelais.
Une commerçante du centre-ville confirme : « J'ai commencé à regarder l'émission, mais je n’ai pas pu la finir. Alors, j'ai regardé par petits bouts, un peu en replay. Franchement, je ne crois pas qu’il va redresser la France en deux ans. Je n’ai plus confiance. »
Globalement, les personnes interrogées témoignent d’une lassitude et d’une désillusion. Ils sont peu à croire encore en des solutions concrètes à court terme. Une dame déclare en ce sens : « Tout va mal. Les gens sont malheureux »
Des mesures qui tardent
Parmi ceux qui ont regardé l’allocution, le ressenti est mitigé. « Je l’ai trouvé un peu esseulé, presque perdu à certains moments », commente une habitante ponote. Quand un autre ajoute : « Il tournait autour des sujets sans y répondre. »
« Il acquiesce beaucoup sans apporter de réponses »
Un couple lozérien en visite au Puy constate : « Il est bon pour faire de la politique internationale, mais pas nationale. » Avant d’ajouter : « Il semble dépassé par les événements, mais il n’est pas le seul, tous les politiques sont dans leur bulle et ne voient pas ce qui se passe à l’extérieur. »
Un habitant d’Yssingeaux s’interroge alors : « On ferait peut-être pareil à sa place. »
« Il acquiesce beaucoup sans apporter de réponses », confie un passant, résumant son sentiment de fatalité.
La dernière personne rencontrée, une dame qui soutient Emmanuel Macron, n’a pas pu regarder l’émission. Elle nous confie néanmoins : « Je crois en lui. »
Des convictions fragilisées
Sur le fond, plusieurs critiques se répètent : il est accusé de « trop aider les riches ». Le Président n’a pas convaincu : « Il y a deux vitesses, il y a ceux qui ont beaucoup d’argent et qui montent toujours et la classe moyenne qui s’appauvrit », dit une commerçante.
Même son de cloche sur la promesse de construction de nouvelles prisons : « Il avait annoncé 15 000 places, mais seulement 5 000 en cours de construction et 5 000 en projet. Sa solution, faire des prisons « en préfabriqué », comme si c’était la solution miracle », ironise un jeune homme.