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Anticor 43 : dénoncer et prévenir les dérives locales de corruption

Par . . , Mise à jour le 12/05/2025 à 06:00

Créée en 2002, Anticor est une association qui lutte contre la corruption et milite pour l’éthique en politique. Elle se porte régulièrement partie civile dans des affaires de gestion douteuse ou de conflits d’intérêts, souvent dans les sphères publiques.

A travers les résultats des sondages, les chiffres révèlent que 69 % des Français estiment que la corruption est largement répandue, et près d’un quart déclarent avoir déjà été sollicités par une administration pour de l’argent ou des cadeaux. Quant à la perception des responsables politiques, 75 % des sondés les jugent corrompus.

Vente de terrains avant approbation de plans d’urbanisme

Créée en 2020, l’antenne Anticor 43 a récupéré son agrément en septembre 2024, un statut qui lui confère des moyens d’action supplémentaires, notamment la possibilité de se porter partie civile dans des procès ou d’accéder à certains documents.

Avec une trentaine d’adhérents engagés, Anticor 43 dénonce et prévient les dérives dans la gestion publique locale, entre citoyens et institutions. Les bénévoles traitent l’alerte, font un tri des dossiers, permettent une médiation pour résoudre les conflits ou transmettent les affaires en justice si cela est nécessaire.

La Vente à vil prix

La vente à vil prix désigne une transaction dans laquelle un bien public est vendu à un prix bien en dessous de sa valeur réelle. En l’absence de justification d’intérêt général, cela peut être illégal et considéré comme un gaspillage de fonds publics, voire un favoritisme déguisé.

Huit affaires ont été traitées en Haute-Loire, une seule est encore en cours, et cela depuis quatre années. La majorité des cas concernent l’urbanisme, notamment la vente de terrains avant approbation de plans d’urbanisme (PLU) ou des cas de « vente à vil prix ».

Des référents locaux engagés

À la tête de l’antenne locale, on retrouve Michel Burellier, ancien médecin, aujourd’hui référent Anticor, engagé avec passion dans cette mission. À ses côtés, Yvette Dumonnier, co-référente, et Norbert Mourgues, membre actif et lanceur d’alerte.

« Rien n’est organisé pour que le citoyen s’y retrouve » souligne Miche Burrelier, la recherche et la consultation des données est très complexe, l’intervention des membres d’Anticor, sont formés en interne pour connaître les réglementations du domaine juridique et les principes à respecter : la qualité d’écoute, la discrétion, et la présomption d’innocence.

Des situations délicates

Malgré leur engagement, les membres d’Anticor 43 se heurtent à plusieurs difficultés. La collecte n’est pas chose aisée, ils font quelquefois face à une hostilité de la part des élus, des délais exagérés pour la transmission de documents, voire de l’obstruction passive, la méconnaissance des droits et la lenteur des procédures, rendent leur travail ardu.

Intervient alors la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) qui donne accès à tout citoyen : journaliste, association, lanceur d’alerte, de demander l'accès à des documents administratifs : comptes rendus de conseils municipaux, marchés publics, budgets, subventions, documents d’urbanisme, etc. L’Open Data permet aussi de consulter les données des collectivités territoriales de plus de 3 500 habitants, qui sont obligatoirement consultables par souci de transparence.

Comme le résume un membre : « C’est un vrai labyrinthe », la consultation des documents administratifs et leur transparence restent encore à améliorer.

"L’immense majorité des élus sont honnêtes, la plupart du temps ce sont des erreurs humaines"

Les membres de l’association constatent deux types d’infractions : l’atteinte à la probité qui désigne un ensemble d’infractions commises par des personnes dépositaires de l’autorité publique et des démarches que les élus ne pensent pas être interdites mais le sont pourtant. Ils remarquent que « l’immense majorité des élus sont honnêtes, la plupart du temps ce sont des erreurs humaines »  déclare Michel Burrelier. 

Tous les dossiers étudiés ne mènent pas à des scandales. Certains relèvent d’erreurs de procédure ou des arrangements malencontreux qui se résolvent rapidement et ne portent pas nécessairement à une “atteinte à la probité”. Dans ce cadre, le rôle du référent éthique au sein des institutions devient essentiel pour accompagner les agents et éviter les dérives en amont.

Le camion d’Anticor fera escale en Haute-Loire les 2 et 3 août 2025. Le programme reste à préciser, mais une chose est sûre : la lutte contre la corruption continue, même à l’échelle locale.

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