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Quand Elisabeth Borne inaugurait le contournement du Puy

, Mise à jour le 17/05/2022 à 03:00

Elle était venue inaugurer le contournement du Puy en juillet 2018 alors qu’elle était ministre des transports. Elisabeth Borne devient la 2e femme première ministre de France après Edith Cresson 31 ans plus tôt.

Cette polytechnicienne issue des rangs socialistes dédie sa nomination à toutes les petites filles pour qu’elles aillent au bout de leur rêve.
On attend désormais la composition du gouvernement.

La maire de Vorey Cécile Gallien la décrit comme attachée aux questions sociales comme le pouvoir d'achat, mais aussi à la lutte contre le changement climatique en tant qu’ancienne ministre de la transition écologique.

Jean-Luc Mélenchon, lui, la tient personnellement responsable de la baisse des allocations chômage pour un million de personnes. 
La candidate NUPES sur la 2e circonscription de Haute-Loire Azelma Sigaux, de son côté, met en doute sa conception de la protection de l'environnement.

> Notre reportage du 13 juillet 2018 :

Le contournement du Puy inauguré, de nouveaux crédits débloqués... et la Ministre tancée

"C'est une visite pour rien", s'emporte Laurent Wauquiez en aparté, "le compte n'y est clairement pas, on n'a eu aucune annonce, aucun montant, rien de précis".
L'ancien député-maire du Puy, qui a été l'un des éléments moteurs de ce dossier lorsqu'il était lui-même ministre, ne mâche pas ses mots : "lorsqu'un ministre vient, il doit faire avancer les choses ; ce n'est pas juste pour les petits fours et couper le ruban".

"Je ne suis pas venue couper un ruban en courant"
Il faut dire que le sujet est très politique pour le Président LR (Les Républicains), qui voit une ministre du gouvernement inaugurer, dans sa "ville de coeur" comme il aime souvent le rappeler, un projet qui est attendu depuis une trentaine d'années sur le bassin du Puy et pour lequel il a le sentiment d'avoir mené "une de mes batailles les plus dures", rappelant les deux heures de négociations dans le bureau de Jean-Louis Borloo et "le travail constant pour ne pas perdre les financements en route".
"Je ne suis pas venue couper un ruban en courant", a repris la Ministre au moment des discours, "je suis venue soutenir le désenclavement de nos territoires, qui est une priorité absolue du gouvernement, mais aussi la mobilité et les échanges entre les territoires". Le ton est donné entre les deux personnalités politiques, alors qu'Elizabeth Borne a déjà été tancée, plus tôt dans la matinée, par les élus de la Loire concernant l'A45.

Déviation de Saint-Hostien et du Pertuis : l'État délègue à la Région
Concernant les annonces faites par la Ministre, une délégation de maitrise d'ouvrage a été signée avec le Conseil Régional pour la RN88 et la déviation des bourgs de Saint-Hostien et du Pertuis. "En gros, elle me demande de faire à sa place ce que l'État ne fait plus", raille le Président de Région Laurent Wauquiez car sur les 150 millions d'euros que nécessitent ces travaux, l'État n'en subventionnera "que" 17 millions d'euros.
"Le Conseil Régional souhaite accélérer", répond la Ministre, "nous sommes d'accord pour lui permettre mais notre responsabilité, c'est de répondre au mieux, avec un souci d'équité, aux besoins des territoires au rythme permis par les ressources". Elle estime donc qu'il faut remettre à plat notre politique d'investissement et assure qu'elle s'y emploie depuis un an et qu'elle a trouvé "des milliards de projets promis et non financés, qu'on avait cachés sous le tapis".

Déviation d'Arvant : début des travaux au premier semestre 2019
Un argument qui coïncide parfaitement avec la RN 102 où les promesses et les financements ne se croisaient que trop rarement. Cette fois, la Ministre s'est engagée à ce que les travaux soient entrepris début 2019, avec des études lancées très prochainement pour des créneaux de dépassement entre Brioude et Le Puy. "C'est très attendu sur tout l'ouest de la Haute-Loire", nous confie le député Jean-Pierre Vigier, puisqu'on pourra relier directement l'A75.
Et le député, également conseiller régional et Président LR en Haute-Loire, d'ajouter : "il ne faut pas négliger que cette opération est possible grâce à des cofinancements exceptionnels, dont celui de la Région, qui met sur le contournement d'Arvant 20 millions d'euros pour un projet de 60 millions d'euros", avant de conclure : "je serai vigilant pour que le calendrier soit respecté, il en va du désenclavement de tout l'ouest du département".

Ils ont dit...
Cérémonie très protocolaire oblige, chacun y est allé de son petit discours au terme de la visite du contournement du Puy.
Michel Chapuis, maire du Puy, a souligné "la beauté des lieux qui saute aux yeux quand on arrive", parlant d'une "nouvelle page pour les Ponots" et espérant que ce contournement puisse "redonner de l'oxygène au centre-ville, pour les commerces notamment".
Michel Joubert, le Président de l'agglo, s'est félicité : "un trajet qui prenait 35 minutes pourra désormais être réalisé en 5 minutes ; ça va relier tous les territoires de l'agglo. Les entreprises ne voulaient s'installer qu'à l'est et désormais, ce sera plus équilibré, comme par exemple avec Multitransports qui s'est implanté aux Fangeas".
Jean-Pierre Marcon, le Président du Département, a rappelé que sa collectivité est "le deuxième financeur de cette opération, après l'État, en apportant 23 millions d'euros". Jugeant "indispensable de réaliser rapidement le tronçon reliant le rond-point des Baraques à celui des Fangeas", il a assuré que le Département était "prêt à y participer financièrement". Il a enfin relancé la ministre sur l'A45, jugeant que c'est "une question de survie économique" pour les départements de la Loire et de la Haute-Loire.
 

Maxime Pitavy