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Les routes du Département bien gérées mais…

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 21/04/2022 à 06:30

La Chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes a procédé au contrôle de la gestion du réseau routier départemental de la Haute-Loire. Si le bilan s’avère généralement positif, l’entité met en exergue quelques défaillances.

La Haute-Loire, c’est quoi ? C’est le second département le moins peuplé de la grande Région avec 227 000 habitants répartis dans 227 communes. C’est également un département dont les deux tiers de son territoire se situent au-dessus de 800 mètres. Cette particularité lui octroie un record, celui d’avoir le réseau routier départemental l’un des plus hauts de la France métropolitaine (3ème après les Hautes-Alpes avec 938 mètres et la Lozère avec 802 mètres). Les fameuses RD altiligériennes accumulent 3 413 kilomètres de longueur, soit l’équivalent de la distance par la route entre Le Puy-en-Velay et Louhansk au fin fond oriental de l’Ukraine.

Pour rentrer encore plus dans le détail, c’est la commune de Vézézoux (vers Brioude) qui possède l’altitude la plus basse de la Haute-Loire avec 393 mètres. À l’opposé, les Estables culmine à 1 725 mètres, tout proche du point le plus élevé du département avec le Sommet nord du mont Mézenc et ses 1 749 mètres. La différence entre les deux altitudes extrêmes ? 1 356 mètres.

« Le réseau routier est globalement en bon état »

D’après le rapport de la Chambre régionale des comptes AuRa sur le sujet, « Le contrôle n’a pas révélé de dysfonctionnement institutionnel. Le réseau routier est globalement en bon état. Le département considère comme prioritaires les programmes d’investissement à la modernisation du réseau, première priorité identifiée par la feuille de route et le livre blanc adoptés en 2016. Un effort d’investissement a progressé de 17,3 millions d'euros en 2014 à 21,7 millions d'euros en 2019 ».

« Le dispositif de viabilité hivernale est en particulier à la mesure du risque encouru en Haute-Loire, département de moyenne montagne, soumis à des épisodes neigeux ». La Chambre des comptes

L’entretien des chaussées moyennement satisfaisant

Cependant, le bilan soulève tout de même des écueils sur les crédits affectés à l’entretien courant des routes en question. « Les budgets sur ce chapitre ont reculé entre 2014 et 2019 de 23,9 millions d'euros à 21,7 millions d'euros », est-il mentionné dans le document très fourni.

L’expertise indique alors : « Si le fauchage et le débroussaillage donnent lieu à une planification et une mise en œuvre bien établies, il n’en est pas de même pour l’entretien courant des chaussées (…) Faisant encore largement défaut, une véritable politique d’entretien courant des routes départementales doit également prendre en considération les données de l’analyse accidentologique ».

Les interventions de viabilité hivernale sont assurées selon 68 circuits prédéfinis, dont 45 d’astreinte, et pouvant être activées en dehors des heures ouvrables, 7 jours sur 7. À chacun des 68 circuits est affecté un véhicule équipé d’outils de raclage et d’un dispositif d’épandage de matériaux (sel et/ou pouzzolane).

24 véhicules géolocalisés (un par centre opérationnel routier) sont dédiés à la surveillance de réseaux, auxquels s’ajoutent trois véhicules géolocalisés pouvant intervenir pour assurer des dépannages.

Sept engins spécifiques d’évacuation de la neige (fraises, écrêteurs, turbines) géolocalisables, et trois camions pousseurs sont disponibles en renfort, quand la situation météorologique le justifie.

Au total, 119 véhicules sont affectés à l’exercice de la mission de viabilisation hivernale

Un souci d’équité entre les candidats pour les dossiers de marchés publics

La synthèse du rapport d’observation souligne aussi un problème concernant les appels d’offres des marchés publics. « Le contrôle des dossiers de marchés publics a révélé une gestion insuffisamment rigoureuse, avec des procédures pouvant mettre à mal les principes fondamentaux de la commande publique, en termes de liberté d’accès, égalité de traitement des candidats et transparence des dispositifs ».

En 2018, les 447 engins du Conseil départemental de la Haute-Loire dédiés aux routes du territoire et à leur entretien ont comptabilisé un total 4 214 599 kilomètres. Cette distance est équivalente à 11 fois celle entre le Puy-en-Velay et la Mer de la Tranquillité située... sur la Lune.

338 agents affectés à la voirie

Pour gérer et entretenir ces milliers de kilomètres de routes départementales, tout en tenant compte du dénivelé important qui génère des traitement de surface différents selon l’altitude, le Conseil départemental emploie 395 agents, dont 338 agents permanents affectés à la voirie et 233 travaillant directement sur les routes.

D’après le rapport de la Chambre des comptes, ce contingent, en particulier celui affecté aux travaux d’entretien, enregistre une baisse d’effectifs de 4 % depuis 2015.

Pour prendre connaissance de la totalité du dossier concernant le rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion des routes départementales de la Haute-Loire, c'est ici ▼