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Les Restos du Coeur confrontés à l'affluence des réfugiés ukrainiens

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 29/03/2022 à 06:00

Devant l'arrivée continue des populations fuyant la guerre d'Ukraine, l'association éprouve de plus en plus de difficultés à satisfaire toutes les demandes. D'après Marc Lavergne, président de l'antenne altiligérienne, nombreuses sont les familles et les municipalités d'accueil à solliciter ainsi ses services. 

"La solidarité de la France est formidable, se réjouit Marc Lavergne, président des Restos du Cœur 43. Mais pour que nous puissions faire en sorte que cette machine de fraternité fonctionne sans heurt, nous devons savoir régulièrement combien de personnes environ viendront s’ajouter à la liste des bénéficiaires des Restos".

Il ajoute : "Pour que l'on puisse dire aux gens que nous avons des denrées pour eux, il nous est indispensable de pouvoir anticiper ce nouvel afflux afin de trouver, en amont, tous les produits nécessaires".

De plus en plus de profils différents

L'association humanitaire apparait submergée par un nombre chaque jour plus important de demandeurs. Car outre les familles ukrainiennes, les Restos du Cœur font face à un nouveau profil de population. "Nous avons de plus en plus de travailleurs pauvres, précise Marc Lavergne. Ce sont des gens avec un faible revenu équivalent au Smic ou en-dessous et qui résident en campagne pour payer un loyer moins cher qu'en agglomération. Mais ils s'endettent alors dans les transports et le coût du carburant."

Il continue en ce sens : "À la maison, les dépenses d’énergie ont explosé également, ce qui les précipite dans la pauvreté en dépit de leur activité professionnelle".

"Quand c’est une famille de deux ou trois personnes, c’est gérable sans préparation. Quand on annonce la venue d’un car de 50 personnes d’un coup, nous nous confrontons à de sérieux problèmes de distribution par la suite." Marc Lavergne

"Il faut avoir à l’esprit que c’est une situation qui va durer en termes d’années"

D'après le président de l'association, les familles françaises et les municipalités d'accueil des réfugiés ukrainiens toquent de plus en plus à la porte des Restos. "On est bien évidemment tous dans l’émotion avec ce qu'il se passe en Ukraine, souligne Marc Lavergne. Mais il faut avoir à l’esprit que c’est une situation qui va durer en termes d’années. Deux ans, trois ans, on ne sait pas. Avant qu’ils puissent revenir sur des terres sécurisées, avant qu’ils puissent retrouver un toit, cela va prendre beaucoup de temps."

Le président insiste : "Il faut que tout le monde, élus et présidents d'associations, se mettent autour d'une table pour discuter de la logistique à concevoir. Nous devons le mieux possible accueillir ces familles en détresse sans que cela mette à mal la distribution des biens à tous les autres demandeurs".

Infos pratiques

Pour prendre contact avec les Restos du Cœur, c'est au 04 71 09 73 18 et par mail : ad43.siege@restosducoeur.org
Le site de l'association, c'est ICI.

"Sans anticipation (...), nous ne pourrons assurer un service durable"

Marc Lavergne mentionne une dizaine de réfugiés arrivés sur le Puy-en-Velay, dix-huit à Chaspinhac et une cinquantaine annoncée du côté d'Aurec-sur-Loire. "D'autres encore vont trouver refuge à la Chaise-Dieu et Craponne-sur-Arzon, livre-t-il. Ils sont et ils seront dirigés vers nous et les autres associations humanitaires ou caritatives, ce qui est très bien car c'est notre vocation que d'aider qui que ce soit dans le besoin. Mais sans anticipation, sans pouvoir définir un tant soit peu les stocks d'articles à distribuer, nous ne pourrons assurer un service durable".

Le problème de la langue... résolu

Rares sont ceux qui parlent l'ukrainien. Et compliqués sont alors les échanges entre les réfugiés et les bénévoles humanitaires sans interprète. "Heureusement, ici, aux Restos du Cœur du Puy-en-Velay, nous avons une bénéficiaire d'origine ukrainienne qui était professeure de Français en Russie, confie Marc Lavergne. Elle permet alors de faire le très précieux trait d'union entre les populations. Elle est d'ailleurs très sollicitée chez nous et dans d'autres associations similaires."

Le président termine ainsi : "Nous sommes en train de voir avec elle comment mettre en place un atelier de Français pour ces gens-là. Comme dans les autres classes destinées aux populations étrangères, nous leurs proposerons de connaitre un peu l'histoire de la France, les règles de politesse, les us et coutumes et le rudiment du Français".