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Lo Festenal : le réveil agité de l’ours occitan à Chadrac

, Mise à jour le 28/03/2022 à 11:24

Samedi soir se clôturait à la Maison pour tous (MPT) de Chadrac la quatrième édition du Festenal occitan.     
L’occasion pour les organisateurs et les participants de célébrer l’arrivée du printemps autour d’une soirée musicale, festive et gastronomique.

Après une longue hibernation forcée due à la Covid-19, lo Festenal a enfin pu, cette année, faire rythmer le bassin du Puy-en-Velay à l’heure occitane. Organisé par les bénévoles et les salariés de l’association culturelle de la Calendreta Velava, qui assure aussi la gestion de l’école associative du même nom, ce quatrième festival s’est achevé ce samedi 26 mars 2022 par un repas partagé et une veillée musicale sous les étoiles.       
Placées sous la double symbolique du printemps et du réveil de l’ours, les réjouissances ont célébré la fin de l’hiver et notre sortie collective d’une hibernation sanitaire forcée pour chanter la résurrection de la nature et de la langue d’Òc.

Repas partagé autour d'une truffade au Festenal de Chadrac
Repas partagé au Festenal de Chadrac Photo par Nicolas TERME

« L’occasion ce soir de montrer que l’on peut faire vivre la langue autrement »

Sonnant la fin du long sommeil hivernal, la soirée a débuté dès 19h par un repas partagé autour de la traditionnelle truffade.     
Les corps repus et réchauffés se sont ensuite élancés sur la piste de danse pour un premier « bal sous les étoiles » où musiques traditionnelles vellaves ont rencontré avec bonheur des sons plus métissés et une scénographie poétique d’ombres animées.     
Au rythme de l’accordéon et de l’oud, entre bourrée et mazurka, une salle intergénérationnelle a alors fait vivre la diversité des cultures occitanes.    
L’arrivée, en seconde partie de soirée, du groupe marseillais De la Crau a transformé les bourgeons en fleurs. Le son s’est alors fait plus rock, le rythme plus folk, comme pour prouver aux derniers sceptiques que la « langa » peut tout à fait s’émanciper avec bonheur du cadre coutumier. C’est aussi l’avis de Yann et Samira de Saint-Front qui y voient un savant mélange entre « le symbole du renouveau de la scène occitane » et « le dynamisme certain du rayonnement culturel de la culture trad’ en Velay ».

Danse au Festenal de Chadrac
Danse au Festenal de Chadrac Photo par Nicolas TERME

« Sens racinas, pas de flors – Sans racines, pas de fleurs »

Souvent venus en soutien aux actions de l’école occitane en immersion, les spectateurs sont avant tout heureux de se retrouver après de longs mois de confinement culturel. Pour David de Saint-Etienne Lardeyrol c’est donc « l’occasion chaleureuse de sortir de l’enfermement et de montrer que notre langue n’a pas disparu ». Sylvain et Angela de Borne sont des habitués, intimement liés à la Calendreta par leurs enfants. C’est dans leur essence « de faire vivre cette culture et ces racines occitanes » qu’ils voient comme « une richesse et une ouverture au monde et aux autres ». Ce n’est pas forcément le cas de Fanny du Puy-en-Velay qui n’est pas coutumière de cette scène occitane. Elle découvre pourtant ici une « belle mixité entre les générations » et restera marquée par ce « mélange heureux et naturel entre jeunes et anciens ». 

La nuit printanière refermant alors la parenthèse enchantée de ce quatrième Festenal, tous s’accordent à dire ici que la langue n’a pas disparu et qu’il faudra compter sur eux l’année prochaine. « Sèm encar’ici – Nous sommes encore ici ! ».