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Une unité de coronarographie ouvre (enfin) au Puy-en-Velay

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 02/03/2022 à 06:30

Entre les murs de l'hôpital public Emile-Roux, fiers sont les différents acteurs concernés par le nouveau bijou de technologie mis récemment en marche. Depuis le 1er février, un espace de coronarographie à 3 millions d'euros équipe désormais la structure, un dispositif qui permet de traiter à temps les graves lésions cardiaques.

Le facteur essentiel pour ne pas succomber à un infarctus ? Le temps. Le Docteur Osman, présent lors de l'inauguration de l'unité de cardiologie interventionnelle au Centre Hospitalier Emilie-Roux (CHER), explique que l'espérance de vie d'une personne victime d'un infarctus est de 80% si elle a été traitée dans l'heure même du dysfonctionnement cardiaque. Ce ratio tombe à 50% entre la deuxième et troisième heure. Après...l'issue est couramment fatale.

"Avant, les malades étaient systématiquement transférés vers les CHU de Clermont ou de Saint-Etienne. Or, le temps de transfert est d'environ 45 minutes, ceci même par hélicoptère. De cet important problème, nous n'avons constaté que 72% des patients n'étaient pas pris en charge dans les délais. 72% ! Ce qui représente une vraie perte de chance de survie". Jean-Marie Bolliet, Directeur de l'hôpital Emile-Roux.

L'installation de l'unité a nécessité un budget total de 3 millions d'euros.
L'installation de l'unité a nécessité un budget total de 3 millions d'euros. Photo par Nicolas Defay

Tout le monde dans le même bateau...

Toute la population est potentiellement concernée par une défaillance cardiaque, sans condition d’âge. En vulgarisant, deux profils de patients peuvent être identifiés :
> Les patients présentant des douleurs thoraciques suspectes ou de simples dysfonctionnements cardiaques
> Les patients souffrant d’infarctus aigus.

"Quand on ne fait plus de projets, on est mort !"

Pour pallier à ce problème de santé publique départementale, plusieurs partenaires ont mis la main à la poche pour engranger la somme de 3 millions d'euros indispensable au projet. La Région a contribué à la moitié du budget et l'enveloppe France Relance de l'Etat a apporté 370 000 euros. Soit un soutien extérieur à l'investissement de 70%.

"Un hôpital est le premier employeur de la ville, rappelle Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Et pour ne pas perdre des habitants, pour ne pas perdre le dynamisme d'une ville, il faut investir. Quand on ne fait plus de projets, on est mort !"

La coronarographie est une technique d'imagerie médicale pour visualiser les artères coronaires en utilisant la technique de radiographie aux rayons X et l'injection d'un produit de contraste iodé. Si elle peut paraître lourde en moyen, elle reste irremplaçable. Elle permet parfois de traiter une lésion par angioplastie dans un même temps.

L'inauguration de l'unité de coronarographie a été officialisée ce mardi 1er mars 2022.
L'inauguration a été officialisée ce mardi 1er mars 2022. Photo par Nicolas Defay

Le service contient ▼

2 salles d’examens
2 salles de commande
Un vestiaire personnel
Des locaux logistique (ménage, linge sale et déchets...)
Un bureau médical, une zone de stockage des consommables,
Un local technique.

Un premier patient ce 1er février 2022

Ce projet débuté en avril 2016 a ainsi pris chair avec un premier patient traité le 1er février 2022. En mars 2019, devant les arguments de la direction hospitalière et l'analyse logistique démontrant que 500 séjours n'ont pu être pris en charge en Haute-Loire dont 350 angioplasties, l'Agence Régionale de Santé donne son feu vert.

"Nous avons dû transformer une large zone de l'hôpital, souligne Farid Kerfa en charge des travaux du CHER. Après plusieurs plans, nous avons opté pour déplacer certains bureaux médicaux construits en 2010 pour investir l'espace. Un renforcement de la structure au plafond s'est révélé nécessaire pour soutenir l'imposant robot de coronarographie". Les murs ont ensuite été doublés avec 3 millimètres de plomb.

"On a beau avoir le meilleur des matériels, le meilleur des robots, si on a pas l'humain derrière, cela ne sert strictement à rien". Le Docteur Marc Bouiller

Une partie de l'équipe intégrée au sein de l'unité de Cardiologie Interventionnelle.
Une partie de l'équipe intégrée au sein de l'unité de Cardiologie Interventionnelle. Photo par Nicolas Defay

Une jeune équipe compétente

Pour manœuvrer ce navire des plus modernes, il a fallu trouver des capitaines et une équipe au top. "Le tout n'est pas de le faire ! C'est de le faire bien, insiste Marc Bouiller, responsable de service. Si les dispositifs techniques sont totalement à la pointe de la technologie, l'équipe soignante au commande est parfaite !" Trois médecins angioplasticiens et coronarographistes, neuf infirmiers et infirmières (IDE) et deux cadres composent la brigade de choc. "Les IDE ont bénéficié de 175 heures de formation sur le terrain dans les hôpitaux de Valence, Vichy, Moulin et Aurillac", livre encore Marc Bouiller.

Le docteur Osman montre la pause d'un "stent" pour rétablir la circulation sanguine.
Le Docteur Osman montre la pause d'un "stent" pour rétablir la circulation sanguine. Photo par Nicolas Defay

"La force de la Haute-Loire, c'est ça ! Marcher dans le même sens"

"Le secret pour que tout projet aboutisse est de travailler ensemble, martèle Laurent Wauquiez, profitant de l'instant pour glisser vers le discours politique. Certaines villes en France ne le comprennent pas et restent constamment dans l'échec. Le Puy-en-Velay se développe ? Alors, il faut aussi défendre Brioude et Yssingeaux. Il faut additionner les forces. La force de la Haute-Loire, c'est ça ! Marcher dans le même sens."

Il ajoute encore : "Deux points d'inégalité sont persistants dans notre pays. L'école et la santé. Il n'y a aucune raison que la population de la Haute-Loire n'ait pas les mêmes chances d'ascension sociale et les mêmes chances de soins que les grandes métropoles." Pour terminer en ces mots : "Je suis immensément fier de mon hôpital et de ma ville de Haute-Loire !"

Partenaires, soignants et direction réunis devant l'hôpital Emile-Roux
Partenaires, soignants et direction réunis devant l'hôpital Emile-Roux. Photo par Nicolas Defay