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Le projet de carte scolaire unanimement rejeté

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 04/02/2022 à 12:00

Le 1er février, Marie-Hélène Aubry a partagé le projet de carte scolaire pour la rentrée scolaire prochaine. Réaction des syndicats dès le lendemain ? Une colère immense et le sentiment d'un mépris total de la part de l'Inspectrice d'académie de la Haute-Loire.

Rares sont les branches d'activités où les tensions sont absentes actuellement. L'Education nationale, à l'instar du secteur de la santé, fait partie de celle accusant le plus de crispations. Si l'ambiance sentait déjà la poudre à canon durant les semaines précédentes, marquées par différentes mobilisations dans la ville-préfecture ou encore à Brives-Charensac, l'annonce de la carte scolaire par l'Inspectrice d’académie du département Marie-Hélène Aubry a terminé d'enflammer l'atmosphère.

"Le ministère a intégralement maintenu la dotation en postes pour le département"

"Les obligations d'évolution de postes, destinées à améliorer les conditions d’exercice des directrices et directeurs d’école dans le cadre des dispositions de la loi Rilhac votée en décembre dernier par le Parlement français, n’ont pas été entendues par les représentants des personnels", est-il mentionné dans le courrier de Marie-Hélène Aubry.

Elle leur rappelle que : "la démographie scolaire continue de baisser en Haute-Loire (-2.03% entre 2021/2022) alors que le ministère a intégralement maintenu la dotation en postes pour le département, ce qui a permis de sensiblement renforcer le taux d’encadrement (le nombre de professeurs pour 100 élèves passera à 6,37 en septembre 2022 au lieu de 6,24 en 2021)."

"L’ensemble des représentants du personnel, unanime, a rejeté ce projet inacceptable. L'Inspectrice d’Académie est donc contrainte de convoquer une nouvelle réunion, jeudi 10 février." Force Ouvrière 43 Education Nationale

Des fermetures d'école en série

D'après le syndicat FO 43 de l'Education Nationale, "pas moins de 4 écoles seront définitivement fermées à la rentrée !" Les militants détaillent alors : "L'école de Corsac à Brives-Charensac au plus grand profit de l’école privée, aux Vastres seule école publique du secteur, à Paulhaguet et Vals où on fusionne maternelle et élémentaire pour éviter de faire les ouvertures de classes nécessaires."

Ils continent encore : "Pas moins de 8 fermetures de classes sont annoncées, puisqu’en plus s’ajoutent Cohade, St Beauzire, Brioude Jules Ferry, Blavozy, St Just Malmont, Araules et St Jeures."

Ils assènent enfin : "Et aucune ouverture de classe devant élève n’est prévue ! Les orientations sont claires : haro sur l’école rurale, haro sur la scolarisation des tout petits, haro sur l’enseignement spécialisé !"

La fermeture de l'Ecole de Corsac à Brives cause beaucoup d'incompréhension.
Beaucoup d'incompréhension sur la fermeture de l'Ecole de Corsac à Brives. Photo par Nicolas Defay

Appel à mobilisation jeudi 10 février

Le syndicat appelle les personnels, les parents et les élus à se réunir. "Nous proposons d’aller tous ensemble porter les revendications lors du Comité Technique Spécial Départemental du jeudi 10 février à 14 heures devant l’inspection académique !"

Une saignée dans le vivier des remplaçants

Plus remontés que jamais, les responsables du syndicat indiquent, selon leurs propres termes, que "l'Inspectrice d’Académie se targue d’accorder des décharges supplémentaires pour certains directeurs d’écoles, décharges obtenues d’ailleurs grâce à la mobilisation. Mais pour les autres, rien ! Aucun poste de remplaçant n’est créé alors que de l’aveu même de l’inspectrice d’académie plus de 10% des remplacements du primaire ne sont pas effectués. Des dizaines de classes sont fermées à ce jour faute de remplaçants !"

"Le Lycée public d’Yssingeaux perdrait l’équivalent de 4 postes et le Lycée professionnel Jean Monnet 1.5. La dotation académique pour les personnels administratives continue de baisser (plus de 200 emplois ont été supprimés depuis 2003)". FO 43 Education

"Des dizaines d’enfants ne bénéficient pas de l’aide à laquelle ils ont droit"

D'après les syndicalistes, aucun recrutement d’AESH (accompagnants d'élèves en situation de handicap) n’a été annoncé, alors "que les besoins sont criants", préviennent-ils.

Toujours selon leurs analyses, des dizaines d’enfants ne bénéficient pas de l’aide à laquelle ils ont droit, d’autres sont en attente de places disponibles en ULIS (Unités localisées pour l'inclusion scolaire) ou en ITEP (Instituts Thérapeutiques, Educatifs et Pédagogiques) et "de nouvelles coupes s’annoncent à l’EREA de Brioude (Etablissement Régional Enseignement Adapté) et dans les SEGPA (Section d'enseignement général et professionnel adapté)", déplorent-ils.

"L'Inspectrice d’Académie a tout simplement refusé d’en parler"

Pour terminer, le syndicat Force Ouvrière Haute-Loire aborde la carte scolaire dans les collèges du département. "L'Inspectrice d’Académie a tout simplement refusé d’en parler alors que les mesures pleuvent sur l’enseignement public en Haute-Loire : des suppressions de classes à Aurec-sur-Loire, Monistrol-sur-Loire, Brioude, au Monastier sur Gazeille, à Jules Vallès et Saint Didier-en-Velay, soit 7 fermetures de classes."

Ils martèlent en ce sens : "Ces fermetures ont à nouveau des conséquences néfastes avec des effectifs surchargés, des réductions horaires d’options, une multiplication des postes partagés, des risques de suppression de postes...que des facteurs ne faisant qu’aggraver les conditions de travail des élèves et des enseignants".