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Un franc succès pour la grève interprofessionnelle pour les salaires

Par . . jeu 27/01/2022 - 17:00 , Mise à jour le 27/01/2022 à 17:00

Ils étaient plus de 600 ce jeudi matin à défier le froid au centre du Puy-en-Velay pour répondre à l'appel à la grève interprofessionnelle pour les salaires.

Cette grève a réuni des agents territoriaux de l’Agglo, des ouvriers de Michelin Blavozy, des hospitaliers d’Emile Roux et Sainte-Marie… Mais aussi beaucoup de profs, après leur mobilisation massive d’il y a 2 semaines.

Un indéniable succès qui a réuni des manifestants de tous bords.

"C'est le SMIC qu'il faut réévaluer de manière significative, les salaires, les pensions, les minimas sociaux."

"Partout c'est le constat d'une augmentation des dépenses courantes, énergie, carburant, alimentation.. tandis que les minimas sociaux et pensions ne suivent pas, voire ont largement décroché!" explique Mathilde, militante de l'union syndicale SUS Solidaires 54. Et elle poursuit l'argumentation de sa centrale: "L'inflation de 2,8% enfle tandis que le patronat distribue au mieux des miettes dans les négociations annuelles obligatoires et que le gouvernement n'a toujours pas réévalué le point d'indice dans la fonction publique depuis dix ans et propose une augmentation du SMIC de 0,9 %. Le chèque énergie, l'indemnité inflation, le gel du prix du gaz ne compenseront pas ce décrochage. Elles sont trop ponctuelles et pour tout dire largement insuffisantes. "

L'Union syndicale Solidaires explique en effet que "c'est le SMIC qu'il faut réévaluer de manière significative, les salaires, les pensions, les minimas sociaux." Selon eux "La crise Covid, le ralentissement de la production mondiale ont bon dos. Plus personne ne parle des choix politiques faits en termes de répartition des richesses."

"Sous l'ère Macron, ce sont les 5% des ménages les plus modestes (ceux qui vivent avec moins de 800 euros par mois) qui ont perdu le plus de pouvoir d'achat"

Leur analyse se prolonge de la façon suivante: " Sous l'ère Macron, ce sont les 5% des ménages les plus modestes (ceux qui vivent avec moins de 800 euros par mois) qui ont perdu le plus de pouvoir d'achat et le maintien coûte que coûte de la réforme de l'assurance chômage aggravera la paupérisation des plus précaires."

"Ce n'est pas loin de 51 milliards qui ont été versés en dividendes pendant la pandémie"

Ce constat fait miroir avec ce qui se passe dans les sphères les plus favorisées de la société. "Pendant ce temps-là, l'essentiel des mesures prises par ce gouvernement a favorisé les détenteurs du capital et des plus riches. Ce n'est pas loin de 51 milliards qui ont été versés en dividendes pendant la pandémie, et les scandales sur la fraude fiscale continuent."

Même tonalité à la CGT 43: "Le gouvernement se vante d'avoir augmenté le smic de 4,1% depuis le 1er janvier 2021, mais il ne fait que suivre les obligations légales. Pas un centime de plus n'a été donné pour l'augmentation du pouvoir d'achat. dans la fonction publique, il n'a fait aucun geste, aucun coup de pouce, le point d'indice reste gelé depuis dix ans, représentant une perte de pouvoir d'achat de près de 20 %"

"Ce n'est pas une aumône dont les salariés ont besoin, c'est d'une véritable augmentation des salaires."

Et de fait, il y avait beaucoup d'agents de la fonction publique dans le cortège au centre du Puy-en-Velay ce jeudi. Les secteurs de l'enseignement, de la santé et de l'industrie étaient aussi fortement représentés.

Un autre point d'accrochage avec le gouvernement réside dans les modalités des "ajustements" accordés par celui-ci. "En accordant une maigre prime inflation de 100 euros (8,30 euros par mois), Macron reconnaît lui-même qu'il est difficile de vivre avec moins de 200 euros. Mais ce n'est pas une aumône dont les salariés ont besoin, c'est d'une véritable augmentation des salaires." martèle-t-on du côté de l'intersyndicale.

Les revendications sont multisectorielles.

"Une augmentation des salaires mais pas au détriment des cotisations sociales, seules sources de financement de la protection sociale (santé, chômage, retraite)"

Les retraités dénoncent le gel de leurs pensions et la baisse de leur pouvoir d'achat. Les fonctionnaires refusent le gel du point d'indice de leur traitement. Les salariés du privé demandent une augmentation de taux horaire. Les demandeurs d'emploi, dont un sur deux n'est plus indemnisé, vont subir de nouveaux reculs conséquents de leurs prestations du fait de la réforme de l'assurance chômage.

Les syndicats exigent donc une augmentation des salaires mais pas au détriment des cotisations sociales, seules sources de financement de la protection sociale (santé, chômage, retraite).

Vu le succès de la manifestation de ce jeudi, le printemps social s'annonce chaud

Leurs revendications pratiques sont les suivantes: 

* 10% d'augmentation générale des salaires, retraites, minimas sociaux, pensions et allocations pour tous.

* Hausse du smic de 300 euros.

* Pas un minimum conventionnel en dessous du smic pour revaloriser toutes les grilles à chaque augmentation.

* Rattrapage du point d'indice des fonctionnaires.

* Abrogation de la réforme de l'assurance chômage.

Vu le succès de la manifestation de ce jeudi, le printemps social s'annonce chaud.