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Violence sur policiers : Marc Boléa condamné à trois mois de prison avec sursis

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 15/12/2021 à 04:00

Mardi 14 décembre, l’ancien conseiller départemental, Marc Boléa, a été présenté devant le tribunal ponot afin de répondre à des faits de violences, rébellion et outrages contre des agents de police survenus le 15 mai 2021 dans un contexte alcoolisé.

Pour le rappel de l’affaire, la présidente du tribunal du Puy-en-Velay, Marianne Bertheas, énonce qui est reproché à Marc Boléa, ancien conseiller départemental et ancien président du SDIS, concernant l’intervention de quatre policiers le samedi 15 mai aux alentours de 16h30.

D’après le rapport lu par Marianne Bertheas, cette après-midi du 15 mai 2021, des agents de police ont été surpris par l’attitude d’un conducteur, sur le boulevard du Breuil au Puy-en-Velay. Après avoir « grillé » un feu rouge, le véhicule s’est mis à zigzaguer jusqu’à atteindre la rue de l’École normale. À ce moment-là, les quatre fonctionnaires de police ont décidé d’appréhender le conducteur pour procéder à un dépistage d’alcoolémie. Marc Boléa, en tant que passager, était conduit par sa compagne, tous les deux visiblement sous l’emprise de l’alcool.

« Vous ne savez pas qui je suis ! Vous allez voir ! »

Si les faits auraient pu se conclure en une suspension de permis de conduire à cause d’un état alcoolique au volant, la situation a dégénéré au moment où l’un des policiers a invité la conductrice à venir au commissariat de police. Énervé par l’attitude de l’agent de police qui a, selon les dires du prévenu, posé la main sur l’épaule de sa compagne, Marc Boléa a subitement perdu son sang-froid.

Il a tenté de frapper le visage du policer tout en injuriant copieusement les autres agents, affairés à le maîtriser jusqu’à le menotter. Toujours selon le rapport déroulé par Marianne Bertheas, Marc Boléa s’est également opposé à rentrer dans la voiture de police, proférant des menaces telle que : « Vous ne savez pas qui je suis ! Vous allez voir ! »

« Espèce de connard »

Devant le commissariat, il refuse de suivre les policiers en les traitant de « Petits cons » ou « d’Espèce de connard ». À 17h15, en salle de rétention, Marc Boléa s’effondre au sol. Les agents le mettent aussitôt en position PLS (Position Latérale de Sécurité) et appellent les pompiers. Étrangement, les yeux clos, il continue d’injurier les policiers. À l’arrivée des forces de secours, il reprend consistance et parle tout à fait normalement. Une attitude qui laissera penser à un « faux malaise » de la part de la représentante des policiers, Frédérique Medard-Grasset.

« J’ai toujours prôné l’exemplarité. C’est pour ça que je ne me reconnais pas dans ce que j’ai pu faire subir aux policiers ». Marc Boléa

« Je regrette amèrement mon attitude et je leur demande pardon sincèrement »

Après avoir écouté le rappel des faits, Marc Boléa s’exprime alors à la barre du tribunal. « Je ne conteste rien, souffle-t-il. Mais je ne me reconnais pas dans tout ça. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. C’est comme un blanc dans ma mémoire. Je ne me rappelle pas vraiment l’intervention. Je vous assure que j’ai un profond respect pour la police et ses agents. Je regrette amèrement mon attitude et je leur demande pardon sincèrement ». Des mots qui ne feront leur effet sur la présidente du tribunal : « Ce qui est embêtant, c’est que, outre la violence sur personne dépositaire de l’autorité publique, vous ayez mentionné votre position de personnalité pour menacer des policiers ».

« L’attitude de Marc Boléa est intolérable »

« Le coup du trouble de la mémoire, je n’y crois pas une seconde et les policiers non plus !, insiste Frédérique Medard-Grasset. Il est capable de se souvenir du nombre de verres qu’il a bu ce jour-là et pas de l’intervention ? C’est une blague ! » Elle continue : « L’attitude de Marc Boléa est intolérable tout comme la pression qu’il a exercé sur les quatre agents de police ! »

La substitut du procureur, Marie Moschetti, s’exprime dans le même sens : « On est clairement dans une affaire de violences faites contre les forces de l’ordre. Et son devoir d’exemplarité qu’il prône fermement est loin d’avoir été respecté ».

« Souvenez vous que Marc Boléa a traversé précédemment des mois éprouvants, des évènements judiciaires éreintants, et je mets au défi quiconque de garder son calme dans ces conditions ». Aurélie Chambon

« C’est un homme avec des principes et un homme honnête »

Aurélie Chambon, avocate du prévenu, rappelle que cette affaire ne doit pas faire oublier tout ce que Marc Boléa a fait de bien pour la société. « C’est un homme avec des principes et un homme honnête, livre-t-elle. Le code de procédure doit être respecté, c’est vrai, mais regardez cet homme. Il est venu à la barre pour s’excuser, pour assumer ce qu’il a fait, pour exposer ses profonds regrets aux policiers ».

Elle ajoute aussi : « Souvenez vous que Marc Boléa a traversé précédemment des mois éprouvants, des évènements judiciaires éreintants, et je mets au défi quiconque de garder son calme dans ces conditions ».

Trois mois de prison avec sursis et plusieurs amendes

Au terme des auditions, Marianne Bertheas rend alors les décisions du tribunal. « Vous êtes coupable de l’ensemble des faits présentés, annonce-t-elle devant l’ancien élu. Vous êtes condamné à trois mois de prison avec sursis simple et de 750 euros d’amende. » Marc Boléa devra également verser 800, 500, 400 et 300 euros aux agents de police. La présidente conclue en ces termes : « Vous avez eu là un comportement inadmissible envers les forces de l’ordre. La violence, en plus de la rébellion et des outrages, c’est ce qui justifie les trois mois de prison avec sursis ».