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Accompagner et protéger son ado dans son usage des réseaux sociaux

Par . . , Mise à jour le 01/12/2021 à 06:30

Samedi matin au collège Anne Frank de Brives-Charensac, une trentaine de parents et professionnels de l'éducation ont pu échanger avec Aurélien Tronchon, président de l'ACIJA, et Justyna Portal, psychologue, sur les pratiques des adolescents et les risques liés aux réseaux sociaux.

C'est dans le cadre d'un projet national global de lutte contre le harcèlement scolaire, le projet pHaRe dans lequel le collège est inscrit que l'équipe éducative du Collège Anne Frank de Brives-Charensac a décidé en début d'année scolaire de proposer aux élèves et également aux parents une opération autour des pratiques des réseaux sociaux. L'origine de ce projet ? un constat. "On s'est rendu compte que de nombreux élèves étaient sur les réseaux, on a toujours, comme dans tous les établissements, des problèmes d'enfants, de harcèlements. On a donc pris la décision de faire une grosse opération autour des réseaux sociaux", explique Mme Bourdon, principale du Collège. Un projet pensé depuis quelques temps mais reporté suite aux évènements sanitaires. 

" Il faut travailler sur le relationnel des enfants" ( Mme Bourdon, principale du collège)

Le cyber harcèlement

1 collégien sur 4 déclare avoir connu au moins une atteinte via les nouvelles technologies. ( Source : Direction Générale de l'Enseignement Scolaire, chiffres 2018)

" #Anti2010" . Quelques caractères diffusés anonymement, mais qui ont résonné en cette rentrée 2021 comme un véritable mot d'ordre dans certaines cours de collèges en France, faisant des élèves de 6ème de véritables cibles de harcèlement. Mme Bourdon nous confie que bien que son collège ait été épargné par ce phénomène, ce dernier a malgré tout accentué le sentiment de nécessité à agir face à cette problématique. "On n'a pas vraiment été concerné. Mais tout ça a fait que l'on dit allez vite il faut travailler sur le relationnel des enfants. Montrer le vivre ensemble" . Myriam Becuwe, la professeur-documentaliste, très impliquée, rajoute: "et puis dès le début d'année, ça permet de montrer aux enfants qu'il y a des personnes dans l'établissement auxquelles ils peuvent s'adresser s'il y a un problème avec ces outils, la vie scolaire, l'infirmière, des professeurs. Ils savent que ces adultes les écouteront, qu'ils ont travaillé et qu'ils se préoccupent de ces questions". Le collège a ainsi fait appel à l'association ACIJA, Association communautaire d'information jeunesse et d'accompagnement. Après un travail mené auprès des élèves dans les classes, Aurélien Tronchon, le président de l'Association, venait ce samedi matin à la rencontre des parents et des éducateurs. 

Parents et éducateurs réunis

"Il y a une très grande permissivité dans l'usage des outils de la part des parents, qui sans doute est liée à une grande méconnaissance du phénomène".

Les interrogations et les attentes étaient nombreuses parmi la trentaine de personnes participantes. "Sans réseaux sociaux, c'est plus la vie d'aujourd'hui. Mais on veut savoir comment on peut faire pour les aider. On sait que ça peut être bénéfique pour leur communication, dans leur relation, mais ça peut être aussi dangereux" , nous confiait une maman présente dans la salle. Quel parent peut se targuer aujourd'hui d'être suffisamment outillé face à l'omniprésence des réseaux sociaux dans la vie quotidienne de leur ado ?

Quelques données...

10 ans : c'est l'âge moyen pour l'acquisition du premier smartphone en France

3 enfants de l'école primaire sur 10 sont inscrits sur un ou plusieurs réseau social. Pour rappel , 13 ans , c'est l'âge minimum légal pour s'inscrire sur un réseau social en France.

 "Les enfants sont de très gros consommateurs d'écrans. Il y a une permissivité de la part des parents sur les outils, et c'est sans doute dû, à notre sens, à une méconnaissance de la problématique. Notre but est donc de les aider à réfléchir ensemble, loin de l'isolement de chacun dans ses pratiques, pour mieux vivre la parentalité et mieux accompagner nos adolescents" . Aurélien Tronchon insiste sur l'importance de discuter lors de ces temps d'échanges de résultats des travaux de recherche scientifique sur cette thématique, dont leur connaissance permet à ses yeux d'offrir aux adultes une certaine légitimité d'intervention et de droit à la discussion vis-à-vis des adolescents, notamment à ceux qui ne pratiquent pas eux-mêmes les réseaux sociaux. Une psychologue, Justyna Portal est présente également pour éclairer sur des situations cliniques, ou réfléchir sur des situations à mettre en place avant des problématiques plus importantes qui nécessiteraient des prises en charges. "De toute façon, il va falloir qu'on s'y intéresse.On ne peut plus faire comme si", insiste le président de l'ACIJA.  Et de conclure " Une dynamique dans un établissement scolaire, c'est montrer que l'intégralité de la communauté adulte prend en charge cette problématique. Et ça, c'est très intéressant."