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Comment sauver notre patrimoine religieux ?

Par olivier@zoomdici.com lun 01/11/2021 - 10:00 , Mise à jour le 01/11/2021 à 10:00

La célébration de la Toussaint puis de la Fête des Morts amène beaucoup d' Altiligériens sur les tombes de leurs aïeux.

Lors des célébrations religieuses, certains s'émeuvent du délabrement avancé de leur paroisse.

Comment dès lors financer la restauration de notre patrimoine religieux?

Petit voyage dans les arcanes de la loi.

La France compte 40 000 à 55 000 bâtiments religieux, dont une majorité d’églises, au moins un par commune. Parmi eux, 26 000 monuments historiques inscrits ou classés.

Compte tenu du recul de la pratique religieuse, faut-il tout entretenir et restaurer, démolir une partie, favoriser des usages mixtes, réaffecter à d’autres utilisations ?

Autant de questions qui taraudent bon nombre d’élus locaux, puisque les églises françaises sont quasi-toutes antérieures à la loi du 2 janvier 1907 qui les a confiées aux communes.

Restaurations bénévoles

Aujourd’hui encore, la restauration est la règle, les églises restant pour l’essentiel attachées au culte. De plus, "l’église reste un marqueur visuel, géographique, historique et affectif pour les habitants. Sans négliger la dimension touristique", indique Célia Vérot, directrice générale de la Fondation du patrimoine.

De nombreuses associations visent la sauvegarde et la restauration du patrimoine

Une fois le diagnostic posé par l’architecte des bâtiments de France ou un architecte du patrimoine, voire sa direction régionale des affaires culturelles (Drac) si le monument est inscrit ou classé, et une fois les devis obtenus, on établira un programme pluriannuel d’investissements, en distinguant les priorités (chutes de pierres…) et le reste. Puis, on sollicitera des aides.

Parfois, les habitants eux-mêmes participent bénévolement à la restauration. De nombreuses associations visent la sauvegarde et la restauration du patrimoine : nationales (Solidarités Jeunesses…) ou créées pour la sauvegarde d’un bâtiment précis. 

Des aides souvent sous conditions

Parmi les financeurs potentiels, des aides de la Drac (non systématiques) peuvent être sollicitées pour un édifice inscrit ou classé (jusqu’à 50 %), de l’étude à la restauration. Le ministère de la Culture a également lancé un nouveau fonds pour la restauration du patrimoine des communes de moins de 2 000 habitants (15 M€ en 2021), majoré si soutien obtenu de la région.

Différentes aides peuvent être obtenues auprès de l'Etat

Différentes aides peuvent être obtenues auprès de son intercommunalité, de son département ou de sa région. Sous conditions souvent : plafonds et planchers d’aides un peu partout, population de commune maximale, patrimoine non protégé, etc. Le mécénat d’entreprise peut aussi être sollicité. Mais la réserve parlementaire a, elle, été supprimée.

La force de la Fondation du patrimoine

Parfois, ce tour de table ne réunit pas toujours les fonds nécessaires. Une souscription publique est alors opportune, voire exigée des autres financeurs. Les communes, quelque soit leur population, feront appel à la Fondation du Patrimoine et signeront une convention, ou mandateront des associations se chargeant de l’animation et de la recherche des fonds. La convention permet à la commune ou à l’association de bénéficier d’un appui de la Fondation à la communication (site internet) et à la défiscalisation (gestion des encaissements et envoi des reçus fiscaux).

En 2021, la Fondation a passé 872 conventions nouvelles de souscription, dont 85 % avec des communes et pour 70 % de bâtiments religieux, pour 190 M€ de travaux engagés, dont 85 % par des collectivités.

Parfois, le changement d’affectation sauve un édifice.

Parfois, le changement d’affectation sauve un édifice. La commune ne débourse que peu d'argent le reste étant pris en charge par l’Europe, l’Etat, la région, le département, la réserve parlementaire et quelques dons.

Ailleurs, des églises ou chapelles sont restaurées en lieux d’exposition, résidences d’artiste, salles d’enseignement musical, hôtels, restaurants, village d’artisans d’arts, etc. D’architecture plus compacte, les anciens monastères se prêtent mieux à ce type de reconversions.