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Piège à VTT : La Haute-Loire (presque) préservée

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 15/10/2021 à 12:00

Le 16 septembre, un vététiste vosgien a été victime d’une pratique aussi vicieuse que dangereuse. En pleine lancée sur un chemin de montagne, il a roulé sur une planche cloutée, dissimulée sous des feuilles. Polytraumatisé, il s’en sort de justesse. Choqué par ce fait divers, Marc Philippe, président du Vélo Club du Velay, assure que le département 43 n’est pas en terrain hostile.

Il s’appelle Gaëtan et a tout juste 18 ans. Avec son vélo, il dévale à pleine vitesse une pente dans le massif des Vosges. Sans se douter un instant du piège qu’il attend dans une courbe du tracé, les roues de son VTT passent sur une planche parsemée de clous, pointes dirigées vers le haut, invisible sous les feuilles et la mousse disposées au-dessus. Ce jour du jeudi 16 septembre, le jeune vététiste termine alors sa course contre un arbre.

Héliporté en urgence absolue

Traumatisme crânien, arcade et pommette fracturées, épanchement intercostal, cage thoracique enfoncée, foie, rate et pancréas touchés, bassin désaxé, nez cassé...Gaëtan se traîne des heures durant avant de trouver du réseau téléphonique. Il appelle les gendarmes à bout de souffle et de l’inconscience. Il sera transporté en hélicoptère et en urgence absolue jusqu’à l’hôpital de Mulhouse par les militaires d’Hohrod (68). Quant à son vélo, il est en partie détruit avec une fourche tordue, le cintre plié, le dérailleur hors service...

« S’il y a parfois de petites tensions entre utilisateurs des chemins de montagne, ça reste très marginal. Les gens, qu’ils soient vététistes, marcheurs et même motards tout terrain semblent respecter chacun de leur hobbies en partageant les lieux ». Marc Philippe

« Nous n’avons pas eu vent de ce genre de dispositif qui est d’une violence extrême »

Maxime Mouget, mécanicien Dessenheim et membre du collectif des vététistes du massif des Vosges Alsace, explique dans le journal France Info que des pièges anti-VTT sont retrouvés de plus en plus dans les Alpes et en Auvergne. Mais Marc Philippe, président du Vélo Club du Velay, semble toutefois rassurer les passionnés et appelle à une entente mutuelle entre marcheurs et vététistes. « Pour l’instant, nous n’avons pas eu vent de ce genre de dispositif qui est d’une violence extrême, partage-t-il. Je ne comprends pas que l’on puisse d’ailleurs en arriver là. Pour ma part, aucun adhérent des 145 licenciés du club ne m’ont fait remonter le problème. »

Il ajoute : « S’il y a parfois de petites tensions entre utilisateurs des chemins de montagne, ça reste très marginal. Les gens, qu’ils soient vététistes, marcheurs et même motards tout terrain semblent respecter chacun de leur hobbies en partageant les lieux ». Le Club de Vélo du Velay évolue essentiellement sur le bassin de l’agglomération du Puy comme à Polignac, Blavozy ou encore du côté des Baraques.

Des fils tendus sur des chemins de Haute-Loire

Néanmoins, plusieurs vététistes, non affiliés au club ponot, ont remarqué des fils barbelés tendus à hauteur de poitrine ou de genoux du côté de Queyrières et du Gévaudan. Selon leur description, les fils n’avaient pas vocation à délimiter un terrain puisqu’ils coupaient la continuité des chemins empruntés par qui veut.

En France, seule une personne a été jugée comme étant l’auteur d’un fait similaire. Un retraité de l’Hérault avait planté, en 2015, des fers à béton dans la terre qu’il avait taillé en pointe avec une meuleuse, ainsi que des câbles tendus au milieu des chemins de Saint-Jean-de-la-Blaquière (34). Il a été condamné à neuf mois de prison dont huit avec sursis.

Trop nombreux et destructeurs de la nature selon les antis

D’après les arguments des anti-vététistes mentionnés dans le média France Info, les cyclistes seraient maintenant trop nombreux à rouler dans les montagnes à cause de la généralisation du vélo électrique. Ils pensent également que la sécurité est mise à mal avec leur présence. Enfin, selon Dominique Humbert, président de l’association SOS Massif des Vosges, les VTT endommagent les sols. « Souvent, ils passent à côté (du chemin, Ndlr). À terme, le sol du sous-bois est dégradé. Au premier orage, tout part, la terre descend. Je ne suis pas sûr que ça participe de la préservation de la nature et de la biodiversité ».

« À mon sens, la solution se trouve dans le dialogue »

Encore une fois, Marc Philippe insiste sur le partage du territoire naturel. « Réellement, je pense que tout le monde peut y gagner. Si, en général, les motos ont leur propre chemin, elles contribuent parfois à créer d’autres sentiers que marcheurs et vététistes vont ensuite emprunter. À mon sens, la solution se trouve dans le dialogue et surtout pas dans la mise en place de dispositifs extrêmes comme celui des Vosges ».