Un facteur de Vorey risque le licenciement pour avoir livré un colis censé être remis contre signature en simple boîte aux lettres. La Cgt dénonce une procédure disciplinaire injustifiée et la hausse des risques psychosociaux au sein du groupe. La direction, elle, rappelle qu’un client qui attend un colis contre signature est en droit d’attendre ce service.
> Voici le communiqué de la CGT FAPT 43 :
« La Direction de la Poste Courrier du Puy en Velay veut licencier un facteur de Vorey sur Arzon pour avoir remis un colis en boîte aux lettres.
La situation est de plus en plus inquiétante en termes de conditions de travail sur l’établissement du Puy en Velay. En effet, l’inspection du travail a mis en demeure l’établissement concernant les risques psychosociaux. Et pour autant les agents sont de plus en plus victimes de sanctions injustifiées et c’est aujourd’hui le cas de notre collègue de Vorey sur Arzon PDC.
Le centre courrier de Vorey sur Arzon a basculé sur une nouvelle organisation depuis le 15 juin 2021. A savoir que lorsque la Poste dit réorganisation cela signifie suppression de tournée et bascule de la charge de travail sur les tournées restantes, plus de kilomètres et moins de temps dans une journée pour réaliser toutes les tâches demandées (distribution de colis, lettres recommandées, veiller sur mes parents, relevé de compteur, portage de repas,…). La CGT FAPT 43 rappelle qu’à la Poste tout est chronométré, 1min30 pour la distribution d’une lettre recommandée et seulement quelques secondes pour la distribution d’un colis, or le travail prescrit ne correspond aucunement au travail réel sur le terrain. En complément, les heures supplémentaires ne sont pas payées, générant une pression et un mal être grandissant pour les facteurs. En effet, il faut savoir que les arrêts maladie se multiplient sur ce site, ainsi que les emplois précaires et qu’un agent en CDI depuis plusieurs années a même démissionné à cause des conditions de travail qui se détériorent.
Notre collègue fait l’objet d’une procédure de sanction disciplinaire pouvant aller au licenciement. Licenciement qui est d’ailleurs demandé par sa hiérarchie locale.
Ce qui lui est reproché c’est d’avoir remis un colis contre-signature en boîte aux lettres faute de temps ainsi que de manque de personnel. Cependant ce que les usagers ignorent c’est que les facteurs ont pour consigne de diminuer le nombre de colis avisés en bureau de Poste. Avec la dégradation des conditions de travail et tout ces impératifs les facteurs ont de plus en plus de difficultés à assurer un service de qualité et c’est le cas de notre collègue de Vorey !
La CGT FAPT 43, ainsi que les agents de l’établissement du Puy en Velay dénoncent cette procédure disciplinaire et demandent que celle-ci soit stoppée immédiatement et qu’aucune sanction ne soit prononcée à l’encontre de leur collègue.»
> Voici le communiqué de la direction régionale de La Poste que nous avons sollicitée :
« La direction Services Courrier Colis La Poste de Haute-Loire ne commente pas les dossiers des agents de La Poste qui font l’objet d’un suivi disciplinaire. La procédure, qui se déroule dans le cadre d’une instance paritaire, permet de qualifier pleinement les faits et responsabilités et de prendre les mesures proportionnées aux faits reprochés.
En revanche, elle tient à rappeler que les conditions générales de vente applicables aux prestations courrier-colis de La Poste en vigueur mentionnent très clairement que pour les modalités de remise des envois contre signature « les envois à remettre contre signature sont présentés à l’adresse indiquée sur l’envoi et remis au destinataire ou à son représentant présent à l’adresse contre signature ou par tout autre mode de mise à disposition convenu avec La Poste » et que « en cas d’absence ou d’impossibilité pour le destinataire ou son représentant de justifier de son identité, le préposé à la distribution ne remet pas l’envoi et laisse un avis de passage. » Les clients de La Poste qui paient attendent que ce service soit pleinement rendu et La Poste s’engage à respecter les conditions générales de vente.
Les organisations et rythmes de travail sont mis en place pour que les postiers puissent appliquer ces conditions générales de vente et ce dans le cadre du respect du droit du travail, notamment relatif à la durée légale de travail en cours, 35 heures par semaine.
Par ailleurs l’ensemble des postiers à l’embauche prête serment : la prestation de serment mentionne que quelle que soit son affectation et son activité à La Poste, le postier fait « le serment de remplir avec conscience, honnêteté et probité les fonctions qui [lui] seront confiées. » Ces valeurs émises sont des valeurs avec lesquelles La Poste ne transige pas. »