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Des plantes carnivores sur le site Natura 2000 du Marais de Limagne

Par . . , Mise à jour le 24/08/2021 à 12:00

Le SMAT du Haut Allier, structure coordinatrice des actions menées sur le site Natura 2000 du « Marais de Limagne » a organisé une animation grand public le samedi 14 août. Le but ? Faire découvrir la grande richesse patrimoniale de la tourbière de Limagne, son originalité à l’échelle nationale et européenne.

Cette animation a été menées par l’association PANPA Haut Allier et s’est organisée depuis l’ancienne carrière de Lapeyre où s’observe les témoins de la formation du cratère volcanique « phréato-magmatique », issu de la rencontre explosive entre la lave et de l’eau, formant un large cratère de 1.5km, entouré de cônes volcaniques de scories (le Mont Pouzat au Nord et le Mont de la Vesseyre au Sud).

La balade a mené le groupe jusqu’au fond du cratère, occupé par la tourbière. Cette zone humide circulaire s’étend sur 25km² et se caractérise par une végétation spécifique des sols gorgés d’eau, tourbeux, résultant de la faible dégradation de la matière organique, s’accumulant dans ses profondeurs. Ce phénomène est déclenché par l’absence quasi nul d’organismes décomposeurs, associé aux températures fraiches de l’eau et de sa faible minéralisation.

Le site exceptionnel du Marais de Limagne héberge 6 espèces végétales protégées en France dont plusieurs, héritées des périodes glaciaires

Les participants ont pu parcourir la tourbière en traversant la ceinture de végétation aquatique périphérique, formant des radeaux tremblants de rhizomes flottants où s’observent la prêle des bourbiers le Comaret, l’Epilobe des marais. Cette ceinture végétale dite « tourbière de transition » se caractérise par des eaux à pH de 5.5 à 6.5. La déambulation s’est poursuivie jusqu’au cœur de la tourbière à sphaigne. Cette mousse aquatique ne se développe que dans les eaux pures, à pH inférieur à 5.5, et s’accumule au fil des années, formant des buts où s’installe des plantes spécifiques.

Des plantes carnivores au cœur du Marais de Limagne Photo par Panpa

Des plantes...carnivores

Ces milieux accueillent des 7 espèces végétales menacées en France parmi lesquelles 4 plantes carnivores : les droseras (rosolis à feuilles rondes et la rare rosilis anglica), l’Urricularia minor, la Grassette et le Lycopode inondé (espèce protégée en Europe). Des espèces de contextes biogéographiques différents se côtoient sur le site : les reliques glaciaires telles l’Utriculaire, linaigrette vaginée et Lycopode ; et des espèces de plaines tel Grande Douve. Les participants ont également pu observer d’autres raretés : la Linaigrette grêle, la Laîche des bourbiers, la Laîche filiforme, la Scheuzérie des marais...

Principaux ennemis ? Le réchauffement climatique et l'activité humaine

Le site a été classé en Arrêt de biotopes en 1987 puis en Natura 2000 en 1999, compte tenu de la densité et la diversité des espèces rares et protégées en Europe, que l’on peut y observer. Mais ce site reste fragile, dépendant des activités humaines et notamment agricoles et forestières qui se pratiquent sur les versants du cratère. Si les populations floristiques se maintiennent, le risque d’assèchement à l’avenir est réel compte tenu des enjeux liés au réchauffement climatique.