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Le pass sanitaire fait transpirer les salles de sport

Par maceo.cartal.3… ven 23/07/2021 - 17:00 , Mise à jour le 23/07/2021 à 17:00

Depuis le 21 juillet dernier, les adhérents de salle de sport doivent présenter un pass sanitaire afin de pouvoir accéder à la salle, au même titre que les cinémas ou les théâtres. Une nouvelle contrainte marquée par encore beaucoup de flou dans la législation, obligeant les gérants à faire au jour le jour. Une situation qui ne passe pas partout, au point que les syndicats demandent le report de la mise en place du pass sanitaire.

Cela ne fait qu’un mois qu’elles ont pu rouvrir leurs portes, les salles de sport se voient à nouveau assujetti à de nouvelles contraintes, liées cette fois-ci au pass sanitaire. En effet, au même titre que les théâtres et cinémas, les salles de sports doivent demander le pass sanitaire à ses adhérents afin d’avoir accès à l’intérieur. (Une situation injuste pour le syndicat ACTIVE-FNEAPL qui a porté un référé suspensif devant le Conseil d’État)

Énorme flou

Très récemment, le Sénat a voté pour la mise en place du pass sanitaire. Ainsi, à compter du 1er août prochain, un pass sanitaire sera exigé dans les bars, restaurants, certains centres commerciaux et les salles de sports. Pour ces dernières, c’est un gros coup dur. Elles n’avaient pu rouvrir avant le 9 juin, après 10 mois successifs de fermeture. Ainsi, si la date du 1er août est sûre concernant le fameux pass sanitaire, la période allant jusque-là est beaucoup moins claire pour les gérants de salle de sport. En effet, en début de semaine du 21 juillet, les salles semblaient pouvoir accueillir jusqu’à 49 personnes sans pass sanitaire, au même titre que les cinémas, où beaucoup ont mis en place des séances à 49 personnes. Mais les restrictions bougent au jour le jour, et les gérants ne peuvent pas prévoir quoique ce soit. « On ne sait pas si on va pouvoir rester ouvert longtemps, ça change à chaque instant », s’inquiète Samantha Carella, gérante de la salle de sport Velay Fitness à Monistrol-sur-Loire.

« Beaucoup doivent attendre que leur pass sanitaire soit entièrement validé », Samantha Carella, Velay Fitness à Monistrol-sur-Loire.

Autre zone d’ombre, la fameuse capacité d’accueil des salles. Jusqu’à présent, les salles autorisée à ne pas demander le pass sanitaire ne devaient pas avoir une capacité d’accueil maximale allant au-delà de 49 personnes. C’est à dire que si une salle de sport ayant une capacité d’accueil de 200 personnes, mais qu’elle n’accueillait que 30 personnes, ces personnes doivent-être munis d’un pass sanitaire. Or il semblerait que cette règle ait changé. « Aujourd’hui nous avons reçu un mail du syndicat nous indiquant que, à priori, nous ne sommes pas obligés d’exiger un pass sanitaire du moment que nous avons de quoi prouver et vérifier le nombre de personnes accueillies », indique Yannick Chazal, gérant de Electro Fitness au Puy-en-Velay.

Perte d’adhérents et de leur motivation

Comme nous l’ont dit les trois salles interrogées sur le sujet (Velay Fitness, Studio Fitness et Electro Fitness), la période du mois d’août a toujours été celle où l’affluence était la plus basse (départs en vacances, et tendance à faire du sport en extérieur). Mais déjà les salles de sports accusent un nombre important de résiliation d’abonnement. « Il existe trois cas de figure. Il y a ceux qui sont vaccinés et qui continuent leur abonnement ; ceux qui doivent attendre que leur pass sanitaire soit validé, et ceux qui ne souhaitent pas être vaccinés. Ceux-là se désabonnent », explique Samantha Carella. Ainsi, en plus de la baisse de venues normale dû à la période estivale, un bon nombre de clients devront attendre la validation totale de leur schéma vaccinal. Toutes ces conditions annoncent une baisse du chiffre d’affaire déjà bien entamé par la fermeture. En moyenne, entre 20 et 30 % des adhérents décident de résilier leurs abonnements, à cause de l’incertitude notamment.

« Cet arrêt est une catastrophe pour la santé des gens », Christine Fougerouse, co-gérante de Studio Fitness 43

Il y a quelques mois, une étude du site Coachme.fr annonçait que près de 41 % des français avaient diminué leur activité physique depuis le confinement. Un chiffre qui serait inquiétant pour le domaine de la santé publique. « Cet arrêt est une catastrophe pour la santé des gens puisqu’ils viennent ici pour rester en bonne santé. [...] Sans professionnels pour les encadrer, beaucoup ne trouvent plus la motivation de faire du sport », indique Christine Fougerouse, co-gérante de Studio Fitness 43, à Brives-Charensac. « Nous sommes des éducateurs sportifs. Cela amène l’idée de l’éducation, et le sport est une affaire d’éducation, ce qui est important à savoir », rajoute-t-elle. Cependant, elle reste une « éternelle optimiste » et pense que les gens reviendront en salle une fois la situation stabilisée.

Beaucoup d’incertitudes encore planent sur les salles de sport, mais aussi sur les autres structures directement impactées par ces mesures. Pas de nouvelles concernant le référé suspensif porté par le syndicat visant à repousser le pass sanitaire.