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La mobilité : se déplacer autrement

Par . . ven 16/07/2021 - 07:00 , Mise à jour le 16/07/2021 à 07:00

A l'initiative de la Communauté de Communes du Mezenc-Loire-Meygal, Une dizaine de cadres dirigeants d'entreprises publiques ou privées sont venus travailler 3 jours à St Julien Chapteuil. Ce séjour prend place dans le cadre d'un cycle de formation annuel de l'Institut des Hautes Etudes de l'Aménagement du territoire en Europe (Ihédate) consacré au thème des mobilités et de la logistique. Il s'agissait pour eux de réfléchir, autour d'un cas concret - celui du territoire Mézenc Loire Meygal - à la question: "Bouger ou décarboner faut-il choisir ?". question particulièrement sensible et délicate dans un territoire rural où la voiture est reine.

Vaste sujet qui n'intéresse pas que les milieux urbains, les transports et ses impacts sur notre environnement reste un thème prédominant. Depuis un an, une trentaine d'auditeurs planchent sur la question deux jours par mois. Dix d'entre eux ont fait part de leurs réflexions aux élus communautaires ce vendredi 2 juillet à la gare de Lantriac. Ils viennent de tous horizons : d'entreprises publiques ( (SNCF, La Poste,  EDF, Conseils Régionaux, Caisse des dépôts...) ou privées ( (Vinci Autoroutes, APPR...), venant de toute la France (Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille, Toulouse...).

Axes de réflexion

Au moment même où la mobilité est devenue une pratique centrale des sociétés contemporaines, l’impératif écologique impose de changer les modes de déplacements. Le secteur des transports est aujourd’hui le deuxième émetteur de gaz à effet de serre au niveau mondial après celui de l’énergie, et ses émissions continuent de croître fortement. Dans le même temps, la mobilité est considérée comme un droit, voire parfois une injonction, étant la condition de l’accès à la plupart des activités sociales et du fonctionnement des systèmes productifs. Comment gérer les tensions entre ce droit et l’urgence écologique ? Ce sont les questions auxquelles la dizaine d'auditeurs a tenté de répondre, en faisant appel à des experts, chercheurs et acteurs de terrain  par le biais de l'Ihédate.

 

Acteurs de l'aménagement du territoire

L’Institut des hautes études d’aménagement des territoires (Ihédate) a accueilli depuis sa création 19 promotions d’auditeurs, brassant des cultures professionnelles multiples. Associé à Sciences Po et à l’Ecole des Ponts, l’Institut repose sur une organisation partenariale originale, qui en fait un carrefour privilégié de débat et de prospective sur les enjeux territoriaux.L’Ihédate est le reflet de ses auditeurs et de l’éventail des enjeux portés par les territoires. L’Ihédate n’est pas l’émanation d’un seul organisme, mais bénéficie du soutien d’une grande diversité d’institutions et d’entreprises partenaires : l’ANCT (Agence Nationale de la Cohésion des Territoires), la Caisse des Dépôts (Banque des territoires), des ministères, des collectivités territoriales et leurs associations, des entreprises publiques et privées, des fédérations professionnelles… L'élu de Saint Julien Chapteuil, géographe de renom et professeur à l'Ecole nationale des ponts et chaussées, Daniel Béhar y est intervenant.

" La question est de savoir comment décarboner la mobilité" Daniel Béhar, géographe et élu de Saint Julien Chapteuil

Rencontre avec les acteurs locaux

La proposition de Daniel Béhar d'une session à Saint Julien Chapteuil, a séduit les élus de la Communauté de Communes du Mezenc-Loire-Meygal : "Nous avons regardé et analysé avec un regard bienveillant les particularités de ce territoire rural et rencontré ses acteurs", précise Vincent Durant-Escribe, auditeur et Directeur du pôle commerce et distribution au Conseil National des professions de l'automobile. Ce sont près de vingt cinq personnes qui ont été visitées et interrogées par ces experts durant deux jours : élus, salariés d'offices du tourisme, agriculteurs, entreprises, .... à qui la question de leur vision de la mobilité a été posée, ainsi que leurs attentes et leurs besoins spécifiques. Ce afin de trouver quels pourraient être les solutions adéquates.

 

Maintenir un dialogue permanent

Même si les Communautés de Communes n'ont pas la compétence "Mobilité", réservée à la région, les élus se sentent néanmoins concernés et force de proposition. "Le changement, ça s'accompagne", ajoute Vincent Durant-Escribe. Les auditeurs proposent des axes de solution en fonction du territoire , les élus peuvent les prendre en compte, les appliquer en faisant intervenir la région comme facilitateur. "Ce qui est primordial, c'est de maintenir le dialogue entre tous afin de travailler dans un esprit collectif", précisent Michel Arcis, maire du Monastier-sur-Gazeille et vice-président en charge de l'urbanisme et de l'aménagement ainsi qu'André Ferret, maire de Saint-Julien-Chapteuil et vice-président en charge du tourisme. Car il n'y a pas de solution miracle, mais déjà de nombreuses idées mises en place et à développer : les aires de covoiturage, le transport à la demande, le développement du ferroviaire, ...Mais également l'accompagnement des entreprises et autres acteurs locaux dans leur projet en communiquant sur les aides disponibles aujourd'hui et demain.

Focus sur l'automobile

D'ici quinze ans, les voitures neuves seront toutes électriques quelque soit le territoire. Il est donc temps d'anticiper ce changement afin qu'il ne soit pas trop brutal pour l'ensemble de la population. Dés à présent, les entreprises peuvent faire évoluer leur parc automobile dans le sens du futur ou faire installer des bornes de recharge sur les parkings pour les salariés, actes qui pour le moment peuvent être accompagnés d'aides financières qui n'existeront certainement plus dans quinze ans. D'où le besoin des élus d'être au courant afin de suivre au mieux l'ensemble des acteurs locaux.

 

"Quelque soient les solutions apportées, il faut qu'elle répondent à un besoin mais qu'elles soient également viables économiquement", conclue Vincent Durant-Escribe. Changer ses habitudes de mobilité ne sera pas simple, aussi bien pour une population active et jeune que pour les plus anciens envers lesquels une certaine solidarité est opérée sur nos territoires ruraux.