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Un masque contre les allergies au pollen "made in" Roche Arnaud

Par . . , Mise à jour le 08/06/2021 à 12:30

Seul établissement du département à être impliqué dans le dispositif Accrosciences, le lycée Charles et Adrien Dupuy a vu ses élèves de seconde, en options scientifiques, remporter un prix. Leur projet récompensé ? Un masque pour que les personnes allergiques aux pollens puissent malgré tout effectuer une activité sportive.

« Le but, ce n’est pas de leur apporter des réponses, mais de les guider dans leur projet » : pour Nicolas Bonnebouche, ingénieur au sein de l'entreprise Gagne située à Taulhac, au Puy-en-Velay, sa présence auprès des élèves de seconde était à but méthodologique.

Désigné d'un commun accord entre son entreprise et l'établissement dans lequel il a effectué sa "prépa" pendant cinq ans, Nicolas Bonnebouche a pu accompagner les élèves de seconde, en options scientifiques, du lycée Charles et Adrien Dupuy, dans le cadre du dispositif Accrosciences. Et ce, entre janvier et mai, dans la conception et la fabrication d'un masque. Mais pas n'importe lequel : un masque pour permettre aux personnes allergiques aux pollens de continuer la pratique d'une activité sportive.

Le prototype du masque. Photo par Axel POULAIN

D'après le site de l'Académie de Clermont-Ferrand, "Accrosciences est un partenariat liant les acteurs économiques du territoire et l’Éducation nationale. Grâce à lui, cette année, 223 élèves de seconde en enseignement optionnel à coloration scientifique et technologique ont été accompagnés tout au long de l’année par des ingénieurs ou des chercheurs, en présentiel ou à distance."

Les objectifs d’Accrosciences :

  • Faire découvrir les sciences et technologies au plus grand nombre, car c’est en construisant aujourd’hui, au sein de l’éducation nationale, les compétences scientifiques et technologiques dont la France a besoin que l’on pourra en bénéficier demain ;
  • permettre aux élèves de réaliser, en conscience et en fonction de leurs goûts, une orientation dans laquelle ils pourront pleinement s’épanouir et s’exprimer ;
  • porter auprès des élèves une parole issue du monde de l’entreprise et de la recherche, directement par l’ingénieur ou le chercheur, pour une approche vivante de ces métiers ;
  • valoriser les travaux des élèves au travers de l’expression orale : la présentation des projets développe des compétences qu’ils devront mettre en œuvre en classe de terminale pour le baccalauréat ; développer des aptitudes au travail collaboratif et des "softs skills" (résolution de problème, confiance en soi, gestion du temps, communication, créativité…) autour d’un projet fédérateur.

Présenter son projet devant des dirigeants d'entreprises

Depuis six ans, le lycée Charles et Adrien Dupuy participe, dans le cadre des options scientifiques et techniques des classes de secondes générales au dispositif Accro-sciences.

C'est lors de leur journée de restitution à Clermont-Ferrand le 25 mai dernier que trois élèves de seconde - deux en option Sciences et laboratoire (SL) et un en option Sciences de l'ingénieur (SI),  ont pu présenter leur projet auprès de dirigeants de grandes entreprises. A l'issue de cet évènement peu anodin pour ces élèves, ils ont reçu le prix de la "mobilisation de principes scientifiques et rigueur scientifique et/ou technologique".

Les élèves de seconde du lycée Dupuy ont reçu leur prix. Photo par Axel POULAIN

Pour le proviseur-adjoint du lycée, Sébastien Condemine, ses élèves "touchent du doigt le principe qui fait la force des sciences : c’est d’être capable de faire fonctionner son cerveau sur des choses qui sont tout sauf facilement palpables.

"Ils ont été dans une situation de concrétiser un partenariat avec une entreprise. De voir comment on peut travailler en adéquation et de constater que ce qui est travaillé en classe peut se retrouver plus tard dans des gestes professionnels.Sébastien Condemine

Avant de poursuivre, en s'adressant cette fois à ses élèves : "Cette démarche intellectuelle de comprendre et ensuite, de produire, vous l’avez brillamment réussie, notamment avec cette étape de coordination : plusieurs par équipes pour un même objectif."

Différents groupes pour faire avancer le projet, entre études et conception

Maquette 3D, ventilation du masque, mesure du débit, mesure de pression... Pour concevoir ce masque, mais aussi pour effectuer des tests préliminaires et progressifs,  les élèves étaient répartis en différents groupes, comme le montre la vidéo de l'Académie de Clermont-Ferrand ci-dessous.

Quel retour d'expérience pour les élèves ?

  • Pour Loic, 15 ans, élève de 2nde en Sciences de l’ingénieur :
    "C’était une expérience enrichissante, d’autant plus que je fais partie des élèves qui sont partis à Clermont-Ferrand pour présenter le projet, passer devant des jurys et avoir des contacts avec les entreprises.

"C’était pas mal de pression, de stress, mais quand on passe à l’oral, on essaie d’assurer et ne pas dire de bêtises pour bien représenter le projet et notre lycée.", Loic, 15 ans, 2nde en SI

Loic, 15 ans, futur ingénieur scientifique

Le jeune Loic, 15 ans, fait partie des élèves à avoir présenté le projet à Clermont. Photo par Axel POULAIN

"Nous étions dans le groupe de construction du masque : on a fabriqué des maquettes pour essayer d’optimiser le masque. Mais on est restés sur un prototype, car à Clermont, les professeurs étaient absents, il y a eu pas mal de problèmes avec les conditions sanitaires. Il y a donc encore des améliorations à faire, bien sûr."

Il ajoute : "Le partenariat avec Nicolas Bonnebouche était vraiment enrichissant, pour se confronter au niveau des idées et discuter avec lui. C’est intéressant de voir son parcours d’ingénieur surtout qu’il est un peu similaire au nôtre, pour l’instant. Il nous explique, nous montre que s’il peut y arriver, nous aussi."

À la question de son avenir professionnel, Loic répond : "Le travail d‘ingénieur montre qu’il faut être accessible et polyvalent dans toutes les matières. Moi-même, je pars pour être ingénieur avec des spécialités qui s’orientent vers le scientifique. Toute la classe a pu participer et il fallait trois représentants pour les deux groupes. Moi pour les SI, les deux autres représentants Lucie et Alexis pour les SL".

  • Pour Alexandra, 16 ans, élève en 2nde 4, option Sciences et labo :
    "Ca permet d’apprendre à travailler en groupes et aussi, sur des choses que l’on ne travaille pas forcément en cours mais que l’on a fait pendant le projet. Mon groupe avait pour objectif de déterminer la taille du maillage présent dans les différents masques que l’on a pu étudier. Autrement dit la façon dont le tissu est formé."
     
  • Pour Elise, 16 ans, élève en 2nde 4, option Sciences et labo :
    "J’ai trouvé ça assez intéressant puisqu’on aborde un aspect différent des sciences. C’est autre chose que juste apprendre et directement mettre en projet. Personnellement, la question du pollen m’intéressait, mais pas forcément le masque. Il a fallu mettre un peu de temps, même si je n’ai pas directement contribué à la création du masque. On a mesuré la taille des pollens et on a étudié pour savoir s’il y avait un moyen de détecter la présence de pollen dans l’air."